Taxe à 75% : Hollande ne cède pas, les clubs de football maintiennent la grève
Le président de la République a reçu jeudi après-midi les représentants du foot professionnel, opposés à la taxe à 75%.
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François Hollande n'a pas cédé. Opposés à la taxe à 75%, les présidents de clubs de football professionnel, reçus jeudi 31 octobre à l'Elysée, n'ont pas obtenu gain de cause. La taxe s'appliquera donc à eux. Dans la foulée, ils ont annoncé qu'ils maintenaient la grève prévue le week-end du 30 novembre.
François Hollande ne cède pas
Six présidents de clubs et les patrons de la Fédération française de football (FFF) et de la Ligue de football professionnel se sont rendus à l'Elysée. Selon eux, cette taxe à 75% représenterait une charge totale de 44 millions d'euros pour la L1, estimation basée sur les hauts revenus d'environ 120 joueurs des 14 clubs concernés. Mais François Hollande s'est montré sourd à leurs revendications, alors qu'ils avaient laissé entendre qu'un aménagement à la marge les aurait satisfaits.
Cette décision était attendue. Dans la matinée, le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve, avait estimé que "toutes les entreprises concernées par cette taxe doivent la payer, c'est le principe". Quelques heures plus tôt, Jean-Marc Ayrault avait déjà donné le ton dans le quotidien russe Kommersant : "Les Français ne comprendraient pas que le football soit exonéré." En effet, les sondages donnent raison à l'exécutif : une majorité des Français sont favorables au principe d'une taxe – mais pas qu'il revienne aux clubs de la payer.
Que peuvent encore espérer les clubs de foot ?
Le président du Havre et du syndicat des clubs, Jean-Pierre Louvel, affirme que la grève prévue le week-end du 30 novembre est maintenue, "car il n'y a pas eu d'ouverture."
"Nous avons été entendus", veut croire Noël Le Graët, président de la FFF, à l'issue de la réunion. "Le football français ne désespère pas." Frédéric Thiriez, patron de la Ligue, se veut optimiste : "Le président Hollande nous a écoutés, il ne nous a pas entendus. Mais il nous reste un mois pour convaincre." Convaincre, les clubs n'y sont pas parvenus en deux semaines d'agitation médiatique à coup de lettre ouverte ou de phrases choc comme "des clubs français vont mourir", "cette taxe est une forme de prise d'otage", comme l'a déclaré Jean-Michel Aulas, président de l'Olympique lyonnais, dansLe Monde.
Les clubs ont pourtant des arguments à faire valoir. "On crée une taxe sur les dépenses de PME, même pas sur des recettes comme c'est habituellement le cas avec l'impôt", remarque l'économiste Jean-Pascal Gayant, interrogé par francetv info. "Si on instaurait cette taxe pour tous les contrats signés après son entrée en vigueur, cela permettrait d'instaurer un modèle vertueux."
Sans parler de la rétroactivité, puisque la taxe s'applique sur une partie de la saison passée, puis 2013-14. "Le football français repose effectivement sur un modèle économique précaire. On peut comprendre certains présidents de clubs quand ils dénoncent le caractère rétroactif de cette taxe qui fragilise leurs budgets", concède l'économiste Jean-François Bourg, pourtant favorable à la taxe, dans Sud Ouest.
Reste que les clubs ne sont pas unanimes quant à la suite des opérations. Le président de Guingamp et l'entraîneur d'Evian Thonon Gaillard se sont désolidarisés. Pascal Dupraz, le coach savoyard, a déclaré sur RTL : "Si on fait grève, on peut vraiment aller se cacher."
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