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jeudi 26 décembre 2013

LFoundry, placé en liquidation, obtient un sursis de trois mois

LFoundry, placé en liquidation, obtient un sursis de trois mois




Le fabricant de semi-conducteurs LFoundry, qui emploie 613 salariés dans les Bouches-du-Rhône, a été placé jeudi en liquidation judiciaire avec cessation immédiate d'activité, mais le gouvernement a arraché un délai supplémentaire de trois mois qui doit servir à évaluer la crédibilité d'une offre de reprise de l'outil industriel.
Comme le craignaient les syndicats, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire "sans maintien d'activité", ce qui va déclencher l'envoi prochain des lettres de licenciement aux salariés.
Le ministère du Redressement productif a toutefois annoncé dans la soirée avoir obtenu un sursis de trois mois, qui ne sauvera pas les emplois mais permettra de maintenir l'outil industriel dans l'attente d'un éventuel repreneur.
"En accord avec le liquidateur nommé ce jour, une cellule sera mise en place pour gérer l'avenir de l'entreprise et en préserver de façon temporaire les actifs", a souligné le ministère dans un communiqué.
Avant cette annonce, le délégué Sud Alain Botel estimait qu'il faudrait conserver sur place "entre 30 et 50 emplois pour préserver l'activité".
Le délai de trois mois obtenu devra être mis à profit pour confirmer la manifestation d'intérêt présentée le 19 décembre dernier en séance au tribunal par une entreprise californienne de micro-électronique, a souligné le ministère. Cette manifestation d'intérêt, jugée "crédible", avait été assortie d'une demande de poursuite de l'activité pendant trois mois.
D'autres repreneurs potentiels pourraient également se manifester durant cette période.
Ce sursis "devra être employé à confirmer la crédibilité de cette solution de reprise. Ce n?est qu?à cette condition qu?une issue positive pourra éventuellement être trouvée", a poursuivi le ministère.
LFoundry, qui emploie 613 personnes à Rousset, près d'Aix-en-Provence, avait été placée en redressement judiciaire fin juin avec une période d'observation de six mois.
Selon une source proche du dossier, "les licenciements devraient être prononcés très vite, sous quinze jours ou trois semaines".
"Ce qui nous enrage, c'est qu'on va dépenser 80 millions pour licencier 600 personnes, alors qu'il nous aurait suffi de 25 millions pour pouvoir continuer l'activité, c'est une aberration!", dénonce M. Botel de Sud.
"On en veut aux Américains d'Atmel (l'ancien propriétaire, NDLR) de nous avoir vendus à des escrocs et de ne pas avoir su prendre leurs responsabilités en nous aidant à tenir quelques mois, on en veut aux actionnaires allemands de nous avoir pillés, et on en veut aussi au gouvernement qui aurait pu nous aider", a réagi auprès de l'AFP Patrick Chini, délégué syndical CFDT et secrétaire du comité d'entreprise.
Une "lueur d'espoir"
Après l'annonce du ministère, Michel Millo, délégué CFDT de cette société, a déclaré à l'AFP que "le fait que l'entreprise ne ferme pas encore est une lueur d'espoir, une bonne base, même si nous ne sautons pas de joie car nous serons au chômage très bientôt".
Les personnels se retrouveront vendredi pour une assemblée générale, avant un comité d'entreprise, aux côtés du liquidateur Me Stéphane Gorrias.
Selon les syndicalistes, "il est hors de question de laisser tomber cette usine qui est viable et a des clients". "Nous avons arrêté la production la semaine dernière alors qu'on lançait de nouveaux produits en fabrication, c'est incroyable", a déploré M. Botel
L'usine de Rousset, créée en 1985, n'a cessé d'accumuler les difficultés depuis le rachat en 2010 par le groupe allemand LFoundry.
Une information judiciaire a d'ailleurs été ouverte en octobre par le parquet de Paris pour abus de biens sociaux après la disparition de 20 millions d'euros des comptes de la société: le comité d'entreprise et la CFDT, à l'origine de la plainte, estiment que l'argent a été transféré de façon irrégulière vers le groupe allemand en détresse financière.
Les salariés considèrent en outre que l'ancien propriétaire Atmel n'a pas rempli ses obligations, ses commandes devant courir jusqu'en 2014 - au lieu de quoi elles ont été accélérées et terminées en 2013 à la demande du propriétaire allemand. Atmel, de son côté, juge avoir rempli ses obligations contractuelles.


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