C'est une bourgade autrichienne de 6 000 habitants, Hainburg an der Donau, au confluent du Danube et de la Morava, une de ces petites villes où se devine l'histoire de la Mitteleuropa,l'Europe centrale. Vienne est à 50 km, Brati-slava encore plus près, à 15 km. Mais ce n'est pas le château de Hainburg qui attire, si nombreux, les voisins slovaques. Ce sont ses -supermarchés. Non pas que les produits en vente soient introuvables en Slovaquie, comme au temps du communisme. Non, le pot de Nutella disponible à Hainburg trône également sur les rayons des magasins de Bratislava, où on le paie aussi en euros. -Simplement, vous assure-t-on encore aujourd'hui en Slovaquie, le Nutella est meilleur côté autrichien. Plus mœlleux. Moins foncé. Parce que, répète-t-on devant votre incrédulité, sa composition n'est pas la même ; pour les consommateurs de l'Ouest, plus raffinés, on met davantage de noisettes. C'est la preuve, comprenez-vous, que les -habitants de la partie orientale de l'Union européenne, ceux des Etats qui ont adhéré à l'UE en 2004, sont encore considérés comme des citoyens de seconde zone.
Ferrero, le fabricant de l'indispensable pâte à tartiner, a beau avoir démenti toute différence, le " syndrome Nutella " a la vie dure. Quatorze ans après l'élargissement de l'Union à dix nouveaux membres, dont huit pays ex-communistes, il illustre le sentiment – le ressentiment, surtout – de n'avoir toujours pas le même statut que les membres plus anciens. Pour Jakub Wisniewski, -Polonais vivant en Slovaquie, il y a des -contrôles policiers qui ne passent pas, comme ceux qu'il rencontre de temps en temps à la frontière entre Hainburg et Brati-slava, alors que l'Autriche et la Slovaquie sont toutes deux membres de l'UE et de l'espace Schengen. Ce sont les policiers autrichiens qui contrôlent, relève-t-il, jamais l'inverse. Cette sensibilité-là est à fleur de peau.
Alors, lorsque l'affaire du Nutella à deux -vitesses a éclaté, en février 2017, le premier ministre slovaque d'alors, le populiste de gauche Robert Fico, ne s'est pas fait prier pour monter au créneau à Bruxelles. L'agence de sécurité alimentaire tchèque a enquêté et comparé 21 produits similaires, de présentation identique, de part et d'autre de ce nouveau rideau de fer. Sur les 21 produits testés, sept avaient exactement la même composition, trois recelaient de légères différences et onze étaient très différents, toujours au détriment des consommateurs de l'Est. L'agence hongroise lui a emboîté le pas ; elle a trouvé les gaufrettes plus molles et le Nutella plus dur qu'en Autriche. L'agence slovaque, à son tour, a confirmé les soupçons : une marque de poisson pané, par exemple, comportait 65 % de poisson en Autriche contre 58 % en Slovaquie ; un adoucissant textile se vendait le même prix avec 60 millilitres de moins.
Un scandale en tête de gondoleMis au pied du mur, les producteurs -concernés ont affirmé qu'il pouvait en effet y avoir des différences pour accommoder la variété des goûts ou des usages selon les -marchés, et que cela ne concernait pas que les marchés d'Europe centrale. Peine perdue. La Pologne a crié au
" racisme alimentaire ". A Budapest, le porte-parole du gouvernement y a vu
" le plus gros scandale du passé récent ". Robert Fico a menacé de -lancer un appel au boycottage. Son collègue tchèque a fait valoir qu'il en allait de
" la -confiance des citoyens dans l'UE ". Réunis en sommet, les quatre pays du groupe de -Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie) ont demandé à la -Commission européenne d'intervenir, pour que les produits à l'emballage identique
" aient le même goût et la même qualité ".
A Bruxelles, les autres responsables européens ont d'abord trouvé l'affaire assez -cocasse. Jusqu'au jour où Robert Fico a travaillé au corps Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, pendant deux heures, sur cette question. Le Luxembourgeois a fini par céder.
