Lu dans le DL du 1/08/2018
LE BILLET
PAR GEORGES BOURQUARD
Croissance et
langue de bois
En plein tohu-bohu Benalla, la nouvelle risque de passer inaperçue. Il
faut dire qu’elle n’est pas agréable à entendre.
Bruno Le Maire, le
ministre de l’Économie, révèle que la croissance est en berne.
Autant
dire que ce n’est pas demain la veille que le chômage va se dégonfler.
L’objectif des 2 % claironné sur tous les tons ne sera pas atteint cette
année.
Le nouveau monde aurait-il des ratés…
La faute à qui alors ? Le ministre connaît les coupables.
Le
gouvernement auquel il appartient n’est pas en cause évidemment.
Ce
n’est pas non plus de la faute à « pas de chance », l’argument ne ferait
pas très sérieux dans une bouche ministérielle.
Bruno Le Maire pointe du doigt les responsables : les grèves,
l’augmentation du prix du pétrole et la guerre commerciale déclenchée
par Trump. Bref, si la France patine, c’est à cause des autres.
Dans les
cours de récré, les potaches pris en flagrant de chahut ne disent pas
autre chose.
Et ce n’est pas fini : la loi Pacte censée booster les entreprises va
également avoir du retard à l’allumage.
À cause de qui ? De l’opposition
qui bloque les travaux de l’Assemblée nationale avec ses palabres
à n’en plus finir.
C’est vrai ça, si on se met à débattre au Parlement, où
va-t-on ?
En conséquence, Le Maire demande aux Français d’être patients,
l’amélioration est pour bientôt.
Ou plus tard.
On a déjà connu des courbes qui devaient s’inverser, le pouvoir
d’achat s’envoler et le pays prospérer comme jamais. D’un gouvernement
à l’autre, seule la langue de bois échappe à la crise de croissance
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