Accord européen sur les banques en difficulté |
Les ministres des finances européens ont trouvé dans la nuit de mercredi à jeudi un compromis pour restructurer ou liquider les banques en difficulté tout en épargnant les contribuables, un succès obtenu "de haute lutte" à quelques heures d'un sommet européen. Après plus de six heures de discussions, les ministres sont parvenus à un accord sur le degré de flexibilité laissé à chaque Etat dans la résolution des crises bancaires. Ce sujet constituait un point de blocage sur lequel avaient achoppé les ministres la semaine dernière à Luxembourg, malgré une première réunion marathon de plus de dix-huit heures. "C'est un succès, un succès arraché de haute lutte", a réagi à la sortie de la réunion le ministre des financesfrançais, Pierre Moscovici, jugeant que cet accord était "très important pour la stabilité financière de l'Union européenne". L'Allemand Wolfgang Schäuble a salué "une avancée importante" en ce sens. Pour éviter de faire payer les contribuables quand une banque doit être restructurée ou liquidée, les Européens s'étaient déjà mis d'accord pour faire payer, dans l'ordre : les actionnaires, puis les créanciers les moins bien assurés, puis, le cas échéant, les détenteurs d'obligations dits "seniors" et en dernier recours les déposants, au-delà de la somme de 100 000 euros. Mais deux groupes de pays s'opposaient. Dans le premier se trouvaient la France et le Royaume-Uni, qui voulaient pouvoir bénéficier d'une certaine flexibilité au cas par cas. Paris souhaitait par exemple pouvoir protéger, dans certaines circonstances, les déposants individuels et les PME. Au final, les Etats qui souhaiteront de la flexibilité devront imposer des pertes d'abord aux créanciers et actionnaires à hauteur de 8 % minimum du passif des banques. Autrement dit, pour une banque dont le passif est de 100 milliards d'euros, créanciers et actionnaires se verront imposer au moins 8 milliards d'euros de pertes. Une fois cette condition remplie, pourra intervenir un fonds national "de résolution" et si nécessaire, seront sollicitées "des ressources, soit nationales, soit européennes", avec la possibilité de "recapitalisation directe par le MES", le fonds de secours de la zone euro, a expliqué M. Moscovici. Ce deuxième niveau d'intervention ne pourra pas dépasser 5 % du passif de la banque. (Lire) |
Même si le recours à l'argent public est donc encore possible pour les pays qui voudront faire jouer la flexibilité, notamment à travers le MES, il s'agit d'"un changement majeur", a souligné le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, par ailleurs président de l'Eurogroupe, car "on passera de l'argent public, celui du contribuable, à celui du secteur financier lui-même, qui va devoir dans une très large mesure régler ses propres problèmes". |
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La Cour des comptes envisage un dérapage du déficit budgétaire |
Si la croissance française était plus basse que les 0,1% prévus par le gouvernement pour 2013, comme l'affirment la plupart des observateurs, "le déficit public effectif pourrait se situer entre 3,8 et 4,1% du PIB", affirme la Cour des comptes dans son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques. "Au total, la Cour considère que le nouvel objectif de déficit de 3,7% retenu par le programme de stabilité risque d'être dépassé en raison de prévisions de recettes qui demeurent trop optimistes. Il ne faut pas exclure l'hypothèse d'un déficit effectif se situant autour de 4% du PIB", a commenté jeudi le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud. Pour tenir ses engagements, la France doit réaliser 28 milliards d'euros d'économies en 2014 et 2015, estime la Cour. (Lire l'article : "La Cour exige des mesures d'urgence") |
Auditionné par la commission des finances de l'Assemblée nationale, il a néanmoins jugé un collectif budgétaire inutile. "Compte tenu de l'ampleur de l'effort programmé et de l'atonie de la croissance économique, la Cour considère qu'il n'y a pas lieu d'envisager des mesures de rééquilibrage en cours d'année", a-t-il expliqué. |
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La loi bancaire adoptée |
Le Sénat a adopté à son tour, après l'Assemblée nationale, en deuxième lecture, le projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires. Le texte a été un peu musclé par les parlementaires notamment dans la lutte contre l'évasion et la fraude fiscale suivant le mouvement de mobilisation de grands pays, via notamment le G8 et le G20 en la matière. Le projet de loi sépare les activités les plus spéculatives et la banque de détail, sans aller jusqu'à la scission promise par François Hollande durant la campagne présidentielle. Il cantonne les activités spéculatives des banques non utiles à l'économie dans une filiale séparée et prévoit une supervision renforcée des activités de marché et l'interdiction des activités spéculatives sur dérivés de matières premières agricoles ou par le trading à haute fréquence. |
Il oblige les banques à publier des informations détaillées (effectifs, chiffre d'affaires, bénéfices, impôts, etc.) sur leurs activités dans chaque pays étranger, paradis fiscaux inclus. Il va maintenant être soumis à une commission mixte paritaire avant une dernière lecture des deux chambres du Parlement. |
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L'emploi des jeunes au sommet de l'UE |
Les dirigeants européens se retrouvent jeudi à partir de 16 h 30 pour un sommet consacré à la lutte contre le chômage des jeunes, qui gangrène le continent, mais ils ne promettent pas de solution miracle un an après le lancement d'un pacte pour l'emploi dont les effets tardent à se faire sentir. Plus de 26 millions de personnes sont au chômage en Europe, dont 5,6 millions de moins de 25 ans, faisant craindre l'émergence d'une "génération perdue". La situation est alarmante dans certains pays comme la Grèce et l'Espagne, où plus d'un jeune sur deux sont sans emploi. |
Le nombre de chômeurs dans la catégorie A, la plus regardée, s'est stabilisé en France au mois de mai après deux années de hausse, et leur nombre en catégories A+B+C a baissé pour la première fois depuis deux ans et demi, selon les chiffres publiés par le ministère du travail. Le président François Hollande s'est engagé à inverser la courbe du chômage avant la fin de l'année. Le nombre de demandeurs d'emploi a diminué de 12 000 en juin en Allemagne, à 2,943 millions, montrent les statistiques officielles mensuelles publiées jeudi. Le taux de chômage est néanmoins resté stable à 6,8%, non loin de son plus bas niveau depuis la réunification du pays. |
TEXTOS |
Agriculture : la FNSEA, syndicat majoritaire du monde agricole français, salue "un signal politique favorable"après la validation de la nouvelle Politique agricole commune mercredi à Bruxelles, qui déçoit cependant les syndicats concurrents pour qui la prochaine PAC est "une mauvaise nouvelle".
