A Villeneuve, le FN est battu mais progresse de 7000 voix: la fin du front républicain?
Le HuffPost | Par Geoffroy ClavelPublication: 23/06/2013 22h42 CEST | Mis à jour: 24/06/2013 00h04 CEST
LÉGISLATIVE PARTIELLE - Tous les ténors du Front national ont crié victoire ce dimanche 23 juin en découvrant les résultats du second tour de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot. Pourquoi donc? Leur candidat, un étudiant en BTS inconnu de 23 ans, a été largement battu (46,24% des voix) par son adversaire UMP, Jean-Louis Costes (53,76%) qui prendra donc le siège de Jérôme Cahuzac à l'Assemblée nationale.
Le député fraîchement élu s'est empressé de remercier les électeurs de gauche "de ne pas avoir choisi d'avoir sur ce territoire un député du Front National". Signe, à ses yeux, que la digue du front républicain avait tenu bon face à la déferlante du Front national. Vraiment?
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"Le plafond de verre est franchi"
Alors qu'aucun candidat défait au premier tour ne s'était rallié au parti d'extrême droite, le FN a vu son score de dimanche progresser de près de 7000 voix et de plus de 20 points, dans un contexte il est vrai de bien meilleure mobilisation. La gauche a-t-elle préféré voter FN que UMP? La question est désormais posée. Seuls 2500 suffrages séparent les candidats finalistes alors que plus de 5000 électeurs ont préféré voter blanc ou nul.
Le jeune candidat frontiste, totalement inconnu il y a encore deux mois, s'est même offert le luxe de dépasser le score réalisé par Marine Le Pen dans la circonscription au premier tour de la présidentielle (13056 voix). A l'époque, le taux de participation dépassait 80%...
"Seuls contre tous, nous progressons de manière considérable, ce qui est de très bon augure pour les échéances électorales à venir", a déclaré le candidat FN Etienne Bousquet-Cassagne, saluant "une défaite au goût de victoire" et décrétant la fin du front républicain.
"Le plafond de verre est brisé", a applaudi de son côté le secrétaire général du FN, Steeve Briois, en estimant qu'il y aura désormais "un avant et un après 23 juin 2013.
Dans un communiqué, Marine Le Pen a tiré les mêmes conclusions. "Le soi-disant 'front républicain' est mort. La progression spectaculaire du Front National entre les deux tours montre en effet que l'UMPS n'arrive plus à mobiliser l'électorat pour empêcher le Front National de gagner des suffrages. Il y a quelques années, lorsqu'il parvenait à se qualifier au second tour d'une élection, le FN stagnait en nombre de voix", se réjouit la présidente du Front national.
L'UMP hésite encore face au FN
A l'UMP aussi, où l'on avait le triomphe discret dimanche soir, les résultats de ce second tour ont donné des arguments aux adversaires du front républicain.
"Cette victoire [de l'UMP] exprime le rejet très net de François Hollande", a estimé Jean-François Copé tout en jugeant comme "un avertissement sérieux [...] le score élevé réalisé par le FN". Partisan d'une ligne "ni PS, ni Front national", le président de l'UMP a relevé que l'extrême droite avait recueilli "les voix d'électeurs de droite mais aussi d'électeurs de gauche, ce qui vient confirmer que cette notion de front républicain ne repose sur aucune réalité."
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