Le HuffPost | Par Grégory Raymond | Publication: 27/06/13 CEST | Mis à jour: 27/06/13 CEST
Le chômage des jeunes en Europe - CARTE INTERACTIVE
EUROPE - Les 27 s'en sont fait une priorité pour ce début d'été: il faut à tout prix stopper la spirale négative de l'emploi des jeunes. Le sujet est au programme de ce sommet européen qui s'ouvre jeudi 27 juin. Plus de 26 millions de personnes sont au chômage en Europe, dont 5,6 millions de moins de 25 ans. En moyenne, ça représente un taux de chômage 24,4% des jeunes Européens.
Une situation intolérable qui fait craindre l'émergence d'une "génération perdue", comme l'a souligné la semaine dernière le président américain Barack Obama, lors de sa visite à Berlin.
Face à cette situation alarmante, "on veut éviter un nouveau sommet avec beaucoup de déclarations et peu d'actions", insistait lundi un diplomate européen. Mais le risque est important que les décisions se prennent plus tard, notamment lors de la rencontre des ministres européens de l'Emploi le 3 juillet à Berlin. Angela Merkel compte bien s'approprier les lauriers de cette initiative, elle qui s'est attirée depuis plusieurs années l'animosité des peuples en difficulté.
Découvrez le taux de chômage des moins de 25 ans dans l'UE (source Eurostat)
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- Qui sont les mauvais élèves?
La Grèce et l'Espagne, mais aussi le Portugal. La situation s'est rapidement dégradée avec la crise et les politiques d'austérité dans les pays du sud. La France fait également pâle figure, avec une présence remarquée dans les 18 pays de l'UE où le chômage des jeunes dépasse les 25%. L'Allemagne et l'Autriche sont les mieux loties, avec un taux en dessous des 8%.
- Que compte faire l'Europe pour sa nouvelle génération?
L'initiative européenne pour la croissance et pour l'emploi prévoit de mobiliser 6 milliards d'euros dans les deux ans, actionnant trois leviers: l'alternance, la mobilité et l'accès au crédit pour les PME. Ce qu'on appelle la "garantie pour la jeunesse" a déjà été approuvée par les 27. Celle-ci vise à proposer une formation ou un emploi à chaque Européen dans les quatre mois après la fin de ses études ou la perte de son emploi.
Mais le plan européen ne "sera pas suffisant", estime l'OCDE, pour qui "à court terme il faudrait donner un revenu d'existence aux jeunes au chômage, réduire les coûts d'embauche des moins qualifiés et davantage aider les jeunes à savoir chercher un travail". Sur au moins deux des leviers, "le crédit et la mobilité, l'Europe a une valeur ajoutée", relève néanmoins l'organisation.
- Envoyer les jeunes dans les pays en plein emploi, oui mais...
Sur la mobilité notamment, le plan pourrait favoriser la mobilité entre pays. Des programmes en faveur des apprentis ont déjà été signés par l'Allemagne, qui connaît un déficit démographique. Chaque année, près de 5000 jeunes Espagnols vont pouvoir profiter d'opportunités de formation professionnelle en Allemagne ou de postes de travail stables et qualifiés.
Attention toutefois. "On peut imaginer un déplacement de jeunes du Sud vers le Nord mais on ne va pas déplacer la moitié des jeunes Grecs en Allemagne", souligne Christine Erhel, du Centre d'études sur l'emploi. Pour elle, se pose "la question de comment on collecte et diffuse les offres" alors que l'accès aux offres d'emploi en général n'est déjà, toujours pas, mutualisé. Mesdames, messieurs, chefs d'Etat ou de gouvernement, à vous de jouer.