Incidents 11 novembre: l'Assemblée entre consensus et affrontement
Par AFP | AFP – il y a 28 minutes
AFP/AFP - La séance des questions au gouvernement, mardi à l'Assemblée nationale, a oscillé entre consensus et affrontement, dans une ambiance grave, au lendemain des événements qui ont marqué les commémorations de l'armistice du 11 novembre moins
Le député-maire UMP de
Châteaurenard, Bernard Reynes, et deux élus locaux ont été agressés lundi à
coups de couteau par un déséquilibré devant le monument aux morts de leur
commune, tandis que des sifflets et huées ont émaillé la présence du président
François Hollande le matin à l'Arc de Triomphe à Paris, et l'après-midi à
Oyonnax (Ain).
Du président PS de
l'Assemblée, Claude Bartolone, au Premier ministre Jean-Marc Ayrault en passant
par le président de l'UMP, Jean-François Copé, plusieurs interventions solennelles
ont mêlé hommage aux élus de terrain et cris d'alarme après l'agression dans
les Bouches-du-Rhône.
Un appel au
"sursaut" lancé par Jean-Marc Ayrault notamment aux parlementaires
pour défendre les valeurs et exigences républicaines face à "la montée
d'un climat de haine", et un "message d'alerte" de Jean-François
Copé face à "un crime contre des élus et contre la République" ont
été accueillis par des applaudissements sur tous les bancs.
Tant le chef du
gouvernement que des députés de gauche se sont aussi indignés et inquiétés des
manifestations d'hostilité visant François Hollande lors des cérémonies du 11
novembre, avec des références aux années 1930.
Réquisitoire le plus
violent
Même si cela été le
fait "d'une toute petite minorité", quand "on vise le président
de la République, c'est la République que l'on vise", a clamé M. Ayrault.
"En disant non à
l'extrême droite, aux insultes et aux sifflets, c'est à la France éternelle et
à ses valeurs que nous dirons oui de toutes nos forces", a-t-il encore
affirmé, déclenchant une standing ovation de la gauche.
Mais le consensus
affiché a volé en éclats moins d'une demi-heure après le début de la séance, la
droite et le centre mettant en cause la responsabilité du gouvernement dans la
montée de la colère dans le pays.
Si François Sauvadet
(UDI) a lancé à Jean-Marc Ayrault qu'il y avait "un sentiment
d'incompréhension et de colère dans le peuple de ne pas savoir où vous emmenez
la France", le plus violent réquisitoire à l'adresse du Premier ministre
et du président de la République est venu du chef de file des députés UMP,
Christian Jacob.
Clamant que les
Français "crient leur colère face à une France socialiste qui dégrade
notre pays et le plonge dans la faillite", Christian Jacob a affirmé:
"18 mois après avoir pris le pouvoir, vous êtes impuissants et usés".
François Hollande mène
une "présidence molle qui bat tous les records d'impopularité",
"vous êtes à la tête d'un gouvernement fantôme", "votre majorité
n'est tenue en rien", a-t-il attaqué. Et de lancer: "La situation
impose un sursaut. L'horizon de la France ne peut pas se limiter au nombre de
jours où vous resterez à Matignon".
"Vous êtes en
train de faire croire qu'il y a une crise institutionnelle. Mais de quoi
parlez-vous? Remettez-vous en cause la légitimité de l'élection présidentielle
au suffrage universel?", lui a riposté M. Ayrault.
Un temps apaisé,
l'affrontement dans l'hémicycle a repris de plus belle vers la fin de la séance
lorsque l'UMP Valérie Boyer a lancé, lors d'une question à Manuel Valls sur la
sécurité à Marseille, que la majorité avait "récolté" lundi ce
qu'elle avait "semé". Condamnation immédiate du ministre de
l'Intérieur et brouhaha de grande ampleur.
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