Une France à terre, à la croisée des chemins
Publication: 20/12/2013 23h26
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Politique, Crise de la dette, Jean Lassalle, Crise De Confiance, modem, Parti Centriste,Udi, Actualités
J'ai pris la route le 10 avril dernier depuis l'Assemblée nationale pour aller à votre rencontre, à l'écoute de celles et ceux qui le souhaiteraient. De villes en villages, de routes en chemins, du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest, j'ai vu défiler chaque parcelle de ce si beau pays. Je vous ai rencontrés, sur le bord de la route, sur le pas de vos portes, à l'entrée des bistrots, sur le chemin de l'école ou au au retour du travail. Vous m'avez vivement interpelé sur l'effondrement de notre industrie - plus de 500 000 emplois au cours de ces dix dernières années -, vous avez été des milliers à me demander comment nous avions pu abandonner notre agriculture, pourtant si riche et si diverse. Vous m'avez surpris en me parlant quasi-systématiquement de la dette qui conditionne aujourd'hui toutes nos décisions publiques, vous interrogeant à haute voix sur la façon dont nous pourrions espérer la rembourser autrement que par des taxes et des impôts. Vous m'avez fait part de votre conviction qu'il fallait reconstruire un Etat adapté, capable de redonner un sens à notre République.
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Vous m'avez dit et répété avec vos mots l'urgence qu'il y avait à bâtir un grand projet d'instruction publique qui ré-apprenne à nos enfants à lire, à écrire et à compter. Vous avez partagé avec moi votre inquiétude de voir notre jeunesse s'exiler à l'étranger faute de pouvoir trouver un avenir ici. Vous m'avez exprimé votre colère à l'égard du projet de paix d'une Europe qui aurait pu être celle des peuples et à laquelle nous n'avons pas su donner visage humain.Tous m'avez livré le constat d'une France à terre, incapable d'avancer, en proie à la peur et à la résignation, une France sans futur. "Comment un pays peut-il continuer sans ouvriers, sans artisans, sans médecins, sans infirmières, sans gendarmes et bientôt sans maires? Pourquoi avez-vous laissé s'évanouir le rêve d'un espace d'un espace de liberté, d'égalité, de fraternité pour lequel nos pères se sont tant battus ? Pourquoi en avez-vous fait cette jungle à l'intérieur de laquelle tous les coups sont permis ? Et pourquoi avez- vous délibérément laissés la finance prendre le dessus et venir nous financiariser jusque dans nos coeurs? " Ce sont vos mots, vos questions, et elles sont irrémédiablement gravées en moi. A travers nos innombrables échanges, dans vos cahiers de l'espoir, dans vos lettres et dans vos messages sous toutes formes, vous m'avez demandé de donner une suite à cette marche. Réunis à Paris les 14 et 15 décembre, nous avons convenu ensemble que je remettrai un rapport à Monsieur le Président de la République à la fin du mois de février, qui rendra fidèlement compte de vos réflexions et de vos propositions.
Au delà, vous m'avez témoigné votre volonté inébranlable de vous associer à la reconstruction de notre pays. J'ai vu dans vos yeux briller une petite lueur d'espoir à l'idée que nous pourrions changer de paradigme, réapprendre à nous connaître et à nous parler. Et qu'au lieu de la catastrophe annoncée, nous pourrions alors réfléchir ensemble à redonner un élan à notre si beau pays, en faisant appel à nos chercheurs, à nos ingénieurs, à nos entrepreneurs, à nos artistes pour faire de cette période un nouveau siècle des Lumières! Au terme de huit mois d'échanges intenses, je suis plus que jamais convaincu que de nouvelles pratiques d'écoute et de relation humaine sont à inventer pour permettre au peuple souverain de renouer des liens, de retrouver la confiance et de travailler ensemble à un nouveau destin partagé.