Translate

jeudi 30 mai 2019

L'actrice Anémone, grande gueule au cœur tendre, est morte à l'âge de 68 ans - dimanche 30 avril 2019



https://www.francetvinfo.fr

L'actrice Anémone, grande gueule au cœur tendre, est morte à l'âge de 68 ans

L'actrice avait notamment remporté un César en 1988 pour son rôle dans Le Grand chemin.


La comédienne Anémone, le 14 décembre 2017 à Paris.

La comédienne Anémone, le 14 décembre 2017 à Paris. (MAXPPP)



La comédienne Anémone, le 14 décembre 2017 à Paris. (MAXPPP)

Anne Bourguignon, plus connue sous le nom d'Anémone, est morte à l'âge de 68 ans, a annoncé son agent mardi 30 avril. L'actrice, qui avait notamment remporté un César en 1988 pour son rôle dans Le Grand chemin, a succombé des suites d'une "longue maladie", a déclaré à l'AFP son agent Elisabeth Tanner. Inoubliable dans Le père Noël est une ordure où elle incarnait Thérèse, l'acolyte de l'acteur Thierry Lhermitte à la permanence de SOS Amitié, Anémone avait démarré sa carrière dans le café-théâtre au sein de la troupe du Splendid.

France 3

D'"Anémone" au "Grand Chemin"

Fille du psychiatre André Bourguignon et de Claire Justin-Besançon, Anne Bourguignon est née à Paris, en 1950, dans un milieu bourgeois. Elle commence le cinéma en 1968 avec le film "Anémone" de Philippe Garrel, dont elle tire son pseudonyme. Elle y incarne une jeune fille de 17 ans partant à l'aventure avec un garçon. 
Elle entre ensuite à l'école de théâtre fondée à Reims par Robert Hossein, puis se consacre au café-théâtre. Le père Noël est une ordure, d'abord joué sur scène puis adapté sur grand écran, lui vaut d'être remarquée du public.
Elle enchaîne les comédies : Ma femme s'appelle reviensViens chez moi, j'habite chez une copine, Le Mariage du siècle ...  En 1977, elle joue la cousine Lucienne dans le film de Coluche Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine, un de ses premiers grands rôles au cinéma. Dans Le Grand Chemin, Jean-Loup Hubert lui offre un rôle plus sensible, celui de Marcelle, qui lui vaudra le César de la meilleure actrice en 1988, trophée qu'elle laisse sur scène pendant la cérémonie. 

Artiste à fleur de peau

L'actrice est devenue une figure incontournable du paysage comique français, dont le personnage culte de Thérèse demeure l'un des fleurons. Un rôle qu'elle va pourtant trainer comme un boulet. Artiste à fleur de peau, sans doute peu faite pour le vedettariat, et préférant être que paraitre et s'insurge très vite contre le système. 
Je me suis retrouvée vedette, je ne m'attendais pas du tout à ça, je me retrouve marchande, au milieu des requins de la finance, de la pub.... Pas mon univers, moi ça ne me plait pas tout çaAnémone
Son franc-parler la marginalise un peu, même si elle prouve l'ampleur de son jeu dans des personnages riches d'émotions secrètes et de tendresse cachée. Notamment dans Le petit prince a dit de Christine Pascal, Péril en la demeure de Michel Deville, Pas très catholique de Tonie Marshall. 

Un franc-parler

L'actrice n'a pas la langue dans sa poche. Elle critique avec vigueur le milieu dans lequel elle évolue : "Cannes, c'est le Salon de l'Agriculture. En beaucoup moins chaleureux", a-t-elle dit, ou encore "Une vedette, c'est un paquet de lessive. On la prend, on la presse, on la jette".
L'actrice et comédienne a participé à une vingtaine de pièces au théâtre et plus de 70 films au cinéma. Nous l'avions rencontrée alors qu'elle interprétait une vieille femme qui perd la mémoire dans "Nœuds au mouchoir", de Denis Cherer, en 2017 et avait annoncé sa retraite. 


Ecologiste de la première heure

Ecologiste de la première heure, membre d'Attac depuis sa création en 1998, sympathisante des Verts depuis toujours, Anémone est une militante. En 1988, elle a officiellement soutenu la candidature d'Antoine Waechter. En 1995, elle était candidate aux municipales à Paris sur la liste Paris Ecologie Solidarité Citoyenneté dans le 20e . En janvier 2002, elle s'est faite la porte-parole de l'Association Attac sur la scène du Zénith. Sans compter tous ces petits gestes du quotidien pour préserver la planète. 
Anémone se scandalise du regard méprisant porté pendant longtemps sur les écologistes. "On nous traitait de fous, de Cassandre, peste-t-elle. Alors que c'est frappé au coin du bon sens : on ne peut pas rêver d'une croissance infinie de la population et de la consommation individuelle sur une planète qui n'est pas en expansion".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire