Eco-taxe poids lourds : l’avis de la Confédération Paysanne Bretonne et de la FNAUT
, par
jeudi 31 octobre 2013
Voir en ligne : http://blog.vertsconseilregionalauv...
Communiqué de la Confédération Paysanne du 24 octobre :
Nous considérons que l’amalgame qui est fait aujourd’hui entre la
crise de l’agroalimentaire breton et l’écotaxe relève plus du populisme que de
l’économie. Nous ne pouvons pas considérer que l’écotaxe soit
responsable en quoi que ce soit dans cette crise : pas un seul centime n’a
encore été prélevé sur les entreprises.
De plus, les craintes liées à cette taxe, énoncées pour la compétitivité des
entreprises, sont l’arbre qui cache la forêt. La crise actuelle de
l’agroalimentaire a plus de lien avec de mauvais choix économiques de
dirigeants d’entreprise y compris coopératives, en pariant
incessamment sur la croissance des volumes plus que sur la valeur ajoutée des
productions bretonnes. Tout le monde n’est pas en difficultés : regardons
d’abord quelle entreprise l’est et son positionnement en termes de produits et
de marchés ou encore sa stratégie de rémunération et de formation de ses
salariés…
La mise en place de l’écotaxe, est effectivement à revoir dans ses
modalités sous peine de provoquer des effets contre-productifs aux objectifs
initiaux (comme la pénalisation des productions locales faces aux productions
importées). Mais n’oublions pas ses enjeux : c’est une décision du
grenelle de l’environnement porté par le précédent gouvernement et issu d’une
large concertation,, pour faire face aux défis du réchauffement climatique. Des
moyens efficaces doivent être mis en place afin de réorienter certains aspects
de notre économie. L’agriculture comme d’autres secteurs est concernée.
Il convient aussi d’étudier les retombées positives de ces taxes y
compris chez nous, qui permettraient d’améliorer entre autres les
infrastructures de transport, de la région. En tout état de cause,
l’utilisation de ces taxes devra être la plus efficiente possible. Le refus
dogmatique de toute discussion sur le sujet, sous prétexte que
l’agroalimentaire est en crise augure mal des avancées nécessaires que nos
économies devront faire face à ces enjeux climatiques.
Face donc à ce brouhaha médiatique la Confédération paysanne n’ira pas
aboyer avec les loups à cette réunion. Les paysans bretons vont demain
perdre plus de 60 millions d’euros par an avec la mise en place de la nouvelle
PAC, nous préférons nous mobiliser en priorité sur la défense des
paysans.
Communiqué de la FNAUT du 30 octobre : La suspension de
l’écotaxe poids lourds est une mesure irrationnelle qui pénalisera le
rail
La FNAUT peut admettre que des difficultés techniques aient amené le
gouvernement à reporter à deux reprises la mise en œuvre de l’écotaxe poids
lourds. Mais la nouvelle suspension, en l’absence de tout effort pédagogique,
est consternante.
Une décision irrationnelle
- L’écotaxe devait entraîner une hausse du prix du transport routier
inférieure à 10 %, donc une hausse minime, inférieure à 1 %, du prix des biens
de consommation.
- La Suisse (en 2001), l’Allemagne (en 2005), puis l’Autriche, la République
tchèque et la Slovaquie ont déjà institué une écotaxe routière : la
croissance du fret routier a été enrayée, et les transporteurs ont optimisé le
remplissage des ensembles routiers, améliorant ainsi leur
productivité.
- La Bretagne devait déjà bénéficier d’une réduction de 50 % de
l’écotaxe ; les transports de lait et le principal axe routier est-ouest
(RN 164) devaient en être exonérés. Les voies ferrées bretonnes auraient pu
bénéficier de son produit.
- L’écotaxe était justifiée : le transport routier est loin de payer
ses coûts économiques (congestion, usure des routes) et écologiques (accidents,
nuisances locales, émissions de gaz à effet de serre). Elle permettait
d’amorcer la transition énergétique.
Le rail doublement pénalisé
- Le report de l’écotaxe sur l’ensemble du territoire privera le transport
ferroviaire du fret d’un avantage compétitif indispensable pour inciter les
chargeurs à utiliser le rail, après la légalisation des ensembles routiers de
44 tonnes et la suppression de la taxe à l’essieu (deux faveurs accordées par
avance au lobby routier en compensation de... l’écotaxe).
- D’autre part ce report privera l’Agence de financement des infrastructures
de transport de France (AFITF) de moyens financiers (750 millions d’euros par
an) indispensables à la régénération et à la modernisation du réseau ferré,
négligées depuis 30 ans.
La FNAUT rappelle que bien des liaisons régionales et interrégionales
risquent de disparaître à très court terme faute des investissements modestes
nécessaires pour maintenir la sécurité des circulations, par exemple Verdun –
Châlons-en-Champagne et Clermont-Ferrand – Brive.
Elle rappelle par ailleurs que, si le transport routier de fret est épargné,
le gouvernement n’a pas hésité à augmenter de 7 % à 10 % le taux de la TVA
appliquée aux transports collectifs.
