Standard & Poor's abaisse la note de la France à "AA" |
Standard & Poor's a lancé un coup de tonnerre vendredi en abaissant la note de la France pour la deuxième fois en moins de deux ans, à "AA". S&P a justifié, dans un communiqué, sa décision d'abaisser d'un cran la note, fixée depuis début 2012 à "AA+", par le fait que le pays, selon son analyse, avait perdu de sa marge de manœuvre financière et n'était pas en mesure de se réformer davantage en raison du maintien d'un chômage élevé. Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a affirmé que l'agence n'avait "pas pris en compte toutes les réformes" menées depuis l'an dernier, notamment celle, en cours d'adoption, des retraites. De son côté, le ministre de l'économie, Pierre Moscovici, a dénoncé les"jugements critiques et inexacts" de l'agence de notation. S&P a expliqué sa décision par une analyse que "la marge de manœuvre budgétaire de la France s'est réduite, alors [qu'il] la considér[ait] auparavant comme élevée au regard des pays comparables". En outre, elle a considéré que la politique économique du gouvernement n'avait pas "réduit de manière significative le risque que le taux de chômage reste au-dessus de 10 % jusqu'en 2016", ajoutant que "le niveau actuel du chômage amoindrit le soutien populaire en faveur de nouvelles réformes structurelles et sectorielles et affecte les perspectives de croissance à plus long terme".C'est un nouveau coup dur très sévère pour le gouvernement, qui a fait de la maîtrise des finances publiques sa ligne directrice, depuis son arrivée au pouvoir l'an dernier, dans l'espoir notamment de maintenir au plus bas les taux d'intérêt des emprunts d'Etat, et donc le coût de la dette publique. Or, le taux d'emprunt à 10 ans de la France a nettement progressé vendredi à l'ouverture du marché obligataire en zone euro. Ainsi peu après 8 heures, le taux s'inscrivait déjà à 2,389 % contre 2,158 % la veille à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise. (Lire) |
S&P avait été la première grande agence internationale à priver la France de la meilleure note possible (le "AAA") en janvier 2012, la dégradant alors à "AA+". Elle avait été suivie par ses concurrentes, Moody's et Fitch Ratings. |
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BCE : Mario Draghi soutient l'Allemagne et la zone euro |
Le président de la BCE a pris jeudi la défense de l´Allemagne, critiquée récemment pour ses excédents commerciaux, selon l´agence de presse allemande DPA. "C´est vrai que les excédents commerciaux sont élevés, a admis M. Draghi dans une intervention à Hambourg organisée par l´hebdomadaire allemand Die Zeit.Les déséquilibres dans la zone euro sont un grand problème, cela ne peut pas être surmonté par l´affaiblissement des pays les plus forts." Fin octobre, le Trésor américain avait fustigé "la croissance anémique de la demande intérieure"de la première économie européenne et "sa dépendance envers les exportations", sources d'un "déséquilibre" surtout en Europe. Autrement dit, la politique économique allemande serait néfaste à l'économie mondiale… |
La BCE a décidé jeudi de baisser son principal taux directeur, le portant à un nouveau plus bas historique, prenant ainsi par surprise analystes et marchés. Le loyer de l'argent en zone euro a été porté à 0,25 %. La très grande majorité des analystes s'attendaient à ce que la BCE résiste, du moins ce mois-ci, aux appels de certains investisseurs et responsables politiques à abaisser son taux directeur pour lutter contre le spectre de la déflation, engrenage synonyme de baisse des prix mais aussi de diminution des salaires et de l'activité. |
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Investissement et production en baisse dans l'industrie manufacturière |