" Dans une Union d'égalité, a-t-il déclaré dans son discours sur l'état de l'Union, le 13 septembre 2017,
il ne peut y avoir de consommateurs de seconde classe. Je ne peux pas accepter que les gens, en particulier en Europe centrale et orientale, achètent des produits de faible qualité, présentés et étiquetés à l'identique dans les autres pays. Un Slovaque mérite d'avoir autant de poisson dans son poisson pané que les autres. Un Hongrois -mérite autant de viande dans sa saucisse. Un Tchèque autant de cacao dans son chocolat ! Ces pratiques sont interdites au sein de l'UE. " A la clé, une enveloppe de 1 million d'euros, allouée aux agences de ces pays pour naviguer dans la jungle alimentaire.
Il n'y a pas de petite victoire, et, psychologiquement, celle-là comptait. Mais qu'on est loin de l'idéal proclamé par Vaclav Havel, président de ce qui était encore la Tchécoslovaquie, le 9 mai 1991, en recevant le prix Charlemagne à Aix-la-Chapelle !
" En reconnaissant aujourd'hui que nous appartenons à ce qu'on appelle “l'Ouest”, nous reconnaissons d'abord une certaine civilisation, une certaine culture politique, certains principes universels, des valeurs intellectuelles et spirituelles, pas seulement l'existence de voisins plus riches, déclarait-il.
Ce n'est pas une civilisation, une culture et un ensemble de valeurs pour lesquels on se serait subitement pris de passion après la chute du communisme, ce sont une -civilisation, une culture et un ensemble de -valeurs que nous considérons comme les -nôtres, parce que, à travers les siècles, nous avons contribué à leur création. Ce n'est pas une fascination pour un autre monde. Au -contraire, c'est une volonté, après des décennies où nous nous étions égarés, de reprendre le chemin qui fut, autrefois, aussi le nôtre. "
" Sentiment de résignation "Havel serait sans doute surpris de voir à quel point ce chemin, aujourd'hui, est -devenu tortueux, acrimonieux parfois. Le rattrapage des
" voisins plus riches " a pris le pas sur le reste. Il n'est pas rare d'entendre un ministre d'Europe centrale accuser la France et l'Allemagne de
" comportement colonialiste, ou néocolonialiste ", comme à Varsovie, la semaine dernière, au cours d'une de ces -tables rondes de Bergedorf, organisées à Hambourg par la Fondation Körber pour -favoriser le dialogue. Et que dirait Havel de ces nobles
" valeurs " communes, englouties avec le flot des migrants ?
Jan Truszczynski n'est, lui, pas tout à fait surpris. Négociateur en chef de l'accession de la Pologne à l'UE, pour un processus qui dura sept ans, de 1997 à 2004, puis ambassadeur de son pays auprès de l'Union à Bruxelles, cet homme d'une grande finesse, à la politesse très " vieille Pologne ", regarde le chemin -accompli avec la liberté du diplomate qui vient de prendre sa retraite mais qui n'a -jamais quitté des yeux ce projet historique. Il en a, après tout, été une des chevilles ouvrières. A 69 ans, il en tire, dit-il,
" une joie mêlée de -déception ". Joie lorsqu'il examine les chiffres de l'évolution spectaculaire de l'économie de son pays en moins de vingt ans : en 2004, le niveau de vie des Polonais était à 50 % de la moyenne de l'UE ; en 2018, il est à 67 % et continue sur sa lancée, dépassant ceux de la Hongrie et de la Grèce. Déception devant le spectacle de la division de ses -compatriotes, entre ce qu'il appelle
" l'ou-verture vers l'extérieur et le repli vers l'intérieur " -– division, s'empresse-t-il de souligner, dont la Pologne n'a pas le monopole.
