Les Français inquiets de la réforme fiscale de M. Ayrault |
Jean-Marc Ayrault entame lundi son périlleux chantier de remise à plat du système fiscal en recevant les partenaires sociaux, sous l'œil sceptique de l'opposition qui voit là un "coup politique" du premier ministre pour sauver sa tête à Matignon. M. Ayrault a ouvert ses consultations à 8 h 30 avec FO, suivie de la CFDT, la CFE-CGC, la CGT, la CFTC, puis du patronat (UPA, Medef) l'après-midi. Un chantier à hauts risques s'agissant de l'impôt, annoncé par surprise par voie de presse mardi par le premier ministre. Le gouvernement va saisir le Haut Conseil de financement de la protection sociale (HCFi-PS) afin de clarifier ce qui relève des impôts et des cotisations sociales sur les missions de la sécurité sociale, a expliqué le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, après l'entretien avec M. Ayrault. Le calendrier de la réforme : des décisions "à l'été 2014", pour une "première étape traçant des perspectives" inscrite dans le budget 2015. François Hollande a précisé que la réforme fiscale, dans sa totalité, prendrait "le temps nécessaire, c'est-à-dire le temps du quinquennat". Une certitude : la première étape en 2015 se fera "à prélèvements obligatoires constants", sans hausses d'impôts, a promis M. Ayrault. Mais pas question de revenir sur les hausses de TVA prévues au 1er janvier prochain. A gauche, à droite et chez les partenaires sociaux, la nécessité d'une réforme fiscale n'est pas contestée. Mais chacun n'a pas la même priorité. "Je ne cautionnerai pas un projet qui ne prévoit pas d'abord une baisse massive des impôts pour rendre du pouvoir d'achat aux entreprises et aux ménages, qui sont aujourd'hui écrasés", a prévenu Jean-François Copé à l'UMP. |
La moitié des Français redoutent que la réforme fiscale annoncée par Jean-Marc Ayrault ne se traduise par une hausse de leurs impôts, selon un sondage IFOP publié hier par le Figaro. Si 50 % attendent une hausse des impôts en raison de cette réforme, ils sont 35 % à estimer que la charge fiscale restera stable et 12 % à en attendre une baisse. Cette enquête fait ressortir que 54 % des personnes interrogées sont favorables à la fusion de l'impôt sur le revenu et de la contribution sociale généralisée et que 55 % approuvent la proposition d'un prélèvement à la source. La réforme fiscale annoncée par le PM suscite aussi le scepticisme, car seulement 32 % des personnes interrogées pensent qu'il pourra mener à bien sa réforme, et 66 % – dont 51 % parmi les sympathisants de gauche et 84 % parmi ceux de l'UMP – ne lui font pas confiance. |
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L'économie japonaise sur les bons rails |
Le gouverneur de la banque centrale du Japon (BoJ), Haruhiko Kuroda, a jugé positivement lundi l'évolution de l'économie nippone. "Notre objectif d'inflation annuelle de 2 % est très ambitieux, car l'économie japonaise est plongée dans la déflation depuis une quinzaine d'années et les pressions déflationnistes sont bien ancrées", a expliqué M. Kuroda à Tokyo. Mais "l'économie japonaise suit le mouvement que nous espérions jusqu'à présent", a-t-il souligné. En septembre, les prix à la consommation (hors produits périssables) ont progressé de 0,7 % sur un an, tirés notamment par l'augmentation des tarifs de l'électricité et du carburant. La BoJ a décidé en avril d'élever la base monétaire au rythme annuel de 60 000 à 70 000 mds de ¥ (440 à 500 mds d'€) pour atteindre une inflation de 2 % d'ici au début ou à la mi-2015, a répété son gouverneur en soulignant que ce rythme de 2 % correspondait au niveau visé par la plupart des banques centrales de l'OCDE. |
L'assouplissement monétaire constitue l'une des trois "flèches" de la politique du PM conservateur Shinzo Abe qui veut sortir la 3e puissance économique mondiale de la déflation et doper sa croissance. Les deux autres "flèches" sont constituées par des dépenses budgétaires de soutien à l'activité, déjà mises sur les rails, et des réformes structurelles, encore au stade de projet, pour assouplir les règlementations trop contraignantes et favoriser les investissements des entreprises. |
