L'actualité du lundi 11/11/2013
La UNE
Cette
proposition de loi controversée sur la prostitution aura au moins eu un mérite,
énorme, celui d’ouvrir un débat sur une activité qui, à force d’être considérée
comme la plus vieille du monde, finit par ne plus guère soulever d’émotion ni
de réflexion.
Soyons clairs : l’idée n’est pas de dénoncer l’existence de ce
«métier» qui, quel que soit le niveau de répression des lois, ne disparaîtra
jamais de la surface de la terre - après tout, chacun(e) est libre de faire ce
qu’il/elle veut de son corps -, mais bien de s’indigner des conditions dans
lesquelles, le plus souvent, il s’exerce. Que des femmes et des hommes puissent
encore, au début du XXIe siècle,
être traités comme des esclaves (la majorité des cas de prostitution) est
intolérable. C’est contre ce scandale qu’il faut agir, d’autant que
certains réseaux sont notoirement connus des services de l’Etat.
La proposition de loi portée par Najat Vallaud-Belkacem, qui vise
à supprimer le délit de racolage passif et à pénaliser le client,
permettra-t-elle de lutter contre les réseaux et les proxénètes ? Pas évident,
disent les experts, et aussi certaines des prostituées que nous avons
interrogées. Il est même à redouter qu’à pousser les clients dans la
clandestinité, cette loi pousse plus encore les prostitué(e)s à se cacher
et, donc, à risquer le pire.
Ce projet doit donc être considéré comme un début et non une
fin. Tant que les moyens financiers et humains nécessaires ne seront pas
dégagés pour démanteler les réseaux, aucune loi ne pourra venir en aide à
celles et ceux qui en ont vraiment besoin. Pire même, celle-ci pourrait se
retourner contre les personnes qu’elle prétend protéger.
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