Il n'est pas surpris, parce que, il y a quinze ans, lorsqu'il participait à des meetings publics à travers le pays pour expliquer ce que voulait dire l'adhésion à l'UE –
" J'en ai fait soixante-sept ! ", se souvient-il –, il avait vu émerger cette division, surtout à la campagne. Dans les quatre pays du groupe de -Visegrad, un référendum sur l'adhésion avait été organisé. En Pologne, d'après Jan -Truszczynski, l'humeur n'était pas à l'euphorie :
" Il y avait un sentiment de résignation, d'“inévitabilité”. Les gens étaient profondément troublés, incertains sur ce que cela impliquerait pour eux, l'ouverture des marchés, le -libre-échange… Au mieux, ils se disaient que cela produirait des effets bénéfiques pour la génération de leurs enfants. " Les résultats des scrutins reflétèrent cette résignation : à Bruxelles et à Varsovie, on poussa un -immense soupir de soulagement en voyant la participation dépasser les 50 %, le 8 juin 2003. Le oui l'emporta finalement avec 77 % des voix et une participation de 59 %. Il avait même fallu rameuter les évêques…
Dans son bureau moderne du Parlement européen, à Bruxelles, la députée polonaise Danuta Hübner, déjà très engagée à l'époque dans l'aventure, se rappelle, amusée, la tournée bruxelloise des soutanes qu'elle avait contribué à organiser, à la fin des années 1990, pour rallier à la campagne pour l'adhésion la puissante conférence épiscopale, -méfiante à l'égard de cette Europe où avaient libre cours avortement et homosexualité. -Venus en délégation, le cardinal Glemp, -primat de Pologne, en tête, les évêques polonais avaient fini par se laisser convaincre. L'un d'eux s'était même pris à rêver de l'énorme potentiel d'évangélisation que -représenterait la Turquie si jamais, un jour, elle rejoignait l'Union à son tour… Mais il manquait encore la voix du plus important d'entre eux, le pape Jean Paul II.
" J'attendais désespérément qu'il s'exprime sur l'Europe ", se souvient Danuta Hübner.
La dernière visite du souverain pontife en Pologne, à Cracovie en 2002, était l'occasion idéale. Devant 2,5 millions de fidèles venus l'écouter, pourtant, le vieux pape se fit prier, plus enclin à dénoncer
" la bruyante propagande du libéralisme ". Puis, finalement, au moment de remonter dans l'avion, il lâcha la phrase tant attendue :
" La Pologne trouvera la place qui lui est due dans l'Union européenne. Elle n'y perdra pas son identité, mais enrichira le continent. " La partie était -gagnée : les Polonais voteraient oui. Résignés.
Personne, en 2018, ne parle d'enthousiasme à l'évocation de cette période. Sauf pour avouer, comme Danuta Hübner, qu'elle s'est trompée :
" J'avais idéalisé la société polonaise, dit-elle avec le recul.
J'ai surestimé l'émotion européenne et sous-estimé la profondeur du changement d'attitude. " Si l'on demande aujourd'hui au jeune ministre hongrois -Gergely Gulyas, 37 ans, fraîchement intronisé porte-parole du nouveau gouvernement de Viktor Orban, s'il s'est senti ému le jour où son pays est devenu membre de l'UE, il -répond froidement
" non ", sans une seconde d'hésitation. C'était sous un gouvernement socialiste, justifie-t-il,
" et les socialistes ne -savent ni faire la fête ni utiliser les symboles ".
" La mariée s'était trop fait attendre "En réalité, entre la vieille Europe et la nouvelle Europe, analyse à Budapest Peter Akos Bod, ancien gouverneur de la Banque -centrale hongroise,
" c'était un mariage de raison, plus que d'amour " : " L'histoire d'amour, c'était 1990 - l'explosion du bloc soviétique -
, pas 2004. Lorsque le mariage a enfin eu lieu, en 2004, le charme était rompu : la mariée s'était trop fait attendre. " Entre-temps, la -réalité du capitalisme avait heurté les prétendants de plein fouet
.
