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samedi 23 novembre 2013

Le smic en Allemagne, une bonne nouvelle. Mais pas si vite...

                                                       Rue89

Le smic en Allemagne, une bonne nouvelle. Mais pas si vite...

Pascal Riché | Cofondateur Rue89

Sans y croire, Angela Merkel s’est résolue cette semaine à un salaire minimum. Inutile de trop rêver pour autant... Explications.

                                
Angela Merkel dans une Volkswagen, durant une visite au Brésil, en 2008 (Andre Penner/AP/SIPA)
C’est une bonne nouvelle pour l’Europe : les deux mouvements qui s’apprêtent à former la coalition qui gouvernera l’Allemagne, le CDU-CSU et le SPD, qui discutent pied à pied leur accord de coalition, sont tombés d’accord cette semaine pour qu’il existe enfin dans ce pays un salaire minimum interprofessionnel.
L’Allemagne est accusée par ses partenaires d’une part de ne pas soutenir suffisamment sa demande intérieure (et donc ses importations de biens européens), d’autre part de pratiquer le dumping social en laissant certains secteurs exportateurs payer les travailleurs, souvent venus des pays de l’est, trois ou quatre euros de l’heure. On récemment a beaucoup parlé du cas abattoirs allemands, par exemple. Dans le land de Mecklenburg Pomeranie occidentale, certains employés de bureau touchent 1,37 euro de l’heure !
LES MINI-JOBS
Les min-jobs sont des contrats rémunérés 450 euros, quelle que soit leur forme (temps plein ou partiel, à durée déterminée ou indéterminée...). Le salarié ne paye aucune cotisation sociale (retraite, maladie...). Ces mini-jobs servent pour les emplois de service, les gardes d’enfants, etc. Ils peuvent être cumulés avec une aide sociale. Plus de sept millions de mini-jobs sont recensés. Leurs effets sur l’emploi sont contestés.
Angela Merkel a finalement accepté à reculons le principe d’un salaire minimum, une victoire du SPD.
« Nous allons prendre des mesures que je ne considère pas comme justes, parmi lesquelles un salaire minimum généralisé », a déclaré, jeudi 21 novembre, la chancelière allemande. Je n’y crois pas, mais je vais le faire quand même...
« Les sociaux-démocrates ne concluront pas les négociations sans un accord sur un salaire minimum légal universel », s’est-elle justifiée.
Dans les sondages, 83% des Allemands se déclarent favorables à un salaire minimum, mais la stratégie de la droite allemande repose sur la flexibilité du marché du travail et les « mini-jobs » (lire encadré).
Pour autant, il ne faut pas trop rêver encore. Ce n’est probablement pas un smic à la française dont vont se doter les Allemands. La compétitivité des entreprises reste l’alpha et l’omega de la politique économique allemande, et il est peu probable qu’elle soit sacrifiée par Angela Merkel sur l’autel de deux causes pourtant excellentes : la coopération européenne et le progrès social...
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