HISTOIRE et MÉMOIRE
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28 septembre 1864
Fondation de la 1ère Internationale
Le 28 septembre 1864, des ouvriers de toute l'Europe se réunissent à Londres, à Saint Martin's Hall, en soutien aux Polonais, victimes en 1863 d'une féroce répression russe.
Il s'ensuit la formation de l'Association internationale des travailleurs (AIT), qui sera plus tard connue sous le nom de Ière Internationale.
Joseph Savès
Naissance d'un syndicalisme européen
Dans tous les domaines (arts et lettres, diplomatie et défense, libre circulation des hommes et des marchandises, monnaie...), l'Europe atteint au début des années 1860 un niveau d'intégration sans équivalent, même aujourd'hui. Le syndicalisme n'échappe pas à ce mouvement.
Les syndicats sont nés quarante ans plus tôt en Angleterre, à la faveur de la révolution industrielle. Ils rassemblent surtout des compagnons qui appartiennent aux métiers traditionnels et possèdent un bon niveau d'instruction : imprimerie, bâtiment, confection etc.
Le syndicalisme acquiert une dimension internationale avec l'Association internationale des travailleurs, qui naît dans une période de grande expansion économique, sous les règnes de la reine Victoria et de Napoléon III. L'AIT, ou première Internationale ouvrière, se donne pour objectif de coordonner les luttes syndicales et populaires de tous les pays. Elle comprend un comité central et de simples sections nationales.
C'est un intellectuel allemand, réfugié à Londres depuis l'échec des révolutions de 1848, qui rédige les statuts de l'Association internationale des travailleurs. Il s'appelle Karl Marx. Il a 46 ans.
Karl Marx vit à Londres dans des conditions matérielles précaires et publie des ouvrages théoriques d'un abord difficile.
En 1864, il est surtout connu des syndicalistes et des socialistes par un opuscule qu'il a publié en 1848 avec son riche ami Friedrich Engels : Le Manifeste du Parti communiste (son oeuvre principale, Das Kapital, paraîtra trois ans plus tard, en 1867).
Fatales rivalités
L'Association internationale des travailleurs aligne dans ses plus belles années quelques milliers d'adhérents seulement dans toute l'Europe. Elle est très tôt minée par les rivalités entre Karl Marx, qui prône un socialisme « scientifique », et le courant anarchiste animé par Pierre Joseph Proudhon puis par Michel Bakounine.
L'Association ne survit pas aux tensions nées de la guerre franco-prussienne et de la Commune de Paris, en 1871. Les anarchistes de Bakounine sont expulsés l'année suivante et l'AIT transporte son siège à New York, où elle s'éteint dans l'indifférence.
En juillet 1889, à l'initiative de Frierich Engels, ami de Marx, mort six ans plus tôt, les socialistes se retrouvent à Paris où ils fondent une deuxième Internationale.
De 1919 à 1943, la IIe Internationale est concurrencée par une IIIe Internationale dite communiste (Komintern) et sévèrement contrôlée par Staline. Une IVe Internationale, concurrente des précédentes, fait également son apparition à l'initiative de Trotski, en 1938. Elle sera très en vogue parmi les jeunes contestataires français de Mai 68.
Quant à la IIe Internationale, demeurée fidèle à la démocratie parlementaire, elle survit tant bien que mal jusqu'à nos jours sous le nom d'Internationale ouvrière et socialiste, adopté en 1923.
Elle est relayée en France par un parti connu sous le nom de SFIO (Section française de l'Internationale ouvrière), issu de la fusion, le 26 avril 1905, de différents partis socialistes, dont celui, réformiste, de Jean Jaurès et celui, marxiste, de Jules Guesde. Ses compromissions dans les guerres coloniales, sous l'autorité de Guy Mollet, l'amènent, le 4 mai 1969, à changer son nom pour celui de Parti socialiste. Le 11 juin 1971, au congrès d'Épinay-sur-Seine, François Mitterrand en prend la direction avec le titre modeste de premier secrétaire.
L'Internationale
Cet « hymne du prolétariat mondial », hommage à la nouvelle organisation ouvrière, est écrit en juin 1871 par l'ouvrier et chansonnier Eugène Pottier, dans la prison où l'avait jeté l'échec de la Commune de Paris. Publié en 1887 dans un recueil de chants révolutionnaires, il a été mis en musique un an plus tard par l'ouvrier Pierre Degeyter.
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