HISTOIRE et MEMOIRE
La Grande Guerre racontée à son journal intime
Par LEXPRESS.fr
Depuis quelques mois, un nouveau rituel est entré dans ma vie. Je vérifie que j'ai un espace vide et propre devant moi. Je vais me laver les mains, même si elles sont propres, au cas où. Je prends aussi délicatement que possible une enveloppe craft trop grande, repliée autour de son contenu pour mieux le protéger. Je l'ouvre. Je sens sous mes doigts une feuille plastique, barrière supplémentaire contre le monde extérieur de 2014. Je la tire doucement de l'enveloppe kraft, et prends enfin le cahier qu'elle abrite.
Un cahier noir pas plus grand qu'un livre, sans signe distinctif. Mais quand je l'ouvre, doucement doucement, je me trouve nez à nez avec mon arrière-grand-tante, Marthe Bellon, née Dehesdin. Plongée au tout début de la Première Guerre Mondiale, qui a commencé pour elle le 1er août 1914, au lendemain de l'assassinat de Jaurès.
14-18 a atterri entre mes mains par hasard. Ma grand-mère paternelle Jacqueline -ou Mamiechat comme on l'appelle dans la famille- m'a souvent parlé de la seconde guerre mondiale. L'automne dernier encore, juste avant que je parte en vacances en Bretagne, elle me racontait comment elle s'y était retrouvée pendant plusieurs mois, avec les autres femmes et enfants envoyés à la campagne aussi loin que possible de l'avancée des Allemands. Mon grand-père paternel, Daddychat donc, racontait des histoires vraies plus invraisemblables que de la fiction -il a entre autres réussi à rentrer sain et sauf d'un camp de prisonniers de guerre grâce à un médecin qui lui inventa une maladie vénérienne.
Mais de la Première guerre mondiale, je ne savais rien de familial jusqu'à fin 2013. Mon père vidait la cave de la maison de ses parents pour qu'elle puisse être réaménagée et repeinte quand il tomba par hasard sur un journal intime, dans un carton d'objets personnels.
C'était le journal de Marthe, la tante de Daddychat. Il est magnifiquement conservé, grâce aux soins de Mamiechat, qui s'est contentée d'y ajouter au stylo (...) Lire la suite sur lexpress.fr
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