Lu dans le DL du 30/04/2019
EDITO
Gilles DEBERNARDI
Un drôle d’énarque
pour tuer l’ENA
Syndrome Benalla ou pas, Emmanuel Macron aime les
nominations surprises.
Il désigne un général pour superviser
la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame.
Le sabre et le
goupillon, alliance décriée du vieux monde, retrouvent ainsi
une nouvelle jeunesse.
S’agissant de supprimer l’ENA, symbole moins inflammable que l’ISF, Jupiter choisit un énarque.
Un de ceux dont Coluche disait autrefois : « Donnez-leur le
Sahara à gérer, ils iront bientôt acheter du sable ailleurs ».
L’ancien élève de l’École majuscule, désormais chargé de la
dynamiter, s’appelle Frédéric Thiriez.
Les passionnés de football le connaissent déjà, il présida la Ligue entre 2002 et 2016.
À l’époque, grâce à lui, les droits de retransmission télévisée
des matches furent multipliés par trois. Bingo !
Ce juriste aux
belles bacchantes n’ignore rien du sport business. « C’est un
bon négociateur, parfois aux limites de la comédie » estimait
Michel Rocard qui le fit débuter dans un cabinet ministériel.
Les grands clubs l’ont apprécié, les petits un peu moins,
s’estimant lésés dans la redistribution du « pactole » audiovisuel.
Une scène, filmée en douce par Canal +, acheva de
détériorer son image.
On y voit le patron du foot professionnel s’excuser auprès du président du PSG… des décisions
prises par l’arbitre et défavorables à l’équipe parisienne.
De
quoi engager un sérieux procès en partialité.
Les tribunes
populaires lui reprochent alors d’aider davantage les riches
que les pauvres.
Ça ne vous rappelle pas quelqu’un ?
Voici
donc M. Thiriez chargé de soumettre au gouvernement « des
propositions très claires pour refonder la haute fonction
publique ». Au regard de l’humanisme qui l’habite, le résultat
sera sans doute un modèle de justice et d’équilibre social
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