L'actualité du lundi 25/11/2013
LA UNE
Iran, le pari
Il ne faut
pas sous-estimer l’importance de l’accord de Genève. L’avenir du Moyen-Orient
n’est certes pas changé mais, pour la première fois, un dialogue se noue entre
l’Iran des mollahs et le reste du monde. Sur la question capitale de la
prolifération nucléaire mais aussi in fine sur le rôle de Téhéran dans la
région.
Bien sûr, cet accord est intérimaire, tout peut arriver en
six mois et les extrémistes dans les deux camps, les durs en Iran et une
coalition israélo-saoudienne soutenue par nombre de sénateurs américains, vont
s’employer à tout faire échouer. Il reste que la diplomatie a triomphé pour le
moment à Genève, donnant du temps au temps pour établir les bases
d’un accord durable.
Les pessimistes et les va-t-en guerre, notamment à Riyad
et Jérusalem, diront qu’au mieux, la course à la bombe chiite est retardée
de six mois. Mais sans autre option que des frappes militaires politiquement
dévastatrices et à l’efficacité discutable, il fallait donner sa chance à
la diplomatie comme l’ont fait Obama et les «cinq grands» plus l’Allemagne. Il
faut prendre au mot le nouveau pouvoir du président Rohani, ne serait-ce que
pour tester l’équilibre des forces au sein du puzzle iranien.
Un accord définitif et vérifiable sur la prolifération
nucléaire iranienne ouvre la voie à une nouvelle géopolitique régionale.
Si Téhéran choisit de limiter ses ambitions atomiques, qui empoisonnent ses
relations avec le reste du monde depuis dix ans, il devrait
aussi modifier profondément son rôle éminemment déstabilisateur au
Proche-Orient. Le Hezbollah comme Bachar al-Assad ne survivent que grâce aux
soutiens financiers et militaires de l’Iran et l’Irak est devenue une explosive
colonie iranienne. L’accord de Genève est certes un pari, mais il doit
être tenté.
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