Vote massif sur le budget de l'Etat, tensions sur la Sécu |
Le gouvernement a fait adopter mardi sans difficulté à l'Assemblée son budget rectificatif de l'Etat mais, toujours confronté à des tensions dans la majorité, souffle le chaud et le froid sur celui de la Sécurité sociale en cours d'examen. Le projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2014 a été largement adopté par 307 voix contre 232 et 14 abstentions, ce que le premier ministre, Manuel Valls, a salué comme un "vote de courage qui confirme les orientations du gouvernement", en remerciant "la majorité pour son soutien franc, loyal et massif". Le texte gouvernemental, discuté la semaine dernière dans l'Hémicycle, prévoit quatre milliards d'euros d'économies, dont 1,6 milliard du budget de l'Etat, pour poursuivre la réduction du déficit public à 3,8 % du PIB. Y figurent aussi une réduction d'impôt sur le revenu pour des ménages modestes et le remplacement de l'écotaxe par un péage de transit poids lourds. Les "frondeurs" du PS, notamment les 41 abstentionnistes de fin avril sur le programme de 50 milliards d'euros d'économies, ont finalement voté pour, ne voulant pas s'"opposer à la mise en œuvre d'une mesure de réduction d'impôts qui va bénéficier à 3,7 millions de ménages modestes".Leur position adoucie sur le PLFR est assortie d'une sévère alerte en vue du vote solennel le 8 juillet sur le projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale (PLFSSR), qui ne sera pas voté "en l'état" vu notamment le"mauvais équilibre entre les entreprises et les ménages". |
L'exonération de cotisations pour redonner du pouvoir d'achat à plus de 7 millions de salariés et fonctionnaires, pour un coût global de 2,5 milliards en 2015, a été massivement adoptée, Front de gauche excepté. Mais la bataille des "frondeurs", avec les écologistes et le Front de gauche, a repris de plus belle contre la baisse des cotisations des employeurs sur les bas salaires ainsi que des cotisations d'allocations familiales, vue comme "un choix idéologique" mais saluée à droite et défendue par le gouvernement. |
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Inégalités croissantes en France |
Les pauvres sont plus pauvres qu'avant, les riches plus riches, et la pauvreté, dont il est plus difficile de sortir depuis la crise, touche non plus seulement des chômeurs mais aussi des salariés, souligne l'Insee dans une étude mercredi. Selon cette enquête intitulée "Les revenus et le patrimoine des ménages", qui porte sur 2011 (dernières statistiques disponibles), les inégalités en France ont continué d'augmenter cette année-là. En effet, 40 % des personnes les plus modestes ont vu leur niveau de vie diminuer de 0,2 % à 0,8 %, alors qu'à l'inverse, les 40 % les plus riches ont vu le leur augmenter entre de 0,1 % à 0,8 %. La croissance des très hauts revenus s'explique par le rebond en 2011 des revenus du patrimoine, qui avaient subi une forte baisse en 2009, souligne l'Insee. |
La proportion des personnes pauvres a, elle, "continué de s'accroître", avec un taux de pauvreté s'établissant à 14,3 % (+ 0,3 point en un an) de la population totale, a rappelé Jérôme Accardo, chef du département des prix à la consommation de l'Insee, lors d'une conférence de presse. Une personne est dite pauvre lorsque son niveau de vie est inférieur à 60 % du niveau de vue médian de l'ensemble de la population, soit 978 euros par mois en 2011. Depuis la crise de 2008, l'Insee évoque une "forte persistance de la pauvreté". |
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Orange ne souhaite pas acquérir Bouygues Telecom |
L'opérateur historique Orange a annoncé mercredi qu'il renonçait à participer à une opération de consolidation du marché français des télécoms, et donc qu'il ne souhaitait pas acquérir son concurrent Bouygues Telecom. Bouygues Telecom, en difficulté depuis son échec face à Numericable dans le dossier SFR, a successivement ouvert des négociations avec Iliad et Orange en vue d'une éventuelle cession de ses actifs, mais celles-ci n'ont pas abouti. Le directeur général adjoint d'Orange, Pierre Louette, avait révélé le 12 juin que les discussions menées avec Bouygues Telecom étaient dans l'impasse, sans préciser si ces dernières pouvaient reprendre ou si elles étaient définitivement closes. |
Le premier opérateur français a plusieurs fois affirmé qu'il n'avait pas besoin de s'adosser à un autre opérateur pour survivre à la guerre concurrentielle qui anime le marché des télécoms, tout en répétant qu'il préférait un retour à trois opérateurs. La filiale télécoms de Bouygues a présenté il y a trois semaines lors d'un CCE "un projet de transformation profonde" de ses structures et de son positionnement, ainsi qu'une réduction drastique des effectifs (1 516 postes sur 9 000). |
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Chine: PSA accélère son développement |
PSA Peugeot Citroën a annoncé mercredi avoir choisi la ville de Chendgu, dans le Sichuan (ouest de la Chine), pour construire une quatrième usine avec son actionnaire Dongfeng. Le constructeur automobile français et le groupe chinois possèdent déjà trois usines à Wuhan (centre) où ils peuvent produire jusqu'à 750 000 unités par an. Cette quatrième usine, qui commencera à être construite à partir du second semestre de cette année, portera leur capacité de production à 1 million en 2016. Ce nouveau site sera dédié à la production de crossovers et de 4 x 4 urbains Peugeot, Citroën et Fengshen, la marque propre de Dongfeng, précise PSA. Cette année, la coentreprise entre PSA et Dongfeng ambitionne de vendre plus de 650 000 véhicules dans le premier marché automobile mondial. |
PSA, qui mise beaucoup sur la Chine pour accélérer son redressement, possède une autre coentreprise avec le groupe Changan, à Shenzhen (sud-est), dédiée à la ligne DS. |
TEXTOS |
Porto Rico : Moody's a abaissé mardi de trois crans la note de solvabilité de Porto Rico après l'adoption d'une loi permettant de restructurer une partie de la dette de l'archipel américain. Parfois surnommé la "Grèce des Caraïbes", cet archipel qui est un "territoire" des Etats-Unis mais ne fait pas partie des 50 Etats américains, est plombé par une dette faramineuse, qui a plus que doublé en dix ans pour atteindre près de 70 milliards de dollars.
