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vendredi 28 septembre 2018

Les Crises.fr - Affaire Benalla : « Avec les données utilisées par DisinfoLab, vous pouvez facilement ficher la population ». Par Olivier Berruyer

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28.septembre.2018 // Les Crises

Affaire Benalla : « Avec les données utilisées par DisinfoLab, vous pouvez facilement ficher la population ». Par Olivier Berruyer




Paris vu de l’espace. CC NASA’s Marshall Space Flight Center

Peu de temps après l’affaire Benalla, EU DisinfoLab sortait une base de données visant à monter que la “russosphère” avait gonflé l’affaire sur les réseaux sociaux. Olivier Berruyer, animateur du site les-crises.fr, répond à nos questions.

Regards. Rappelez-nous en quoi consiste cette étude de DisinfoLab sur la désinformation par rapport à l’affaire Benalla ?

Olivier Berruyer. Dans cette histoire, on trouve plusieurs choses, qui sont toutes des scandales. Au début, comme tout le monde, j’ai vu sortir par BFM le 1er août le contre-feu sur le gonflage numérique sur Twitter de l’affaire Benalla. Un gonflage d’une info qui vient du Monde, reprise par tous les médias, c’est un peu ridicule. Rapidement, c’est repris politiquement par Frédéric LefebvreL’Opinion puis l’AFP embrayent, sur le côté “tiens, c’est la russosphère”. Plus je regardais l’étude, plus je voyais, avec d’autres, qu’elle ne tenait pas la route deux secondes.
Ce qui est rare, c’est que DisinfoLab semble avoir un accès illimité à la base de données de Twitter. Ce qui est très rare dans de telles conditions. Je regarde le profil de Nicolas Vanderbiest (auteur de l’étude, NDLR) qui n’est pas du tout un scientifique. Je m’attendais à trouver un spécialiste du big data, mais non, il est prof de media training à Louvain. Ce qu’il sort, c’est qu’il y a 1% des comptes qui ont sorti 44% des tweets. Conclusion : il y a un gonflage numérique. Sauf que c’est une caractéristique d’Internet. Si vous regardez Wikipédia, 1% des contributeurs ont fait 60 voire 70% des contenus. Sur Twitter, la plupart des gens ne publient pas et d’autres publient énormément. Le plus gros compte de son étude a fait 12.000 retweets sur l’affaire Benalla en dix jours. Mais, ça ne sert à rien ! Qui va regarder 12.000 tweets ?
DisinfoLab affirme que la “russosphère” a influencé l’affaire Benalla, qu’en dites-vous ?
Ce qui est ridicule, c’est sa définition de la russosphère : les gens qui ont retweeté du Russia Today pendant trois semaines en mai 2017. Donc il y a tout […]
Suite à lire sur : Regards, Olivier Berruyer, Loïc Le Clerc, 25-09-2018
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