Depuis
cette mémorable photo qui l’immortalisait torse nu et pantalon kaki en pleine
séance de pêche en Sibérie, on sait que Vladimir Poutine aime exhiber ses
muscles. Avec la démesure des travaux effectués à Sotchi pour accueillir les
prochains Jeux olympiques d’hiver, on sait désormais que le président russe
aime aussi exhiber son désir de toute-puissance. Il y a un an encore, cette
mégalomanie aurait pu prêter à sourire, le pouvoir de nuisance de cet ex-agent
du KGB ne dépassant guère les régions bordant ses propres frontières (ce qui
est encore trop). Aujourd’hui, elle fait froid dans le dos. Car, lentement mais
sûrement, sans que personne ne trouve rien à y redire - ou si peu -,
profitant des faiblesses de tel ou tel dirigeant, le président russe
est en train de devenir un homme qui compte sur la scène internationale. Il lui
aura suffi d’ouvrir grand ses bras au lanceur d’alerte américain Edward Snowden
et de proposer son intercession dans la crise syrienne pour revenir dans le jeu
et arracher à Obama la place très convoitée d’homme le plus puissant de la
planète, si l’on en croit la dernière édition de Forbes. Tant qu’il s’agit d’un simple
classement dans un magazine américain, ce n’est pas très grave. Mais il ne
faudrait pas que ce score se confirme dans les faits. Car un monde dominé
par Poutine, c’est un monde où les homosexuels sont traqués, les
contestataires envoyés dans des camps de travail, les revenus du gaz et du
pétrole siphonnés par la corruption, les libertés bafouées… Les dirigeants
européens et américain feraient bien de s’en souvenir : Poutine fait partie de
ces joueurs à qui il ne faut jamais céder un pouce de terrain.
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