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samedi 9 novembre 2013

à la Une du journal INFORMATIONS OUVRIÈRES N° 276 Semaine du 7 au 13 novembre 2013

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                                                                 La Une du N° 276

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 L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES n° 276


Que cela plaise ou non, il y a deux classes


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L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.

Que les ouvriers de Gad et d’autres entreprises liquidées par leurs patrons avec l’accord du gouvernement cherchent en toutes circonstances à faire connaître leur colère et leur indignation, quoi de plus légitime ?

Mais que des organisations se réclamant des intérêts ouvriers prennent la responsabilité d’appeler à la manifestation de Quimper, samedi dernier, en commun avec les patrons du Medef, les partis régionalistes bretons et autre partis de « gauche », de droite ou d’extrême-droite, c’est autre chose. N’a-t-on pas vu, à Quimper, des patrons licencieurs se mettre en tête du cortège des licenciés ? N’a-t-on pas entendu des discours exigeant un « programme breton » fondé sur « l’autonomie normative » de la Bretagne ? Tous n’ont-ils pas revendiqué le « pacte d’avenir pour la Bretagne » ?

C’est là le projet corporatiste de l’Europe des régions, avide de « baisser le coût du travail ». C’est le retour du pacte social dans lequel le gouvernement Hollande-Ayrault a vainement cherché à emprisonner les syndicats, et qui, à défaut de l’échelon national, se réaliserait région par région, démantelant pour cela l’unité de la République, des droits ouvriers, du Code du travail et des conventions collectives. (Notons que Jean-Marc Ayrault s’est empressé de donner rendez-vous aux uns et aux autres pour élaborer ensemble le « pacte pour la Bretagne »).

La révolte grandit en Bretagne ? Oui. Mais que cela plaise ou non, il y a en Bretagne comme dans tout le pays deux classes aux intérêts contradictoires, patrons et ouvriers, exploiteurs et exploités. La révolte, elle mûrit dans tout le pays. Du point de vue de la démocratie, il n’y sera répondu ni région par région, ni par l’impossible conjugaison d’intérêts contradictoires (1). Une telle « coagulation des contraires » (selon l’expression de l’agence Reuters) nourrit une confusion qui peut déboucher sur toutes les manipulations et toutes les aventures.

Du point de vue du mouvement ouvrier, la question posée est celle de l’indépendance de classe et de l’unité sur les revendications réelles pour les arracher. Par exemple, l’exigence que le gouvernement cesse de se laver les mains des plans de démantèlement et qu’il impose — qu’elles qu’en soient les formes : réquisition, blocage des licenciements — le maintien de tous les emplois. Ou encore : la suspension du décret Peillon, préambule à son abrogation, que le mouvement en cours parmi les enseignants cherche à arracher, travaillant à imposer la réalisation de l’unité avec les organisations, à tous les niveaux, dans la grève du 14 novembre.

Pour le POI, la réponse à la crise politique majeure qui ravage le régime passe par le combat intransigeant pour l’unité et l’indépendance des rangs ouvriers, pour la rupture avec ce gouvernement et sa politique, pour la rupture avec l’Union européenne et sa politique de déréglementation et de dislocation.
Dans ce cadre, abordant toutes les questions de la situation politique, le conseil fédéral national du Parti ouvrier indépendant réuni les 9 et 10 novembre, sera amené à préciser les réponses et initiatives politiques qu’il soumet à la discussion des travailleurs et des militants dans tout le pays.

(1) S’agissant des organisations ouvrières qui ont appelé à la manifestation de Carhaix le même jour, il faut porter à leur crédit leur refus de s’inscrire dans ce cadre corporatiste. On notera cependant que les organisateurs de cette manifestation, défilant aux côtés de représentants de partis siégeant au gouvernement, ont revendiqué, eux-aussi, d’être partie prenante de l’élaboration du « pacte d’avenir pour la Bretagne ». 

                                    

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