Accord sur le budget de l'UE |
Les institutions européennes ont annoncé avoir trouvé un accord sur le budget 2014, les Etats consentant une rallonge de 500 millions d'euros, à l'issue d'un bras de fer dans la nuit de lundi à mardi. Le Parlement européen, qui demandait 1,4 milliard d'euros de plus, a dû composer : le compromis prévoit pour le budget 2014 des paiements de 135,5 milliards, contre les 136,4 qu'il souhaitait, et les 135 milliards offerts au départ par les Etats, a précisé un communiqué de la Commission. Le budget 2014 doit être ainsi en recul de 9,4 % par rapport à celui de 2013, reflétant les contraintes financières qui pèsent sur l'Union. L'accord doit être encore formellement avalisé par les ministres et les eurodéputés, les 19 et 20 novembre, selon la présidence lituanienne du Conseil. Il ouvre parallèlement la voie à l'adoption par le Parlement, en plénière le 19 novembre, du budget pluriannuel de l'Union pour la période 2014-2020. La dispute budgétaire entre Etats et Parlement, devenue quasi rituelle au sein de l'UE, a été tranchée malgré l'opposition du Royaume-Uni, de la Suède, des Pays-Bas et du Danemark, traditionnels partisans d'une rigoureuse gestion européenne, opposés à toute rallonge, selon une source proche des négociations. Le vice-ministre des finances lituanien, Algimantas Rimkunas, s'est félicité d'une issue assurant "le financement de secteurs prioritaires, comme la croissance, l'emploi et l'aide humanitaire", avec notamment plus de crédits prévus pour la gestion des réfugiés syriens. Comme le demandait l'Italie après le drame de Lampedusa, les négociateurs sont aussi convenus de "renforcer les fonds"allant au contrôle de l'immigration et à l'Agence de surveillance des frontières européennes Frontex, a-t-il précisé. Au total, 62,4 millions d'euros doivent être ventilés l'année prochaine sur la rubrique "croissance intelligente et inclusive", destinée notamment à financer infrastructures de transport et aides aux PME. |
L'accord, conclu après plus de 16 heures de négociations finalise aussi les derniers ajustements du budget rectificatif de 2013, pour lequel les Etats avaient accepté de rajouter 11,6 milliards d'euros. Les négociateurs ont ainsi réglé le financement de 400 millions d'euros de soutien aux victimes en 2013 des inondations ayant frappé Allemagne, Autriche et République tchèque, ainsi que des incendies en Roumanie. Alors que le Parlement réclamait de l'argent frais, les crédits proviendront pour 250 millions d'euros de fonds non utilisés de 2013, le reliquat étant tiré sur le budget 2014. |
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France : inflexion positive de la croissance |
La Banque de France (BdF) prévoit une croissance de 0,4 % de l'économie française au quatrième trimestre de cette année dans sa première estimation, fondée sur son enquête mensuelle de conjoncture d'octobre publiée mardi. Un mois plus tôt, elle avait abaissé sa prévision pour le troisième trimestre, à 0,1 % contre 0,2 % auparavant. L'Insee publiera jeudi les chiffres de la croissance du troisième trimestre, qui feront suite à une hausse de 0,5 % au deuxième. L'enquête d'octobre de la Banque de France fait apparaître une hausse de deux points de l'indicateur du climat des affaires dans l'industrie par rapport au mois de septembre, à 99, et une stabilité dans les services, à 93, les deux se situant en dessous de leur moyenne de long terme (100). |
La croissance française est dans une phase d'"inflexion positive", comme l'ensemble de la zone euro, selon les indicateurs composites avancés publiés mardi par l'OCDE et portant sur septembre. Pour 2013, l'OCDE prévoit une croissance de 0,3 % en rythme annuel en France, qui pourrait grimper à 0,8 % en 2014. |
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Achats sur Internet : un palier atteinten France ? |
