| De prime abord, il apparaît comme un homme "sage", mais, en réalité, "il a les mains sales" : le jugement que porte Jeune Afrique sur le président gambien, Yahya Jammeh, est cru, sans concession. Arrivé au pouvoir en 1994, à la faveur d'un coup d'Etat contre le régime vermoulu de Dawda Jawara, l'ancien lieutenant avait pourtant suscité maints espoirs. Sa jeunesse (il n'avait que 29 ans) et sa volonté d'instiller le changement plaidaient pour lui. Las, deux décennies de règne sans partage ont achevé de ruiner son image. A l'instar d'Idi Amin Dada en Ouganda ou de Jean-Bedel Bokassa en République centrafricaine, il s'est mué en potentat impavide – L'Observateur Paalga lui attribue d'ailleurs dix sur "l'échelle de Richter de l'autocratie" –, n'hésitant pas à éliminer ses opposants, à bafouer les droits fondamentaux et à instaurer un climat de peur. Certes, ce chef d'Etat thaumaturge, "qui prétend pouvoir guérir le sida, la stérilité ou l'épilepsie à l'aide de plantes traditionnelles et d'incantations mystiques", a feint d'apporter un vernis de légitimité démocratique à sa gouvernance, mais cela n'a trompé personne. Car, note Afrik.com, "il ne supporte pas la contestation". De fait, depuis 1996, tous les scrutins présidentiels ont été partiaux. Tout en dénonçant l'absence de liberté, lesassociations de défense des droits de l'homme appellent le gouvernement gambien à mettre un terme à la répression, à la torture et aux disparitions forcées (Voice of America). La société civile n'est pas en reste, qui fustige un "régime de la terreur", rapporte Sud Quotidien. Est-ce à dire que l'alternance est envisageable ? Pas dans l'immédiat, estime Le Pays, qui ne perd toutefois pas espoir : "Certes, jamais le pouvoir (...) ne se laissera faire. Mais, 'tout a une fin', dit l'adage. Dans cette optique, il faut non seulement redoubler d'efforts, mais aussi agir en synergie afin que ce dictateur soit cerné de toutes parts." |
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