Honduras : des élections générales marquées par les fraudes
C’est dans un climat d’intimidation et de fraudes que se sont déroulées les élections générales (présidentielles, législatives et municipales) au Honduras, ce dimanche 24 novembre, placées sous la surveillance de 28 000 militaires et policiers armés.
Neuf partis politiques étaient en lice pour les présidentielles dont le Parti liberté et refondation (Libre), issu de la résistance populaire, et le Parti national (PN), l’un des acteurs du coup d’état de 2009.
Le Tribunal suprême électoral (TSE) a annoncé une participation record des électeurs (61 %). Alors que le dépouillement des bulletins était en cours et que les résultats définitifs n’étaient toujours pas annoncés (prévus ce jeudi 28), le TSE annonçait la victoire du PN qu’il créditait de 34 %, donnant la victoire à son candidat Juan Orlando Hernández, aussitôt auto-proclamé président du Honduras. Chiffres contestés par Libre et sa candidate Xiomara Castro que les sondages et les premiers résultats à l’issu des urnes donnaient gagnante (33 %). Pour leur part, les Etats-Unis et l’Union européenne se sont contentés de ces résultats et ont estimé le processus électoral « transparent ».
Ce 26 novembre, plusieurs délégations d’observateurs électoraux internationaux ont convoqué une conférence de presse dans les locaux du Comité des familles de disparus et détenus du Honduras afin de communiquer les conclusions de leurs missions respectives. Ils ont exprimé leur préoccupation quant au contexte dans lesquelles se sont déroulées les élections : militarisation, violence, persécution, intimidations, menaces, assassinats et criminalisation des défenseurs des droits de l’homme et des candidats aux élections.
Ils ont observé de nombreuses irrégularités indiquant une fraude électorale : achat de votes, bulletin de votes déjà marqués, monnayage des scrutateurs des bureaux de vote, falsification du registre électoral, non-coïncidence entre les résultats obtenus et les données transmises dans le système informatique, obstruction au vote.
Les étudiants de l’Université nationale autonome du Honduras qui se sont aussitôt rassemblés pour protester contre les fraudes, ont été réprimés par les policiers anti-émeutes. Plusieurs étudiants sont blessés et d’autres arrêtés.
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