Après le Congrès, poursuivre
L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
Vingt-quatre heures après la fin du IVe Congrès du Parti ouvrier indépendant, les annonces gouvernementales sur les allocations familiales sont venues confirmer que « le gouvernement Hollande-Ayrault multiplie les mesures conformes aux exigences de l’Union européenne, c’est-à-dire du capital financier » (adresse du congrès, lire page 4). Mesures brutales qui frappent les familles et constituent « le premier coup de rabot effectué par François Hollande sur la protection sociale », selon Les Echos qui évoquent à leur suite « le chantier des retraites ».
Dénonçant la politique anti-ouvrière du gouvernement, l’adresse du congrès du POI signale aussi la multiplication« des mouvements de résistance à cette politique » et la crise qu’ils engendrent à tous les niveaux. Jusqu’au Sénat, théâtre d’un coup de tonnerre le 3 juin, ainsi décrit par l’AFP : « Le Sénat a poursuivi (…) le dépeçage du premier projet de loi de décentralisation en rejetant la création d’une métropole de Paris après avoir réduit en cendres, à la veille du week-end, le pacte de gouvernance territoriale. “J’ai comme une impression de solitude”, a soupiré la ministre de la Décentralisation Marylise Lebranchu, constamment mise en minorité » (elle essuyait là son deuxième revers, après le rejet de l’article 10 obligeant les départements de la petite couronne à constituer des intercommunalités couvrant tout leur territoire).
Le Sénat serait-il devenu un centre de la résistance à la politique réactionnaire du gouvernement ? Non. Mais le vent de révolte qui, dans tout le pays, dresse les élus contre l’intercommunalité forcée, contre les métropoles et contre l’acte III de la décentralisation, ne pouvait qu’atteindre les sénateurs, eux-mêmes élus par les délégués des communes. Et cela, au-delà des étiquettes politiques, comme le souligne ce sénateur socialiste des Bouches-du-Rhône, Roland Povinelli : « Je rappelle que 109 maires sur 119, 6 sénateurs sur 8 », dont un sénateur PCF et trois socialistes — « pour ce qui me concerne, je ne sais pas encore pour combien de temps ! » — sont mobilisés contre le projet de métropole. Il précise : « Ce qui fait mal au socialiste que je suis, c’est que (…) c’est un gouvernement socialiste qui propose ce texte au Sénat. Il fallait le faire ! »
Alors, avons-nous eu raison de placer le IVe Congrès du POI sous le signe de l’ouverture ? Avons-nous eu raison, dans le congrès national comme dans les congrès départementaux, d’inviter à prendre la parole des centaines de militants venus de tous les courants du mouvement ouvrier ? Oui, nous avons eu raison. Ces congrès et ce congrès furent pour cela un succès. D’où nous avons tiré une conclusion : poursuivons dans cette voie, poursuivons cette élaboration commune. Bien sûr, la politique du POI procède des instances du parti, mais son élaboration doit s’inscrire dans un dialogue constant avec ces camarades qui, non membres du POI, partagent avec nous la conviction que l’indépendance de la classe ouvrière et de ses organisations est la clé de toute solution aux problèmes qui assaillent le pays. Et qu’elle est, en particulier, le point de départ du combat de reconquête de la démocratie, qui suppose l’indépendance des syndicats et la liberté des communes.
C’est pourquoi ce dialogue, cette élaboration commune, vont se poursuivre dans la discussion de l’adresse du IVe Congrès et dans les assemblées de compte rendu que nous avons décidé d’organiser ensemble dans tout le pays.
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