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18 avril 2019 – La Cour des comptes rend public un rapport sévère sur les plans de relance autoroutiers. Depuis la privatisation de 9 000 kilomètres d’autoroutes cédés à Vinci, Eiffage et Abertis en 2006, par trois fois, l’Etat et les sociétés concessionnaires sont convenus d’un programme de grands travaux autoroutiers non prévus dans le cahier des charges de la concession, moyennant, à titre de compensation un allongement de la durée de la concession de quelques années. En outre, les sociétés concessionnaires ont inclus dans les plans de relance des travaux déjà prévus dans leur cahier des charges et financés par les péages, se faisant ainsi rémunérer une deuxième fois, ou des investissements de modernisation réalisés dans leur seul intérêt.
18 avril 2019 -18 avril 2019 – Selon une analyse faite par le « Wall Street journal » sur un échantillon de 132 patrons américains, la rémunération médiane a ainsi atteint 12,4 millions de dollars l’an dernier, contre 11,7 millions pour le même échantillon en 2017, en augmentation pour la troisième année consécutive. Cette rémunération correspond désormais à 254 fois celle de l’employé médian au lieu de 235 l’année précédente.
18 avril 2019 – Le secrétaire d’Etat Attal annonce une loi pour rendre obligatoire le service national universel. Le SNU sera étendu à 40.000 jeunes en 2020 et son caractère obligatoire n’interviendra pas avant 2022. Il faudra aussi « une loi pour préciser les sanctions en cas de non-respect de son obligation, de règles liées à la vie dans les centres, de principes importants de laïcité ou autres », ajoute le secrétaire d’Etat.
ALGÉRIE C’est toujours « Système, dégage ! »
Entendu le 12 avril L’annonce de la présidence par intérim de Bensalah et d’une élection présidentielle le 4 juillet n’a pas démobilisé le peuple algérien. Alors que de nombreuses grèves ouvrières et étudiantes s’étendent, des millions d’Algériens sont à nouveau descendus dans les rues vendredi 12 avril. Parmi les mots d’ordre : « Bensalah, dégage ! », « Gaïd Salah (le chef d’état-major), dégage ! », « Le corps électoral est dans la rue depuis huit semaines, il vous dit : dégagez ! », « On n’est pas près de nous arrêter ! »…

La Tribune des travailleurs poursuit ses reportages et publie analyses et positions de ses correspondant en Algérie, réunis autour du bulletin Minbar El Oummel (La Tribune ouvrière).
« Transition démocratique consensuelle » ou « Assemblée constituante souveraine » ? Mohamed, étudiant en deuxième année de sciences et technologie, membre d’un comité étudiant autonome raconte comment un large débat s’est ouvert à l’université. « Une délégation de « juristes des droits de l’homme » est même venue nous « expliquer les dangers » de l’Assemblée constituante ! » Mais les étudiants ne débattent pas pour débattre. « Nous dénonçons la corruption dans la gestion des œuvres sociales, nous exigeons immédiatement l’amélioration des conditions d’hébergement et de restauration dans les cités universitaires. » (…)
La tentation de la répression : témoignages Le journal donne quelques exemples de tir de balles en caoutchouc, gaz lacrymogènes, matraques mais aussi d’intimidation : « les principaux animateurs du « mouvement pour la reconquête de l’UGTA » sont attablés au premier étage d’un café, pas loin du siège de la centrale syndicale. D’un coup un commissaire et plusieurs policiers embarquent les syndicalistes. » (…)
« Pour le retour à l’UGTA historique » La Tribune des travailleurs donne la parole à un responsable syndical. Extrait : « Le premier objectif et le principal est de demander le départ immédiat du secrétaire général et de son équipe. (…) Nous voulons revenir à l’UGTA historique. Celle qui combattait pour l’indépendance nationale et défendait les revendications ouvrières. » (…)
« La perspective d’un authentique parti ouvrier » c’est le titre de l’éditorial de Minbar El Oummel, le journal du COSI (1). Extraits :
« À l’heure où ces lignes sont écrites, le pouvoir n’a pu s’engager dans la voie de la répression massive. Mais de premiers actes de répression la semaine passée contre les étudiants, contre les travailleurs et des syndicalistes, contre des avocats et des militants ne peuvent être ignorés. Ils doivent être fermement condamnés. La seule façon d’éviter cette dérive répressive et le basculement dans la violence, c’est que soit imposée la seule solution démocratique par la réunion d’une Assemblée constituante souveraine. Et pour cela, il est nécessaire d’aider à faire un pas en avant dans le degré encore insuffisant d’auto-organisation des masses. » (…) « C’est pourquoi, pour notre part, nous appelons travailleurs, militants et jeunes à ouvrir la discussion sur la perspective de la construction d’un authentique parti ouvrier indépendant, démocratique et de masse dont les travailleurs ont besoin pour agir. C’est pour mener et élargir cette discussion dans la classe ouvrière que nous appelons à rejoindre les rangs du COSI (1). »
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(1) COSI : Comité d’organisation des socialistes internationalistes
18 avril 2019 – A Paris, après les appels à la grève dans les 25 services d’urgence de l’AP-HP, c’est désormais l’ensemble du personnel du centre hospitalier qui est appelé à cesser le travail. Huit syndicats ont déposé un préavis de grève à compter du 18 avril à partir de 18 heures jusqu’au 20 avril, à 7 heures. Les syndicats (CGT, SUD, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa, SMPS) revendiquent la titularisation des contractuels, une revalorisation» des salaires et un budget «à la hauteur des besoins de la population».
