RACISME - Depuis l'apparition de la Une de l'hebdomadaire d'extrême droite Minutesur internet mardi 12 novembre, plusieurs ministres et responsables politiques étaient montés au créneau mais Christiane Taubira, la principale concernée, était restée silencieuse.
Invitée du journal télévisé de France 2 mercredi 13 novembre, la garde des Sceaux a finalement pris la parole pour dénoncer le racisme et la violence de la Une de Minute:
"Ces propos prétendent m'expulser de la famille humaine [...], ils me dénient mon appartenance à l'espèce humaine [...]. Ils sont violents. Moi j'encaisse le choc, mais c'est violent pour mes enfants, mes proches, mais aussi pour tous ceux qui me ressemblent."
"La réponse doit venir de la société toute entière"
La ministre de la justice, qui a estimé que le racisme progressait dans le pays, a ensuite expliqué son silence: "je n'ai pas fait profil bas, c'est une dignité assumée que je tiens des nombreux soutiens que j'ai reçus":
"Le Premier ministre voulait que je porte plainte. [...] La justice doit apporter une réponse, car le racisme, l'antisémitisme, la xénophobie ne sont pas des opinions, ce sont des délits. Mais ce n'est pas la seule à devoir apporter une réponse : elle doit venir de la société entière."
Interrogée par David Pujadas sur le crédit qu'elle apportait aux condamnations du FN, Christiane Taubira dénoncé "l'hypocrisie, et la lâcheté" du parti: "Tant que le FN ne reniera pas son héritage, tout ce qui fait son identité, je ne pourrais pas croire [à leur condamnation de la une de Minute]."
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