Interrogés par l'Institut national de la statistiques et des études économiques (Insee) en octobre, les chefs d'entreprise des industries manufacturières prévoient une baisse (– 7 %) de leur investissement en 2013. Ils ont abaissé d'un point leurs précédentes prévisions recueillies en juillet 2013. Cette révision à la baisse touche presque tous les secteurs. En 2013, la baisse des dépenses d'équipement reste soutenue dans le secteur du matériel de transport (– 20 %) avec une forte diminution dans le secteur automobile (– 27 %). En 2014, l'Insee attend une stabilisation au 1er semestre 2014 et, en moyenne sur l'année 2014, les industriels anticipent une légère diminution de leurs dépenses d'équipement, de 2 % par rapport à 2013. Une augmentation est attendue néanmoins, en particulier dans le secteur automobile (+ 6 %) et dans celui des industries agricoles et alimentaires (+ 6 %). |
La production industrielle est repartie en baisse en France en septembre, reculant de 0,5 % par rapport au mois précédent, après une hausse de 0,7 % en août, a annoncé vendredi l'Insee. Dans la seule industrie manufacturière, c'est-à-dire sans prendre en compte l'énergie et le secteur minier, la production a diminué de 0,7 % en volume par rapport à août après une hausse de 0,9 %. |
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Déficit commercial creusé, déficit budgétaire réduit |
Le déficit commercial de la France s'est creusé à 5,824 milliards d'euros en septembre contre 5,085 milliards en août, selon les statistiques publiées vendredi par les Douanes. Les Douanes notent que : "Les échanges progressent. L'évolution est plus marquée à l'importation, un rebond des approvisionnements énergétiques s'ajoutant à une relance des achats de biens manufacturés. Les exportations bénéficient principalement d'un grand contrat spatial et du redémarrage des ventes d'automobiles, de produits pharmaceutiques et de machines industrielles. En revanche, les livraisons d'Airbus sont en net repli. Au final, le déficit se creuse."Outre-Rhin, la situation est diamétralement opposée. L'excédent commercial de l'Allemagne s'est accru en septembre par rapport au mois d'août, s'établissant à 18,9 milliards d'euros, selon des chiffres publiés vendredi par Destatis. Ce résultat marque une hausse par rapport au mois précédent où l'excédent commercial était ressorti à 15,8 milliards d'euros. Un rêve français ! |
Le déficit du budget de l'Etat français à fin septembre s'est contracté à 80,8 milliards d'euros contre 85 milliards un an plus tôt à la même période, selon les données publiées vendredi par le ministère du budget. Les recettes du budget de l'Etat (nettes des remboursements et des dégrèvements) s'établissent ainsi à 225,9 milliards d'euros, en hausse de 6,8 %. Les dépenses ont, quant à elles, progressé de 3,5 % à 282,8 milliards d'euros. Comme depuis le début de l'année, la hausse des recettes fiscales (+ 7,3 %) est tirée par les rentrées d'impôt sur le revenu (+ 7,9 %) et d'impôt sur les sociétés (+ 25,9 %) en raison de l'augmentation des prélèvements. Le budget 2013 prévoit un déficit de 72 milliards d'euros cette année. |
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Marseille : le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, en visite dans la cité phocéenne, a annoncé d'importants investissements dans les transports, la rénovation urbaine et l'éducation. 37 millions d'euros seront débloqués en urgence. Par ailleurs, 80 policiers supplémentaires devraient arriver au début de l'année 2014. (Lire l'article de Gilles Rof : "Un plan de plus de 3 milliards d'euros pour Marseille")
Etats-Unis : la Maison Blanche a affirmé jeudi que la paralysie de l'Etat fédéral début octobre s'était traduite par une perte de 2 milliards de dollars rien que pour les salaires versés aux fonctionnaires mis en congés forcés.