Asie : le Vietnam tendra en 2014 vers un objectif de 6 % de croissance, contre 5,5% prévus pour 2013, écrit jeudi le journal Libération Saigon.
Médias : la taxe instaurée par la France sur les opérateurs télécoms à hauteur de 0,9 % de leur bénéfice pour financer en partie l'audiovisuel public est conforme au droit européen, a affirmé jeudi la Cour européenne de justice. En conséquence, la Cour a rejeté un recours présenté par la Commission européenne qui l'estimait incompatible avec le droit de l'UE.
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Royaume-Uni : Outre-Manche, la croissance du PIB a été de 0,3 % au premier trimestre par rapport au trimestre précédent. Le Royaume échappe à une nouvelle récession.
PME : 54 % des patrons de PME affirment recourir cette année à un ou plusieurs apprentis et estiment qu'une "meilleure adaptation" de la formation des jeunes les inciterait à faire appel à eux plus souvent, selon un sondage IFOP et Images/Stratégies.
Jordanie : Moody's a annoncé mecredi avoir abaissé de deux crans, de "Ba2" à "B1", la note de la Jordanie dont les finances publiques sont plombées par un tassement de la croissance et les "chocs extérieurs".
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"J'ai le grand plaisir d'annoncer que nous avons aujourd'hui un accord politique sur le budget futur de l'Union européenne" |
a déclaré jeudi le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à l'occation d'un point de presse. Les pays de l'Union européenne et le Parlement européen ont conclu jeudi un accord sur le budget à long terme de l'UE, au terme de plusieurs mois d'incertitude sur des financements futurs atteignant près de 1 000 milliards d'euros. Les chefs d'Etat et de gouvernement s'étaient entendus en février sur un budget pour la période 2014-2020 qui consacrait la toute première baisse des dépenses en termes réels. Mais la ratification était bloquée par le Parlement, dont le feu vert est indispensable pour la mise en œuvre de tout accord. Cet accord doit encore être approuvé par une majorité qualifiée des 754 députés du Parlement européen, a averti son président, Martin Schulz. |
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Carrefour doit encore être plus chinois
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Depuis qu'il est arrivé à la tête de Carrefour, Georges Plassat n'a pas amusé le terrain sur le plan international. En moins d'un an, le PDG a détricoté avec minutie le bel ouvrage de Daniel Bernard, son antépénultième prédécesseur. Le numéro deux mondial de la distribution a quitté la Grèce, Singapour, la Colombie, la Malaisie, l'Indonésie, la Turquie. Un véritable «Guide du routard» de la cession d'actifs. Mais après avoir cédé le fond de rayon, Georges Plassat veut maintenant s'attaquer aux têtes de gondole.
Ainsi, le sort de la Chine, cinquième pays pour Carrefour en termes de chiffre d'affaires, est sur la table. D'où la énième rumeur évoquée, mardi 25 juin, par le Wall Street Journal, qui parle d'une prochaine introduction en Bourse ou de l'adossement à un partenaire local. Si l'intention est réelle, la faisabilité, elle n'est pas imminente. L'agenda de Georges Plassat ne correspond pas forcément aux fourmis que certaines banques d'affaires pourraient avoir dans les jambes. Cela dit, qu'il s'agisse de la Chine ou du Brésil, le PDG ne cache pas que Carrefour ne peut plus se contenter des résultats actuels. La croissance dans ces pays est insuffisante, reconnaît-il, promettant de s'atteler à une nouvelle stratégie d'ici à 2014.
Au Brésil, après des années d'errements, Carrefour commence à redresser la tête. Cela commence à se voir dans les parts de marché. En Chine, en revanche, il y a encore du boulot. Carrefour perd du terrain face à ses rivaux. Sa part de marché est tombée à 6,9% contre 9,1% il y a six ans, selon le cabinet Euromonitor. En 2012, à magasins comparables, les ventes du distributeur français baissent et la rentabilité s'effrite.
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Lu sur Pertes et profits
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TITRES DE L'ÉCONOMIE |
Les Echos : Barroso : pourquoi la France inquiète l'Europe |
Le Figaro Economie : Sommet européen sous haute tension |
The Wall Street Journal : Scandale sur les taux: un haut responsable de la firme ICAP savait |
Financial Times : Le prix de l'or trébuche en raison des craintes sur la fin du propgramme d'assouplissement quantitatif (QE) |
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