L'actualité mercredi du 02/10/2013
La UNE
Vieux
Par FRANÇOIS SERGENT
Dans son
interview aux revues jésuites, François compare l’Eglise à un «hôpital de campagne». On soigne«avant
d’aborder le reste». «Le reste»,
ce sont les questions de morale et de société qui excluent l’Eglise
catholique du monde tel qu’il est : la place des femmes, l’avortement et
la contraception, le mariage des homosexuels. Le jésuite argentin, premier pape
venu des Amériques, entend donner une nouvelle image de son métier, l’un des
plus vieux du monde, et du Saint-Siège. A l’image de son saint patron qui
parlait aux fleurs et aux animaux, il a fait vœu de simplicité et de pauvreté.
Son sourire change de la mine austère de son prédécesseur. François qui
bénéficie d’une véritable ferveur populaire a su donner des signaux qui, s’ils
se concrétisaient, pourraient signifier un aggiornamento de la papauté.
Comme il le dit lui-même, «l’Eglise est appelée à aller vers les périphéries géographiques mais
aussi existentielles, là où réside le mystère du péché, de la douleur,
l’injustice, l’ignorance». C’est pourquoi le pape avait réservé sa
première visite à l’île de Lampedusa où échouent les immmigrés africains
pauvres parmi les pauvres. Sur les rivages de la Méditerranée, il
avait dénoncé «la culture du
bien-être et une globalisation de l’indifférence». A Assise
vendredi, Jorge Mario Bergoglio devrait réitérer cet engagement social de
l’Eglise. Mais au-delà des mots, pour la doctrine, tout reste à faire et à
prouver. L’Eglise est un vieil appareil qui fait de son conservatisme sinon de
son immobilisme son principal credo, la pierre sur laquelle elle est bâtie. Son
redoutable gouvernement, la Curie, que François veut réformer garantit la
paralysie du Saint-Siège. Il faudra plus qu’une balade en 4L dans les rues de
Rome pour changer l’Eglise éternelle.
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