17 avril 2019 – Les quelque 580 salariés de la papeterie Arjowiggings de Bessé-sur-Braye dans la Sarthe commencent à recevoir leur courrier de licenciement, après la mise en liquidation judiciaire de leur usine fin mars.
17 avril 2019 – A Alger, des milliers de syndicalistes ont manifesté devant le siège de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) pour exiger le départ du secrétaire général de l’UGTA aux cris de : « Sidi Saïd, dégage », « Sidi Saïd fait partie de la mafia » au pouvoir, « Libérez le syndicat».
17 avril 2019 – Le négociateur de Force Ouvrière, Philippe Pihet, a annoncé au haut-commissaire à la réforme des retraites Delevoye, qu’il suspendait sa participation à la concertation commencée en avril 2018 pour « ne pas cautionner de nouveaux reculs des droits ». Dans le courrier remis à Delevoye, FO dénonce la philosophie même d’un projet qui entend enfermer les pensions dans l’enveloppe financière de 13,8 % du PIB et refuse «une réforme des retraites mettant à bas l’existant pour un système universel à points». Le syndicat prévient qu’il « appuiera toute initiative de ses fédérations professionnelles en charge des régimes spéciaux ou de la fonction publique.
17 avril 2019 – La ministre des armées se vante et s’enorgueillit de la progression de plus de 30 % des commandes d‘armes à l’exportation remportées par la France en 2018, représentant entre 9,1 et 9,2 milliards d’euros, contre 6,9 milliards en 2017 !
Ne pas confondre…
Par Daniel Gluckstein —
Ne pas confondre l’événement et son exploitation.
Notre-Dame de Paris en flammes, c’est un événement.
Mais les dirigeants de tous les partis politiques institutionnels, de l’extrême droite à l’extrême gauche, se précipitant, les uns après les autres, la mine grave pour annoncer… qu’ils suspendent leur campagne électorale européenne, ça, c’est l’exploitation de l’événement.
C’est aussi un non-événement.
Il est facile de suspendre une campagne électorale qui n’a pas d’autre enjeu que de connaître l’identité des élus et des battus. Car enfin, en France comme dans les autres pays de l’Union européenne*, qui, en réalité, gouverne et décide ? Dans l’ordre : les traités européens, la Banque centrale européenne, les critères de Maastricht… et les gouvernements de toutes couleurs politiques qui s’y soumettent. De là découlent les mesures d’austérité, de privatisation et de déréglementation. Le Parlement européen ? Un décor « démocratique » chargé de masquer cette réalité. Voilà pourquoi, pour les travailleurs, la suspension de la campagne électorale est un non-événement.
Autre chose aurait été que les Macron, Philippe et autres Delevoye annoncent la suspension de la réforme destructrice des retraites, de la suppression des 120 000 emplois dans la fonction publique, des réformes Blanquer dans l’enseignement ou Buzyn dans les hôpitaux, là oui cela aurait été un événement !
Mais de cela, il n’est pas question. Notre-Dame est en flammes, on suspend l’insignifiant mais les affaires sérieuses ne sauraient être différées.
Avec quelle solennité aussi a-t-on vu les Pinault, Arnault et autres patrons de Total et Vinci sortir de leurs poches des paquets de centaines de millions « pour reconstruire Notre-Dame », eux qui rejettent toutes les revendications ouvrières salariales les plus minimes. Il est vrai que quelques centaines de millions (pour une large part exonérés fiscalement), c’est une campagne de publicité « bénie » à peu de frais… notamment pour Vinci qui gagne des milliards rien qu’avec la privatisation des autoroutes.
Là aussi, il est prudent de ne pas confondre l’événement et son exploitation économique, politique et médiatique.
Nous en resterons, pour notre part, à la position adoptée par le bureau national du POID samedi dernier, au sujet des élections européennes : « Quel que soit le choix des uns et des autres, ceux qui s’abstiendront et ceux qui voteront, ce n’est pas par l’élection du Parlement européen que la grave crise qui secoue le pays trouvera une solution. L’unité des uns et des autres, ceux qui voteront et ceux qui s’abstiendront, peut et doit se forger dans le combat, dans l’action commune, dans la grève et dans la grève générale pour balayer ces institutions rejetées, pour balayer l’Union européenne et balayer la Ve République*, pour établir une authentique démocratie à l’échelle du pays et à l’échelle du continent. L’unité de la classe ouvrière, des travailleurs et des jeunes dans l’action de classe, c’est à quoi travaillent les militants du POID construisant un authentique parti ouvrier. »
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