De fait, les chamailleries avaient déjà commencé. En 2003, furieux de voir Polonais, Tchèques, Slovaques et Hongrois signer une lettre en faveur de l'intervention américaine en Irak, à laquelle il était opposé, Jacques -Chirac, alors président de la République, avait publiquement regretté que ces dirigeants aient
" perdu une occasion de se taire ". C'est peu de dire que cette condescendance a laissé des traces. Et puis, dès 2005, le paysage s'est assombri : le non des Français et des Néer-landais au référendum sur le projet de -Constitution européenne, sur lequel les -nouveaux Etats membres avaient aussi planché avec zèle, a sérieusement douché la ferveur des enthousiastes à l'Ouest, mais aussi à l'Est. Dernier coup dur psychologique :
la crise financière de 2008, et surtout la crise de la dette grecque qui a suivi. Stupéfaits, les -ministres est-européens assistent à des -débats où éclate la désorganisation de -l'Europe. L'un d'eux nous confie son choc face au sentiment de
" panique, et même de malheur ", qui s'empare, sous ses yeux, de la salle du Conseil européen.
Il y avait, malgré tout, au début des années 2000, la corbeille de la mariée. Considérée comme un dû, elle paraissait suffisante pour justifier ce mariage de raison. Mais là aussi, un malentendu a rapidement émergé. Le Hongrois Balint Ablonczy était tout jeune, et pas encore journaliste, lors de la chute du mur de Berlin.
" Notre Occident à nous, c'était l'Autriche, se rappelle-t-il.
Après 1989, on s'est dit : “On va vivre comme les Autrichiens.” C'était ça, le récit national. Mais on a fait tout ce qu'on nous a dit, et on n'est toujours pas l'Autriche. "
Cette frustration trouve son exutoire dans l'idée, de plus en plus ancrée à l'Est, selon laquelle les pays plus riches, lorsqu'ils découvrent que les pays communistes en -loques sont en train de devenir des économies compétitives, refusent de jouer le jeu.
" L'Ouest a eu peur de la compétition, du dumping, estime un ancien ministre.
C'était une très mauvaise lecture de l'histoire. Je ne vous blâme pas : simplement, vous n'avez pas saisi la profondeur du problème. La RDA en a pris la mesure brutalement, du jour au lendemain, mais elle avait la RFA. " Les autres n'avaient ni " Hongrie de l'Ouest " ni " Pologne de l'Ouest " :
" On est passés à l'Ouest à poil, sans la moindre protection. "
nouvelle angoisseMarek Prawda, ex-ambassadeur polonais à Bruxelles, à présent représentant de la Commission européenne à Varsovie, situe à 2010
" la fin du narratif de rattrapage ". L'Europe centrale a enfin des entreprises capables de se lancer dans le grand bain mondialisé, comme Fakro, très performant fabricant -polonais de fenêtres de toit. Le narratif de la compétition prend alors le relais. Mais le monde de la concurrence est un monde sans pitié ; Fakro se heurte à Velux, son concurrent danois, habitué à régner sur le marché européen. Les nouveaux acteurs accusent Bruxelles de protéger les gros poissons, oubliant que c'est grâce à Bruxelles que les petits ont accès au grand marché unique.
Mêlant ce ressentiment à celui de se voir accusé de pratiquer une " démocratie illibérale ", le gouvernement nationaliste polonais actuel riposte en dénonçant un nouveau -concept : la France, dit-il, pratique la
" démocratie protectionniste ", qui limite la liberté de circulation des travailleurs. Pris entre le marteau et l'enclume, Marek Prawda implore :
" Emmanuel Macron a son récit sur le dumping social. La Pologne a son récit sur Fakro. Il faut trouver le moyen de réunir ces deux -récits ! "D'autant plus que l'Europe centrale et orientale a vu sa jeunesse s'échapper vers l'Ouest, profitant le plus légalement du monde des libertés et des aubaines offertes par l'UE. Véritable hémorragie démographique, tragique fuite des cerveaux, cet exode mine les populations restées chez elles.
" C'est notre nouvelle grande angoisse, note un intellectuel.
