Snowden demande l'asile politique dans 21 pays, dont la France, et accuse Obama de pressions
Le HuffPost/AFP | Publication: 02/07/2013 07h26 CEST | Mis à jour: 02/07/2013 17h12 CEST
AFFAIRE SNOWDEN - Edward Snowden, l'informaticien réfugié dans un aéroport de Moscou et recherché par Washington pour espionnage, a renoncé à rester en Russie et déjà essuyé mardi un refus de la part de plusieurs pays auxquels il a demandé asile.
La Pologne, l'Inde et les Pays-Bas ont annoncé mardi refuser d'accorder l'asile au jeune Américain, qui avait déposé dimanche des demandes auprès de 21 pays.
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L'Autriche, la Finlande, la Norvège, l'Espagne et l'Italie ont pour leur part confirmé avoir reçu une demande d'asile politique, tout en soulignant qu'elle ne correspondait pas aux critères officiels, laissant ainsi entendre qu'elle serait rejetée.
L'Allemagne a indiqué de son côté qu'elle allait examiner la demande d'Edward Snowden "en conformité avec la loi".
Dans la matinée, le Kremlin a annoncé que le jeune Américain avait retiré sa demande d'asile en Russie. "En apprenant hier la position de Poutine sur les conditions nécessaires pour qu'il reste en Russie, il a renoncé à sa demande", a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Le chef de l'Etat russe Vladimir Poutine avait déclaré lundi qu'Edward Snowden, coincé depuis le 23 juin dans la zone de transit de l'aéroport Moscou-Cheremetievo,pouvait rester en Russie à condition qu'il cesse "ses activités visant à faire du tort" aux Américains.
Paris affirme n'avoir rien reçu
Parmi les autres pays auxquels s'est adressé Edward Snowden, la France et la Suisse ont assuré ne rien avoir reçu. Paris a ainsi indiqué mardi matin n'avoir pour le moment reçu "aucune demande officielle" de l'ex-consultant. Des vérifications sont en cours, a précisé le porte-parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro, en visite à Moscou, a lui aussi affirmé que son pays n'avait pas reçu de demande, selon l'agence officielle de presse russe Itar-Tass. Mais il a estimé qu'Edward Snowden méritait d'être "protégé par le droit humanitaire international", soulignant qu'il n'avait tué personne et qu'il avait juste dit la vérité.
Le chef de l'Etat bolivien Evo Morales a de son côté déclaré que son pays, s'il était sollicité, "prendrait en considération" une telle demande.
Dans une lettre adressée au ministère polonais des Affaires étrangères par fax et dont le contenu a été divulgué à la presse, Edward Snowden affirme qu'il "risque d'être persécuté" voire même d'être exécuté par les Etats-Unis, où la peine de mort est en vigueur, s'il doit y retourner. L'ancien consultant informatique de l'agence nationale de sécurité NSA est à l'origine des révélations fracassantes sur un programme américain secret de surveillance des communications mondiales.
Invisible depuis son départ de Hong Kong il y a dix jours, il a permis la publication ce week-end de nouvelles informations sur l'espionnage des communications de l'Union européenne, provoquant la colère des Européens et menaçant d'un blocage des négociations commerciales entre l'UE et les Etats-Unis.
Snowden accuse Obama de "faire pression sur les dirigeants"
Le président du Parlement européen, l'Allemand Martin Schulz, a jugé mardi les méthodes d'espionnage des Etats-Unis dignes des "régimes autoritaires", dans une interview télévisée. Interrogé pour savoir si l'Allemagne devait, selon lui, accepter la demande d'asile de l'ex-consultant américain, il a déclaré: "Si M. Snowden fait une demande, les autorités doivent examiner s'il fait effectivement l'objet d'une persécution politique".
Dans une déclaration postée sur le site de WikiLeaks, la première depuis son départ de Hong Kong, Edward Snowden a accusé le président américain Barack Obama de "faire pression sur les dirigeants" des pays auprès desquels il cherche une protection.
Il y affirme que Barack Obama a donné l'ordre à son vice-président Joe Biden de faire pression sur les dirigeants des pays auprès desquels il a demandé l'asile pour obtenir, le cas échéant, son extradition.
L'abandon de la demande d'asile à la Russie est une bonne chose pour Moscou, a estimé Alexandre Konovalov, expert de l'Institut des évaluations stratégiques. "La Russie a tout intérêt à se débarrasser le plus vite de Snowden. Cela n'est pas dans notre intérêt de chercher des problèmes avec les Etats-Unis", a-t-il déclaré à l'AFP.
Dans un entretien exclusif avec l'AFP, le président équatorien Rafael Correa avait affirmé lundi que la demande d'asile politique en Russie déposée par Edward Snowden pourrait "régler définitivement" son cas, tout en indiquant que son pays n'envisageait pas encore de se retirer du dossier. Il avait toutefois souligné que Quito ne pouvait instruire une telle demande que si le requérant se trouvait sur le territoire équatorien,précisant que de fait le jeune homme devait rejoindre l'ambassade d'Equateur à Moscou?.