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PSA : un nouveau patron pour mieux redémarrer |
"De Renault à PSA Peugeot Citroën, sans transition. Carlos Tavares, l'ancien directeur général délégué de la marque au losange, va rejoindre le groupe de Sochaux, dont il remplacera le président du directoire, Philippe Varin, courant 2014. Un conseil de surveillance extraordinaire doit valider ce recrutement, lundi 25 novembre, avant que l'annonce en soit faite dans la soirée ou mardi matin avant l'ouverture de la Bourse au plus tard", explique Philippe Jacqué dans Le Monde qui paraît ce lundi."Numéro deux de Carlos Ghosn, le PDG de Renault, M. Tavares, 55 ans, avait annoncé le 14 août à l'agence Bloomberg son ambition de diriger à terme un groupe automobile. Puisque M. Ghosn n'entendait pas quitter la tête de l'alliance Renault Nissan, il avait donc confirmé son intérêt pour des constructeurs préparant un renouvellement de leur PDG, comme Ford ou General Motors…" |
Dans son édition dimanche, "Le Parisien" affirme que PSA "doit remplacer son président du directoire, Philippe Varin pour plaire à son partenaire chinois Dongfeng". Le conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën, réuni lundi, avait donné son aval à la poursuite des négociations avec le chinois Dongfeng en vue de son entrée au capital du groupe. |
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Blocage dans les négociations à l'OMC |
Les négociations marathon menées par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur ce qui pourrait être la toute première réforme commerciale à l'échelle mondiale se sont terminées sur un constat d'échec lundi à Genève, et l'OMC ne pourra donc soumettre aucun texte aux ministres réunis la semaine prochaine à Bali. L'issue de ces discussions sur la "facilitation des échanges" dépend désormais de la capacité des ministres à surmonter leurs divergences lors de la conférence qui s'ouvrira le 3 décembre en Indonésie. |
L'International Chamber of Commerce (ICC) estime qu'un accord sur l'économie mondiale aurait un impact bénéfique qu'elle chiffre à 960 milliards de dollars (711 milliards d'euros) et créerait 21 millions d'emplois, dont 18 millions dans les pays en développement. |
TEXTOS |
Iran : l'Union européenne lèvera ses premières sanctions imposées à l'Iran "en décembre", a indiqué lundi le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, pour qui l'accord sur le nucléaire empêchera Téhéran de "faire tout et n'importe quoi" en matière d'enrichissement d'uranium.
Mory Ducros : Arcole Industries, propriétaire et actionnaire principal du transporteur de colis, en difficulté financière, s'est dit prêt"à participer à une offre de reprise partielle" de cette société à côté d'autres partenaires.
Chine : les principaux groupes immobiliers chinois ont des arriérés d'impôts atteignant au total plus de 3 800 milliards de yuans (460 milliards d'euros), selon un reportage de la télévision d'Etat qui suscitait lundi une vive polémique.
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Energie : le président russe Vladimir Poutine a salué hier le début des travaux de construction du tronçon serbe du gazoduc South Stream. Le projet russo-italien reliera sur 3 600 kilomètres la Russie à la Bulgarie, pour se diriger ensuite vers l'Europe de l'Ouest par la Serbie, la Hongrie et la Slovénie. Il doit permettre à la Russie de contourner l'Ukraine, principal pays de transit avec lequel des conflits sur le prix du gaz ont entraîné par le passé des interruptions temporaires de livraison d'or bleu vers les pays de l'UE.
Tabac : le président des buralistes, Pascal Montredon, a refusé dimanche une hausse du prix des cigarettes au 1er janvier, qui pourrait osciller selon lui entre 35 et 40 centimes, n'acceptant qu'une hausse de 20 centimes maximum.
