Affaire Tapie: l'Etat s'en mêle et s'en prend à l'entourage de Nicolas Sarkozy
Le HuffPost | Par Geoffroy ClavelPublication: 13/06/2013 12h49 CEST | Mis à jour: 13/06/2013 17h43 CEST
AFFAIRE TAPIE - Comme une onde de choc. Les mises en examen successives dans l'enquête sur l'arbitrage Tapie, dont celle retentissante de Stéphane Richard, l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, ont visiblement convaincu François Hollande de ne plus rester spectateur d'une affaire décidément explosive.
Confirmant une information du Monde, Matignon a indiqué ce jeudi 13 juin que l'Etat allait désormais intenter un recours en annulation contre l'arbitrage, décidé sous le précédent quinquennat, qui avait abouti au versement de plus de 400 millions d'euros à Bernard Tapie. L'Etat s'est également porté partie civile dans ce dossier. Un recours en révision, formé auprès de la cour d'appel de Paris, viserait à déterminer s'il y a eu, ou non, fraude. Si la cour d'appel reconnaît la fraude, elle peut annuler la sentence.
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Si le gouvernement reste prudent sur l'avenir de Stéphane Richard à la tête de Orange, soucieux de ne pas déstabiliser un fleuron des télécoms employant 170.000 personnes, sa décision de s'attaquer à la procédure d'arbitrage en tant que telle marque une politisation de l'affaire et la volonté de la majorité socialiste de renvoyer l'UMP à ses responsabilités.
Evoquant un "système d'enrichissement personnel", la ministre de l'Economie numérique Fleur Pellerin s'en est pris directement à l'entourage de Nicolas Sarkozy, visé par une série d'affaires en cours. "Cela met en lumière un système qui a été mis en place au cours de ces dix dernières années et je crois que ce n'est pas la seule illustration. Vous avez l'histoire des prélèvements en espèces sur les frais d'enquête de Guéant, le financement libyen de la campagne (politique de Nicolas Sarkozy) de 2007. Vous avez l'affaire Bettencourt", a-t-elle énuméré sur RTL. La charge est violente et témoigne d'un changement de ton au sommet de l'exécutif.
Ménager Orange, accabler Sarkozy
Sur le fond, il semble que François Hollande se soit rangé à l'avis du président du Modem, François Bayrou, qui n'a eu de cesse de dénoncer "une affaire d'Etat, organisée contre l'Etat par l'Etat". La partie est néanmoins délicate à jouer pour le gouvernement qui, tout en souhaitant faire toute la lumière sur une éventuelle "escroquerie en bande organisée" pour reprendre la qualification des juges, cherche à ne pas déstabiliser l'entreprise Orange où Stéphane Richard a marqué positivement les esprits.
Mais la progression de l'enquête des juges d'instruction et une possible implication de l'Elysée obligent l'actuelle majorité à se positionner. La mise en examen de Stéphane Richard, qui a évoqué des ordres directs provenant de l'entourage de Nicolas Sarkozy, pourrait techniquement entraîner celle de Christine Lagarde, actuelle directrice générale du FMI et aujourd'hui placée sous le statut de témoin assisté. Deux figures de la Sarkozie, l'ancien secrétaire général Claude Guéant et son ancien adjoint à l'Elysée François Pérol, sont désormais dans le collimateur de la justice....
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