On savait qu'Emmanuel Macron y était favorable. C'était une de ses promesses de campagne. Depuis la rentrée, plusieurs ministres – dont le secrétaire d'Etat chargé du numérique, Mounir Mahjoubi, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, ou encore le ministre chargé des relations avec le Parlement, Christophe Castaner – ont exprimé leur volonté que la procréation médicalement assistée (PMA) soit ouverte aux femmes seules ou en couple avec une autre femme. Jeudi 27 septembre, M. Philippe a donné son feu vert. " J'y suis, à titre personnel, plutôt favorable et je pense qu'on peut y aller ", a indiqué le premier ministre, invité de " L'Emission politique " sur France 2. Un -soutien modéré, mais un soutien quand même.
Avant d'entrer à Matignon, l'ex-maire du Havre, issu de la droite juppéiste, était opposé à la PMA pour toutes. En 2013, alors que la France se déchirait sur le mariage pour tous, il avait cosigné une tribune avec Nathalie Kosciusko-Morizet pour expliquer son refus. Il y a un an quasi jour pour jour, alors qu'il participait pour la première fois à " L'Emission politique ", il s'était montré moins catégorique :
" Je ne crois pas qu'il y ait un droit à l'enfant, avait-il alors expliqué,
mais je pense qu'on peut se poser la question de savoir si des femmes, soit en couple, soit célibataire peuvent recourir à la PMA. "
M. Philippe a expliqué avoir
" évolué " sur le sujet après avoir
" rencontré un certain nombre de femmes " et consulté les travaux du Comité consultatif national d'éthique, qui a rendu mardi un avis favorable. Interrogé sur la possibilité du remboursement de la PMA étendue à toutes les femmes, une idée poussée par le parti LRM, le premier ministre a répondu :
" Je pense, oui. "
Le premier ministre sait que le débat ne fait que commencer. A l'Assemblée, mercredi, il a souhaité qu'il soit
" apaisé " et
" respectueux " de toutes les positions. En dehors de la PMA, le projet de loi sur la bioéthique, qui sera présenté en conseil des ministres d'ici à la fin de l'année, abordera d'autres questions
" monstrueusement complexes ", selon les mots du chef du gouvernement. Comme celle de la levée de l'anonymat sur le don de sperme ou celle de la conservation des ovocytes,
" des questions ", a-t-il dit, qui
" donnent le vertige ". Le premier ministre espère que ces débats ne divisent pas la France en deux camps irréductibles, comme l'a fait en son temps le mariage homosexuel. M. Philippe a pris soin de se placer à hauteur de ses compatriotes sur ces sujets complexes.
" Comme la majorité des Français, il m'arrive de me poser des questions ", a-t-il conclu.
Virginie Malingre
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