L'Occident nous prend nos enfants. "
Alors ? L'élargissement à l'Europe post-communiste aurait-il été un échec ? La bonne nouvelle, c'est que personne ne le dit ; il se trouve même assez de protagonistes pour -reconnaître aujourd'hui les réussites à afficher au tableau, au-delà des éclatantes statistiques économiques. Plusieurs élus mettent en avant les mérites de l'introduction dans leur pays, grâce à l'Europe, de normes de protection sociale et de pratiques démocratiques. La faille la plus sérieuse identifiée dans le processus, a posteriori, porte sur le rapport à l'identité nationale et sur l'intégration de valeurs communes. Aujourd'hui commissaire européen, Pierre Moscovici peut en -témoigner, lui qui, comme ministre aux -affaires européennes, a préparé depuis la France l'élargissement dans le gouvernement Jospin (1997-2002). Fils d'intellectuels juifs d'Europe centrale, il a un lien familial avec la région. Pour lui,
" il y a un malentendu fondamental qui n'a pas été dissipé : le rapport à la nation. Nous, membres fondateurs, nous avons créé l'Europe pour dépasser le nationalisme. Pour les pays d'Europe centrale, l'Union européenne, après l'Union soviétique, c'était la réconciliation avec la nation. Ils avaient envie de retrouver leur identité nationale ".
C'est un constat largement partagé : l'absence d'" acculturation ". L'élue polonaise -Danuta Hübner regrette qu'on ait laissé passer
" le moment où aurait dû s'imposer le -récit de l'Europe comme projet de paix et de sécurité, le moment où on aurait dû construire une communauté de valeurs ". Chacun a ses raisons : les démocraties postcommunistes avaient leur propre transformation politique interne à -gérer, la France et l'Allemagne avaient d'autres priorités.
" On n'a pas profité du passage en salle d'attente pour construire une -culture -démocratique, européenne, ajoute Pierre Moscovici.
Du coup, aujourd'hui, quand nous parlons d'Europe, nous ne parlons pas de la même chose. " Là où les premiers Etats membres voient un projet historique, supranational, -civilisationnel, ceux qui sont arrivés plus tard ont une vision plus utilitaire, transactionnelle, de l'Europe. L'histoire du XXe siècle les ayant rangés dans la mauvaise case, ils n'ont pas participé à la naissance du projet, n'ont pas été consultés sur sa laborieuse construction : on leur a juste demandé de digérer ce que le génie bureaucratique bruxellois a baptisé
" les acquis communautaires ".
Les inconditionnels se rassurent en regardant les sondages qui, invariablement, montrent un attachement élevé à l'appartenance à l'UE dans les pays du groupe de Visegrad. Attention, mettent en garde les experts : poussez plus loin le questionnaire et vous verrez que cet attachement, peu profond, -repose avant tout sur les avantages du marché unique, de la liberté de circulation et sur les fonds européens qui ont financé la -reconstruction de ces pays. Pire, se désole Jan Truszczynski avec le recul :
" La mondialisation et le mode de vie libéral sont vus comme les conséquences négatives de l'adhésion à l'UE. " Et, à l'inverse, la Pologne, qui avait réussi à se forger à Bruxelles une réputation d'Etat membre constructif et influent, est -désormais perçue comme un pays qui ne joue pas collectif et défie les valeurs de l'Etat de droit. Sur ce point, l'ancien négociateur n'hésite pas une seconde : l'UE a beaucoup trop tardé à agir.
" La construction de notre club européen est très fragile, souligne-t-il.
Elle repose sur la confiance mutuelle. Cela ne peut marcher que si tout le monde accepte les mêmes principes. Ou alors, on crée un autre club, sur des bases transactionnelles. "
Il est un autre domaine dans lequel l'Europe a tardé à agir. A partir de 2015, la crise migratoire voit converger la montée du -sentiment anti-immigration à l'Ouest et la -revendication d'identité nationale à l'Est. Ce cocktail explosif menace aujourd'hui l'existence même de l'Union.
Sylvie Kauffmann
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