Le recrutement de nouveaux adeptes des achats en ligne est en berne en France, où la fréquence d'achat ne progresse plus, selon une étude PwC publiée mardi portant sur 15 000 web-acheteurs de 15 pays. L'étude montre que les Français sont désormais des clients internet aguerris, mais que leur fréquence d'achat reste limitée par rapport aux autres pays, selon l'étude du cabinet-conseil PwC. En France, seuls 5% des web-acheteurs ont réalisé leur premier achat il y a moins d'un an, contre 21% en 2012, souligne l'étude, montrant que le pays "atteint un palier" en termes de croissance du e-commerce. En termes de fréquence d'achat, la France se situe en queue de classement avec 17% des web-acheteurs qui pratiquent au moins une fois par semaine, contre 76% des Chinois, 40 % des Britanniques et 36% des Allemands. Et si en 2013 36% des consommateurs français sur Internet achètent en ligne au moins une fois par mois, ils étaient 44% en 2012. Ces web-acheteurs sont intéressés par la livraison gratuite (80%), le retour gratuit (53%) et réclament même (49%) étonnamment de pouvoir... rapporter l'objet en magasin. |
En France, comme en Europe, les achats en ligne concernent avant tout les livres, la musique, l'électronique et le prêt-à-porter. |
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Coopération entre Tokyo et Ankara |
Le Japon et la Turquie, à travers leurs entreprises d'industries lourdes, vont codévelopper des équipements et technologies de défense, a affirmé mardi en une le quotidien économique japonais Nikkei. Selon ce journal, le groupe nippon Mitsubishi Heavy Industries (MHI) a commencé à étudier la création en Turquie d'une coentreprise avec un partenaire local que doit lui soumettre le gouvernement turc, afin de développer et produire un moteur de char. Les coopérations techniques avec le Japon dans le domaine militaire étaient encore très difficiles jusqu'à récemment du fait de lois japonaises restrictives, mais les contraintes ont été assouplies en 2011 sous le précédent gouvernement de centre-gauche, de sorte qu'elles sont désormais possibles si ces technologies sont destinées à contribuer au maintien de la paix dans le monde ou à renforcer la sécurité nationale. |
De fait, d'autres coopérations, avec la Grande-Bretagne et la France, pourraient déboucher, en plus de celles existant avec l'allié américain. |
TEXTOS |
Moyen-Orient : les perspectives économiques à court terme pour le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord, l'Afghanistan et le Pakistan (MOANAP) se sont assombries, affirme le FMI dans sadernière évaluation.
Japon : l'indice de confiance des consommateurs japonais a chuté de 4,2 points en octobre, une forte baisse en un mois qui intervient juste après la décision du premier ministre d'élever en avril prochain la taxe sur la consommation.
Lagardère : le groupe (édition, presse, sports, services) a vu son chiffre d'affaires reculer de 4,4 % au troisième trimestre, à 1,877 milliard d'euros, plombé par le déclin de la diffusion de la presse et un recul attendu dans l'éducation.
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Sumitomo Mitsui : le groupe bancaire japonais s'attend à présent à un bénéfice net annuel de 750 milliards de yens (5,8 milliards d'euros au cours actuel) pour l'exercice qui sera clos le 31 mars 2014.
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"Il faut réduire les dépenses publiques et d'ailleurs, pour être juste, le plan de budget pour cette année prévoit plus d'efforts pour la réduction des dépenses et pour l'augmentation des recettes et ça c'est positif." |
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a estimé lundi que le projet de budget présenté par la France est "globalement satisfaisant". "Aujourd'hui, la politique fiscale en France a atteint les limites de l'acceptabilité. La France est de loin le pays où les entreprises payent les impôts les plus élevés et ça c'est un problème pour la croissance et l'emploi", a affirmé M. Barroso sur la chaîne privée française LCI. La Commission européenne doit pour la première fois vendredi donner son avis sur les budgets des Etats de la zone euro. Par ailleurs, la Commission européenne devrait "en principe" lancer mercredi une analyse des déséquilibres économiques de l'Allemagne, qui affiche depuis 2007 un excédent courant supérieur à 6 %, a déclaré lundi José Manuel Barroso, le président de l'exécutif communautaire. Bruxelles estime qu'un excédent courant supérieur à 6 % est excessif et peut constituer une menace pour la stabilité de la zone euro. |
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La lente dégringolade de la France
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Et voilà, la note de la France par Standard & Poor's a été dégradée. Un coup de canif sous Sarkozy, un coup de canif sous Hollande. A chaque fois, l'explication est la même : pas de croissance suffisante en vue, pas de réformes sérieuses en cours.
