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Législatives en Espagne: le Parti socialiste en tête, l'extrême droite entre au parlement
Le parti du gouvernement sortant de Pedro Sanchez est loin de la majorité absolue.
Le HuffPost avec AFP
ESPAGNE - Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez a remporté ce dimanche 28 avril les élections législatives sans atteindre la majorité absolue, après le dépouillement de plus de la moitié des bulletins, tandis que l’extrême droite se prépare à entrer au parlement, plus de 40 ans après la fin de la dictature de Francisco Franco.
Le scrutin pourrait donc déboucher sur une poursuite de l’instabilité qui marque la politique espagnole depuis la fin du bipartisme conservateurs-socialistes en 2015, avec un parlement fragmenté et des divisions exacerbées par la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.
Les socialistes loin de la majorité absolue
Après le dépouillement de 99% des bulletins de vote, le Parti socialiste a recueilli près de 29 % des voix et 123 députés, nettement plus que les 85 remportés aux législatives de 2016, mais loin de la majorité absolue de 176 sur 350 à la chambre. Pedro Sanchez, arrivé au pouvoir en juin dernier en renversant le conservateur Mariano Rajoy dans une motion de censure, sera donc obligé de bâtir une coalition difficile pour continuer à gouverner.
Le Parti socialiste “a gagné les élections et avec lui l’avenir a gagné et le passé a perdu”, a-t-il dit en chemise blanche aux manches retroussées et sans cravate au balcon du siège du PSOE à Madrid.
En face, les partis de droite seront bien en mal de l’en empêcher, malgré l’irruption du parti d’extrême droite Vox, qui remporte d’un coup 24 députés.
Les conservateurs du Parti populaire (PP) ont en effet perdu la moitié de leurs sièges, et retombent à 66 députés, contre 137 en 2016. Les libéraux de Ciudadanos ont réussi une belle percée, passant de 32 à 57 députés. Mais même en s’alliant à Vox, le PP et Ciudadanos ne pourraient pas rééditer au niveau national le succès qu’ils ont obtenu en décembre aux élections régionales d’Andalousie, où ils ont chassé les socialistes de leur fief.
Après une campagne tendue, le taux de participation a été de 75,78 %, neuf points de plus qu’en 2016, selon le ministère de l’Intérieur.
La Catalogne continue à hanter la politique espagnole
Pedro Sanchez avait mis en garde contre le “risque réel” d’une sous-estimation du score de Vox, un parti soutenu notamment en Europe par le Front national français et la Ligue au pouvoir en Italie.
Cette formation au virulent discours antiféministe et contre l’immigration, qui a massivement fait campagne sur les réseaux sociaux, a prospéré en particulier en prônant la manière forte en Catalogne. Cette région du nord-est, où les séparatistes ont déclenché en 2017 la pire crise politique qu’ait connue l’Espagne en quarante ans, continue à hanter la politique espagnole.
La droite et l’extrême droite ont ainsi fait une campagne très agressive en accusant Pedro Sanchez d’être un “traître” pour être parvenu au pouvoir en partie grâce aux voix des séparatistes catalans et pour avoir tenté de dialoguer avec eux.
Pedro Sanchez pourra compter sur l’appui de Podemos, qui remporte 42 sièges, contre 67 en 2016, mais devrait avoir besoin de celui de partis régionalistes et donc, a priori, des indépendantistes catalans. Mais le socialiste préférerait éviter d’avoir de nouveau besoin de ces derniers, qui l’ont contraint à convoquer ces élections anticipées en refusant de voter son budget.
Reste l’hypothèse d’une alliance avec Ciudadanos dont le chef Albert Rivera avait pourtant juré de “chasser Sanchez du pouvoir”. Ensemble, le PSOE et Ciudadanos franchissent le seuil magique de la majorité absolue. Mais les militants, qui saluaient sa victoire, l’ont mis en garde contre cette tentation en scandant “pas avec Rivera”.
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