Banque mondiale :les engagementsconsentis par la filiale de la banque dédiée aux pays à revenu intermédiaire se sont élevés à 18,6 milliards de dollars au cours de l'exercice clos le 30 juin, contre 15,2 milliards pendant la même période l'an dernier.
Argentine : l'agence Standard and Poor's a menacé mardi d'abaisser à "défaut sélectif" la note de la dette de l'Argentine, estimant à 50 % les chances qu'elle ne rembourse pas.
Transport parisien :les groupes français Bouygues etSoletanche Bachy ont signé un contrat de 164,9 millions d'euros avec la RATP pour prolonger la ligne 14 du métro parisien.
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Santé : le groupe pharmaceutique suisse Roche a annoncémercredi l'acquisition d'une société californienne de biotechnologies, Seragon Pharmaceuticals, pour un montant susceptible d'atteindre 1,7 milliard de dollars. Seragon, une société non cotée créée l'an dernier, développe une nouvelle génération de traitements s'attaquant à la forme la plus répandue du cancer du sein, a expliqué Roche.
Hydrocarbures : la compagnie brésilienne Petrobras a célébré mardi le seuil de production de 520 000 barils par jour de pétrole et gaz naturel dans la région des gisements présalifères du bassin de Santos (Etat de Rio), en présence de la présidente, Dilma Rousseff. En 2020, les gisements présalifères devraient être à l'origine de 53 % de la production totale de Petrobras, qui atteindrait alors 4,2 millions de barils par jour, pratiquement le double de la production actuelle.
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16,98 millions |
Le marché automobile aux Etats-Unis a retrouvé en juin ses niveaux d'avant la crise financière qui avait entraîné la faillite de deux constructeurs américains et affiche pour le mois dernier son meilleur rythme de ventes annualisées depuis juillet 2006, avec 16,98 millions, selon les estimations du cabinet de recherche Autodata. Les ventes du mois de juin ont progressé de 1,2 % contre toute attente, alors que les analystes attendaient une contraction de 3 % en raison notamment de deux jours ouvrés de moins qu'en juin 2013, confirmant ainsi la reprise du deuxième trimestre après la paralysie de l'hiver. La plupart des constructeurs automobiles ont fait mieux que prévu le mois dernier, y compris les "Big Three" de Detroit, ainsi que Toyota et Nissan, même si certains d'entre eux ont rapporté des signes de ralentissement de la demande pour leurs modèles les plus populaires. General Motors, pourtant confronté à un problème croissant de sécurité de modèles plus anciens, a annoncé avoir vendu 267 461 nouvelles voitures le mois dernier, soit 1 % de plus qu'il y a un an. Les analystes avaient tablé sur un total de 247 767 unités, soit une baisse d'environ 6 % des ventes. |
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BLOG |
Pour ou contre la hausse des taxes des hôteliers ? |
La polémique ne cesse d'enfler, depuis quelques jours. Pour ceux qui ne l'auraient pas suivie, voici un petit rappel des faits. Mercredi 25 juin, lors de l'examen en soirée du projet de loi de finances rectificative pour 2014, la députée socialiste de Paris Sandrine Mazetier présente un amendement (no 251), qui vise à relever le plafond des tarifs applicables à la taxe de séjour nationale.
HAUSSE DE LA TAXE DE SÉJOUR NATIONALE
"Depuis plus de dix ans, explique-t-elle, celle-ci est plafonnée à 1,50 euro", un montant qu'elle juge"ridiculement bas".
Son collègue Dominique Lefebvre (PS, Val-d'Oise) indique partager l'objectif de son amendement. Toutefois, "relever le plafond à 10 euros est peut-être excessif", s'inquiète-t-il. Il propose donc par un sous-amendement de fixer ce plafond à 8 euros seulement.
Valérie Rabault, rapporteuse générale de la commission des finances, indique que cette commission, qui a travaillé en amont, a repoussé l'amendement de Mme Mazetier, en attendant la remise d'un rapport Rabin-Woerth, sur la fiscalité du tourisme, prévue d'ici deux à trois semaines… |
Lu sur SOS conso |
TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Les Echos : "Il faut de nouvelles baisses d'impôt" (Manuel Valls) |
Le Figaro économie : La Bourse ne connaît pas la crise |
Financial Times : Sarkozy mis en examen pour corruption |
The Wall Street Journal : BNP indique que l'impact des sanctions américaines n'est pas un grand coup porté à la banque |
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