Automobile : le constructeur automobile Jaguar Land Rover (JLR) envisage de construire une usine à Rio de Janeiro pour 500 millions de dollars, rapporte dimanche le quotidien local O Globo.
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"Le redressement [en Grèce] est fragile et ne pourra pas être mené à bien si le gouvernement ne poursuit pas sur la voie de l'ajustement budgétaire et de la réforme structurelle." |
Déclaration dimanche du directeur adjoint du département européen du FMI, Poul Thomsen, l'homme clé du FMI dans la "troïka" des créanciers (Commission européenne, FMI, BCE). Celle-ci a mis fin provisoirement mercredi à des discussions avec le gouvernement grec, sans être parvenue à un accord sur plusieurs points concernant l'année 2014. Les tractations doivent reprendre le mois prochain. M. Thomsen, qui s'exprimait dans les colonnes du quotidien Kathimerini, a affirmé que"de nouvelles mesures devront êtres prises en 2014-2016". Il a estimé que des coupes"horizontales" devront être évitées dans un pays qui en est à présent à sa sixième année de récession. "Les mesures devront se concentrer sur les secteurs où il y a toujours trop de dépenses et être ciblées avec soin pour protéger les groupes sociaux vulnérables", a-t-il dit. Ces déclarations interviennent au lendemain de celles du premier ministre grec, Antonis Samaras, qui a affirmé à Berlin que son pays entrevoyait enfin "la lumière au bout du tunnel". Le gouvernement grec, qui impose déjà une drastique cure d'austérité au pays, veut encore raboter dans les dépenses des organismes publics, réformer les assurances sociales et fusionner plusieurs établissements publics. |
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Le mythe de la réforme fiscale
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Le premier ministre a annoncé, le 19 novembre, qu'il suspendait la mise en place de l'écotaxe et mettait en chantier une grande réforme fiscale. Celle-ci est souvent évoquée dans le débat public, sans que son contenu et ses objectifs soient bien identifiés. En fait, des projets contradictoires sont présentés.
Certains préconisent une forte réduction des impôts, qui serait susceptible de dynamiser l'économie française, en incitant les actifs à travailler davantage, les ménages à épargner, les entreprises à investir et à embaucher, ce qui rendrait la France plus compétitive. Mais il faudrait diminuer encore plus les dépenses publiques, alors que le gouvernement s'est déjà engagé à les baisser de 70 milliards d'ici 2017. Quelles dépenses veut-on précisément réduire ? Il faudrait diminuer fortement les prestations sociales, ce qui n'est pas compatible avec le maintien du modèle social français. Certains veulent transférer la charge de la protection sociale des entreprises vers les ménages. Ainsi, le Medef réclame une baisse de 100 milliards de la fiscalité des entreprises. Ceci supposerait une nouvelle et forte hausse des impôts pesant sur les ménages, donc un effondrement de la consommation. La France doit-elle s'engager dans cette direction, doit-elle relancer la concurrence fiscale en Europe par la baisse des revenus des ménages ?
D'autres proposent de répartir plus équitablement la charge fiscale entre revenus du travail et du capital et d'augmenter le caractère redistributif de la fiscalité. Mais la France est déjà l'un des pays du monde les plus redistributifs, qui taxe le plus les hauts revenus, les patrimoines importants et les revenus du capital. Ceux-ci sont déjà fortement taxés, à la suite des hausses pratiquées par les gouvernements Fillon puis Ayrault.
Certains proposent de faire la chasse aux niches fiscales et sociales, d'élargir les assiettes et de diminuer les taux. Mais n'est-ce pas oublier le rôle incitatif de la fiscalité ?…
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Lu sur le blog de l'OFCE
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TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Les Echos : Fiscalité : ce qu'attendent les partenaires sociaux |
Le Figaro économie : L'ex-numéro 2 de Renault bientôt numéro 1 chez PSA |
Financial Times : Les banques américaines menacent de facturer les dépôts |
The Wall Street Journal : L'Espagne et l'Italie en passe de devenir les nouvelles terres d'investissement des fonds |
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