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mardi 12 novembre 2013

Avant l'écotaxe, les péages d'autoroute... Mise au point de Michel Lespagnol


Mercredi 6 novembre 2013
L'écotaxe, créée en 2011 par Sarkozy et Borloo, non remise en cause par Hollande, est censée à terme se substituer aux subventions versées par l'état à l'AFITF (agence de financement des infrastructures de transport de France), créée en décembre 2003. Jusqu'en 2008 il y aura des subventions de l'état et puis, plus rien... provenant des péages.
Pourquoi?
Remontons à mars 2012, quand le soi-disant socialiste Jospin décide la privatisation partielle des Autoroutes du Sud de la France. Cette nouvelle étape du Capitalisme Monopoliste d'état va permettre aux grands monopoles Vinci et Eiffage d'acquérir pour une somme dérisoire un vrai trésor*. Voilà comment s'aggrave la dette et le déficit de l'état.
Autre serviteur du grand capital (Marx parlait de valet), Raffarin privatise partiellement les autoroutes Paris Rhin-Rhône, ainsi que celles du Nord et de l'Est.
De Villepin achève en 2006 la sale besogne en réalisant la privatisation de toutes les autoroutes.
Ainsi donc les recettes de péages d'autoroute ne financeront plus les investissements à venir: maritimes, fluviaux, ferroviaires et routiers.
D'où la trouvaille de la taxe carbone!
Voilà ce que dit un rapport du Sénat en 2011:

" L'AFITF ne disposera en 2008 que de trois ressources pérennes, pour un total de 926 millions d'euros:
- la taxe d'aménagement du territoire (530 millions d'euros)
- les redevances domaniales (170 millions d'euros)
- une partie des amendes radars, dont le déplafonnement a été décidé cette année (226 millions d'euros). 
Ces trois ressources, qui s'élevaient à 775 millions d'euros en 2006, représenteront environ 900 millions d'euros par an à compter de 2009. 
Quant au produit de cession des sociétés concessionnaires d'autoroutes, qui a représenté ces trois dernières années plus de la moitié du budget de l'agence, il sera définitivement consommé en 2008. 
Vos rapporteurs rappellent que la disparition de cette ressource était malheureusement prévisible dans la mesure où la privatisation des sociétés d'autoroutes n'était par définition qu'une opération ponctuelle. Ils estiment qu'il aurait été vivement préférable de maintenir l'actionnariat de l'Etat dans ces entreprises rentables, afin de continuer d'alimenter les programmes d'infrastructures de transport à partir de dividendes desdites sociétés. 
Vos rapporteurs souhaitent que tous les renseignements de la privatisation en 2005 soient tirés à l'avenir, notamment lorsque les concessions prendront fin et que l'Etat retrouvera toutes les marges de manœuvre pour organiser le service au mieux de ses intérêts financiers et patrimoniaux".   

Comme vous l'aurez remarqué, aucune Télé, aucune radio, aucun journal ne fait état de ces privatisations. Le grand capital qui les possède et les dirige impose le silence.
La position du PCF est de demander la suspension de cette écotaxe. Mais il faut d'autres fonds.
Le Front de Gauche a évoqué pendant la campagne présidentielle de 2012 la renationalisation des sociétés d'autoroutes. Un appel est lancé de Mélenchon à Dupont Aignan (qui l'eut cru!).
La direction du PCF doit arrêter de se taire sur les nationalisations indispensables, et particulièrement celles des autoroutes, et de faire silence sur les délégations de service public, ainsi que les partenariats public-privé, véritables aspirateurs des finances publiques. 

Michel Lespagnol, PCF Morlaix.
le 5 novembre 2013 

* Remarquons à cet égard que le coût des trajets sur autoroutes a augmenté de 11% pour les usagers en deux ans tandis qu'il n'y a quasiment plus de personnel aux péages sur les autoroutes françaises.

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