** Télécharger le communiqué de presse de la Confédération Paysanne
Bretonne
** Télécharger le communiqué de presse de la FNAUT
Nous considérons que l’amalgame qui est fait aujourd’hui entre la
crise de l’agroalimentaire breton et l’écotaxe relève plus du populisme que de
l’économie. Nous ne pouvons pas considérer que l’écotaxe soit
responsable en quoi que ce soit dans cette crise : pas un seul centime n’a
encore été prélevé sur les entreprises.
De plus, les craintes liées à cette taxe, énoncées pour la compétitivité des
entreprises, sont l’arbre qui cache la forêt. La crise actuelle de
l’agroalimentaire a plus de lien avec de mauvais choix économiques de
dirigeants d’entreprise y compris coopératives, en pariant
incessamment sur la croissance des volumes plus que sur la valeur ajoutée des
productions bretonnes. Tout le monde n’est pas en difficultés : regardons
d’abord quelle entreprise l’est et son positionnement en termes de produits et
de marchés ou encore sa stratégie de rémunération et de formation de ses
salariés…
La mise en place de l’écotaxe, est effectivement à revoir dans ses
modalités sous peine de provoquer des effets contre-productifs aux objectifs
initiaux (comme la pénalisation des productions locales faces aux productions
importées). Mais n’oublions pas ses enjeux : c’est une décision du
grenelle de l’environnement porté par le précédent gouvernement et issu d’une
large concertation,, pour faire face aux défis du réchauffement climatique. Des
moyens efficaces doivent être mis en place afin de réorienter certains aspects
de notre économie. L’agriculture comme d’autres secteurs est concernée.
Il convient aussi d’étudier les retombées positives de ces taxes y
compris chez nous, qui permettraient d’améliorer entre autres les
infrastructures de transport, de la région. En tout état de cause,
l’utilisation de ces taxes devra être la plus efficiente possible. Le refus
dogmatique de toute discussion sur le sujet, sous prétexte que
l’agroalimentaire est en crise augure mal des avancées nécessaires que nos
économies devront faire face à ces enjeux climatiques.
Face donc à ce brouhaha médiatique la Confédération paysanne n’ira pas
aboyer avec les loups à cette réunion. Les paysans bretons vont demain
perdre plus de 60 millions d’euros par an avec la mise en place de la nouvelle
PAC, nous préférons nous mobiliser en priorité sur la défense des
paysans.
Communiqué de la FNAUT du 30 octobre : La suspension de
l’écotaxe poids lourds est une mesure irrationnelle qui pénalisera le
rail
La FNAUT peut admettre que des difficultés techniques aient amené le
gouvernement à reporter à deux reprises la mise en œuvre de l’écotaxe poids
lourds. Mais la nouvelle suspension, en l’absence de tout effort pédagogique,
est consternante.
Une décision irrationnelle
- L’écotaxe devait entraîner une hausse du prix du transport routier
inférieure à 10 %, donc une hausse minime, inférieure à 1 %, du prix des biens
de consommation.
- La Suisse (en 2001), l’Allemagne (en 2005), puis l’Autriche, la République
tchèque et la Slovaquie ont déjà institué une écotaxe routière : la
croissance du fret routier a été enrayée, et les transporteurs ont optimisé le
remplissage des ensembles routiers, améliorant ainsi leur
productivité.
- La Bretagne devait déjà bénéficier d’une réduction de 50 % de
l’écotaxe ; les transports de lait et le principal axe routier est-ouest
(RN 164) devaient en être exonérés. Les voies ferrées bretonnes auraient pu
bénéficier de son produit.
- L’écotaxe était justifiée : le transport routier est loin de payer
ses coûts économiques (congestion, usure des routes) et écologiques (accidents,
nuisances locales, émissions de gaz à effet de serre). Elle permettait
d’amorcer la transition énergétique.
Le rail doublement pénalisé
- Le report de l’écotaxe sur l’ensemble du territoire privera le transport
ferroviaire du fret d’un avantage compétitif indispensable pour inciter les
chargeurs à utiliser le rail, après la légalisation des ensembles routiers de
44 tonnes et la suppression de la taxe à l’essieu (deux faveurs accordées par
avance au lobby routier en compensation de... l’écotaxe).
- D’autre part ce report privera l’Agence de financement des infrastructures
de transport de France (AFITF) de moyens financiers (750 millions d’euros par
an) indispensables à la régénération et à la modernisation du réseau ferré,
négligées depuis 30 ans.
La FNAUT rappelle que bien des liaisons régionales et interrégionales
risquent de disparaître à très court terme faute des investissements modestes
nécessaires pour maintenir la sécurité des circulations, par exemple Verdun –
Châlons-en-Champagne et Clermont-Ferrand – Brive.
Elle rappelle par ailleurs que, si le transport routier de fret est épargné,
le gouvernement n’a pas hésité à augmenter de 7 % à 10 % le taux de la TVA
appliquée aux transports collectifs.
** Télécharger le communiqué de presse de la Confédération Paysanne
Bretonne
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