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"Les craintes d'une crise financière et budgétaire sur le modèle grec ont plané sur le discours public (…) et ont constitué la principale justification de l'austérité dans des pays qui n'ont pas de difficulté à emprunter." |
Mais elles ne sont pas justifiées dans des pays ayant leur propre monnaie, comme les Etats-Unis ou le Japon, a estimé jeudi l'économiste Paul Krugman, Prix Nobel d'économie 2008 lors d'une conférence du FMI à Washington. Privée d'accès aux marchés en raison de doutes sur sa solvabilité, la Grèce a dû être massivement renflouée en 2010 et 2012 pour faire face à ses obligations financières. Confrontés à des difficultés similaires, trois autres pays de la zone euro (Portugal, Irlande, Chypre) ont été, depuis, également contraints de solliciter l'aide des créanciers du Fonds monétaire international (FMI) et de la Commission européenne pour se financer. Ces crises ne se sont toutefois pas produites dans les pays disposant de leur propre monnaie, en dépit de mises en garde "répétées" annonçant leur"imminence", a jugé M. Krugman. Contrairement aux Etats membres de la zone euro, ces pays peuvent en effet compter sur leur banque centrale pour agir en prêteur de dernier ressort dans l'hypothèse où les marchés couperaient leur financement. "Les pays qui empruntent dans leur propre monnaie ne sont tout simplement pas vulnérables aux crises de liquidités" qui ont frappé les pays de la zone euro et qui sont nées de prophéties "autoréalisatrices", a estimé M. Krugman. |
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L'endettement transatlantique et l'emploi : le nouveau défi
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L'explosion de l'endettement ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre pour soutenir l'emploi.
Le tableau ci-dessous donne une idée de l'endettement de l'Eurozone par rapport au PIB. Il émane de la Banque centrale européenne. Entre 2009 et 2013, le taux est passe de 67,5 % à 92,5 %. Cet endettement collectif continue à augmenter et tout le monde semble se satisfaire de cette situation. Certes, les efforts budgétaires continuent à se développer, mais l'endettement continue à croître, en grande partie en raison de privilèges et de droits acquis. Il faut y ajouter que la crise de l'Eurozone qui a augmenté le coût de l'endettement avec une hausse des taux qui continue à affecter les pays en difficultés.
Comme le montre le graphique de Zerohedge, es Etats-Unis sont encore moins bien lotis. Ils sont passés de 70 à 102,5 %. Une grande partie de cette augmentation est due à des guerres dont ils n'avaient pas les moyens et qui se sont éternisées en Afghanistan et en Irak. Il faut y ajouter le coût des soins de santé qui, aux Etats-Unis, est un multiple des coûts partout ailleurs dans le monde. Il en va de même des coûts d'éducation.
Collectivement, les puissances transatlantiques ont donc augmenté de 50 % leur endettement en quatre ans. Face à cette situation, les efforts de réduction de déficit budgétaire sont insuffisants pour réduire la dette. A défaut d'actions drastiques, le coût de la dette, artificiellement bas pour le moment, risque d'exploser dès que la politique monétaire des banques centrales se sera ajustée.
Lorsque cette phase prendra fin, nous retrouverons des niveaux de taux d'intérêt qui seront plus élevés. L'impact budgétaire sera considérable en raison du niveau des taux d'intérêt.
Les Etats ne sont pas créateurs d'emplois mais les rendent trop onéreux.
Dans le débat de l'austérité et de la croissance, une grande hypocrisie s'est installée. Ce n'est pas de dépenses additionnelles qui accroîtraient la charge de la dette que dépend l'avenir de l'emploi.
Il n'est pas exact que le niveau des taux d'intérêt ait une influence décisive sur l'emploi, sauf peut-être dans les services financiers. Je ne connais pas un chef d'entreprise qui décide ou non de recruter sur la base de ce paramètre. La BCE a baissé ses taux de 0,25 % : cela n'a pas changé le cours de l'euro qui avait eu une envolée lors des troubles aux Etats-Unis. La Federal Reserve a même mandat d'atteindre le plein emploi...
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Lu sur Démystifier la finance
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TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Le Figaro économie : Twitter enflamme Wall Street |
Les Echos : La BCE se mobilise contre la déflation et l'euro fort |
La Tribune : 3 millions de chômeurs, 32 milliards pour la formation… Cherchez l'erreur ! |
The Wall Street Journal : Twitter bondit le premier jour de cotation |
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