Ceci n'est qu'un aspect presque anecdotique de la focalisation de nos présidents sur une politique d'austérité budgétaire. Les mêmes causes produisent les mêmes effets et les "prévisions" optimistes du président (croissance, baisse du chômage) ne convainquent ni les Français, ni les marchés financiers. Les premiers se serrent la ceinture, ce qui est normal. Les seconds comprennent que le gouvernement ne comprend rien à leurs inquiétudes. L'austérité est destinée à réduire le déficit pour donner un gage d'orthodoxie financière aux marchés, mais ceux-ci savent bien que l'austérité empêche la croissance et que, sans croissance, il est impossible de stabiliser la dette publique. Ah, oui, les Anglais font encore plus d'austérité, mais ils disposent eux d'un taux de change qui s'est suffisamment déprécié pour doper leurs exportations.
Il faudra un jour comprendre pourquoi deux présidents se sont fait capturer par le lobby pro- orthodoxie budgétaire. Les amis banquiers ? Bercy ? Bruxelles ? Berlin ? Sarkozy, au moins, avait mis l'accent sur la réduction des dépenses publiques, même s'il avait brisé un peu sa promesse de ne pas accroître la pression fiscale. La réduction de la très pléthorique fonction publique constituait en soi une réforme fondamentale dans le pays vice-champion du monde en la matière. En renversant la vapeur à travers une orgie d'augmentation des prélèvements obligatoires, Hollande a provoqué un début de révolte anti-impôts. Si cette révolte porte des fruits, au moins aura-t-il mis en place à son insu les conditions de l'essentielle réduction du poids de l'Etat dans l'économie française. Ce serait un paradoxe, bien sûr, que de voir François Hollande amorcer la décrue que la droite appelle de ses vœux, et ce contre l'instinct de son électorat. Mais il vient un moment où les réalités économiques reprennent le dessus : des dépenses publiques souvent improductives (les rapports de la Cour des comptes nous le signalent régulièrement) et une fiscalité étouffante freinent la croissance et sont une cause directe du chômage de masse dont souffre la France. C'est donc une question de culture de gouvernement, comme le notait récemment Gérard Grunberg sur Telos.
L'abaissement de la note de la France est également justifié, selon Standard & Poor's, par la quasi-absence de réformes économiques, également nécessaires pour atteindre un taux de croissance décent. La longue liste des réformes dues depuis longtemps a fait l'objet de quantités de rapports, y compris le rapport Camdessus (2004), le rapport Pébereau (2005), le rapport Attali (2008) et le rapport Gallois (2012), sans mentionner les nombreux rapports de l'OCDE ou du FMI. Une touchante unanimité qui relève le mauvais fonctionnement du marché du travail, la lancinante question des retraites, le coût des transferts sociaux, le trou permanent de la sécurité sociale, l'injustice d'une fiscalité-usine à gaz, l'échec de la très coûteuse éducation nationale, etc. Les sujets ne manquent pas. Aussi divers soient-ils, ils ont cependant la caractéristique de faire partie des vaches sacrées de la gauche, tellement sacrées que même Sarkozy a avancé avec une prudence qui a tranché avec la "rupture" annoncée...
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Lu sur Telos
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TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Le Figaro économie : Les syndicats de salariés dépassés par la révolte sociale |
Les Echos : Impôts, social : la pression monte sur Hollande |
The Wall Street Journal : Etats-Unis : le statut de certains employés de la SEC dans le viseur |
Financial Times : Le système bancaire parallèle profite de la politique accommodante de la Fed |
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