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vendredi 31 mai 2019

Un 1er -Mai isérois pas comme les autres - le 2.05.2019



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ISÈRE - MARQUÉ PAR DIVERSES REVENDICATIONS ET EMMENÉ PAR LES GILETS JAUNES, LE DÉFILÉ S’EST POURSUIVI PAR DES MANIFESTATIONS NON DÉCLARÉES ET AGITÉES


Un 1er -Mai isérois pas comme les autres

Plus de 10 000 personnes ont manifesté mercredi 1 er mai dans les rues de Grenoble, avec des gilets jaunes en tête de cortège. Photo Le DL /Benoît LAGNEUX

Plus de 10 000 personnes ont manifesté mercredi 1 er mai dans les rues de Grenoble, avec des gilets jaunes en tête de cortège. Photo Le DL /Benoît LAGNEUX


Il y avait du monde ce mercredi dans les rues de Grenoble pour un défilé du 1er -Mai qui n’avait pas tout à fait l’habituelle configuration. Entre une tête de cortège en jaune et des heurts avec les forces de l’ordre…

D’ordinaire, pour décrire les journées de mobilisation sociale du 1er-Mai, les mots “coutume” et “tradition” reviennent inlassablement, tout comme les références historiques… Mais pour cette édition iséroise 2019, on va s’en passer, tant elle a été différente et marquée par le contexte politique et la brûlante actualité.
Certes, le départ du cortège a bien été donné sur le parvis de la gare de Grenoble… Certes, le camion de la CGT a bien diffusé “L’Internationale” et pas mal de poings se sont levés en arrivant au kiosque du Jardin de ville. Certes, il y avait des slogans sur le patronat… Certes, il y avait des familles, des brins de muguet, des sourires, du soleil et aussi la même propension, très française, à parler politique en marchant… Certes, il y avait bien des chiffres contradictoires : 4500 selon la police, 7500, 10 000 ou 15 000 selon différents syndicats… Mais il y avait, également, autre chose… Bien d’autres choses, en fait.
Les pancartes sur le climat et sur la préservation de la biodiversité
D’abord et d’entrée, la banderole des syndicats s’est soudainement laissée dépasser par celle des gilets jaunes. « La tête de cortège, elle est à nous cette année. Ça fait cinq mois qu’on est dehors et qu’on manifeste ! » a dit l’un d’eux aux représentants syndicaux. Puis, le chant “On est là, même si Macron ne le veut pas” s’est mis à retentir. Fort, très fort. « Le gouvernement fait semblant de nous avoir entendus, mais au final, il va encore appliquer les mêmes formules libérales et autoritaires. Où sont passées nos revendications sur le RIC, sur l’ISF, sur l’évasion fiscale ? » nous disait un manifestant tout en jaune…
Plus loin dans le défilé, même si les drapeaux des fédérations iséroises des partis (France insoumise, EELV, Générations, Lutte ouvrière, PCF) flottaient au milieu de ceux des syndicats, les pancartes sur le climat et sur la préservation de la biodiversité ressortaient davantage. “Consommer nuit gravement à la planète”, “Et pour la cathédrale Terre, on fait quoi ?”, “No nature, no future”, “Global warming, what a nice way to die (réchauffement climatique, quelle belle façon de mourir)”…
« J’étais là pour les marches pour le climat, je suis là pour la manif du 1er -Mai », nous expliquait une maman, avant d’ajouter : « Car, comme le disent les gilets jaunes, la fin du mois et la fin du monde sont deux combats qui se rejoignent. Ils s’opposent tous les deux à la société ultralibérale qui creuse les inégalités et qui épuise nos ressources naturelles. »
Plus loin encore dans le cortège, la couleur violette, post-mouvement #MeToo, s’est imposée sur des pancartes et des visages pour rappeler l’urgence du combat égalitaire et dénoncer la hausse du nombre de féminicides en 2019…
« Cette manifestation du 1er -Mai ne ressemble pas aux autres, nous confiait un manifestant sans parti, sans syndicat et sans gilet. C’est toujours la fête du travail et on est nombreux. C’est bien. Mais les revendications sont multiples, diverses. Seule la colère est vraiment commune. Regardez, il y a même une banderole contre l’élargissement de l’A480 ! Les groupes aussi semblent moins reliés les uns aux autres. J’ai vu des gilets jaunes reprocher aux mecs de la CGT d’être dans un combat social trop routinier… Moi, je pense qu’il faut rester unis. Les enjeux qui nous attendent sont trop grands. »
Retrouvez notre diaporama “Les images marquantes du 1er -Mai à Grenoble” sur notre site internet ledauphine.com

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