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samedi 4 mai 2019

HISTOIRE et MÉMOIRE - LE CASTEL SAINT-DENIS - le 17.04.2019


HISTOIRE et MÉMOIRE

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LE CASTEL SAINT-DENIS
Ce château de l’an mille, en cours de rénovation, est situé sur un éperon rocheux à mi-chemin de Besançon et Pontarlier. Il domine la vallée de la Loue et surplombe le village de Scey-en-Varais.
Ah, Scey-en-Varais, c’est d’abord le –Miroir de Scey- ! C’est une merveille sur une courbe de la Loue où la couleur de l’eau associée à une exposition particulièrement bonne permet un reflet parfait des arbres, d’un vieux moulin, de l’éperon et du donjon du castel Saint-Denis.
Passé le manoir de Pater, le sentier d’accès au castel s’enfonce dans la forêt. Après plusieurs boucles, il se taille un passage entre les rochers de la falaise. Et c’est ici la porte naturelle qui nous permet d’accéder aux ruines.
Une occupation du site est attestée dès le Xème siècle. Le château est mentionné une première fois en 1083. La première tour, baptisée –tour Saint-Denis-, est érigée en 1166 par un certain Pierre de Scey, désigné par l’empereur Frédéric Ier comme gardien du comté de Bourgogne. On évoque, construite après 1179 à l’extrémité de l’éperon rocheux, une seconde tour, dite Montsoufflot, aujourd’hui disparue.
Ce château avait position et rôle stratégiques. Il dominait toute la vallée et permettait d’accueillir en temps troublés les habitants des villages alentour.
Mais, une fin tragique eut raison de la bâtisse et de son bourg. Tout d’abord par Louis XI qui, en 1479, fait détruire une grande partie du complexe. Une reconstruction eut lieu grâce à l’empereur germanique Maximilien. Puis le château est racheté par Nicolas Perrenot de Granvelle qui continua les travaux et les agrandissements de la forteresse de 1565 à 1576. Le château et ses habitants eurent à affronter les ravages des Suédois en 1638. Enfin, le château est complètement et définitivement détruit en 1674 par les troupiers de Louis XIV.
Le château se décompose en trois parties distinctes. Ainsi, vous avez :
La basse-cour : Ce lieu contenait une citerne qui récupérait l’eau de pluie, une écurie, une forge, une sommellerie (qui servait à stocker le vin local) et plusieurs maisons d’habitation, le tout datant des XVIème et XVIIème siècles.
L’avant château : Un fossé sépare une partie rectangulaire à la basse-cour. Elle regroupait une partie des logis et la chapelle datant du XVIème siècle.
Le logis situé sur la pointe de l’éperon, contenait une cuisine, plusieurs chambres, une grande salle d’armes où se déroulaient les festins et qui permettait l’exhibition de la puissance du seigneur du cru.
Une fois franchie la basse-cour, on parvient rapidement en forêt de Curasson. C’est une belle forêt de feuillus. Certes, la douce quiétude du sous-bois associé au replat momentané autorise une marche détendue. Sauf que, c’est souvent dans ces moments de flânerie qu’apparaît à nos yeux effrayés le Verrat du Varais, transfiguration porcine peu amène de Raald, sire de Scey et fantôme du seigneur des lieux. Infâme pécheur, une vie de débauche et d’inconduites de toutes sortes a eu pour salaire cette transformation pour l’éternité, par décision divine !
Fuir le Verrat s’impose, sans pour autant tomber du haut des falaises du Ravin de Valbois, reculée jurassienne de quelque 550 mètres d’altitude !
Si l’on parvient à rejoindre la vallée, il faut observer néanmoins la cime des arbres avant même d’apprécier le jeu de leurs reflets sur le fil de la Loue, que l’on dit être la plus belle rivière de France. En effet, la cime précitée est parcourue, surtout pendant les nuits de la Toussaint et de Noël par le Chasseur aérien de la vallée. Variante locale du Grand Veneur, maître de la Chasse sauvage, il s’agit d’une survivance du Wotan germanique ou, plus probablement du dieu celtique Ogmios.
Mythes que tout cela, certes, mais méfiance quand même, on ne sait jamais. Bref, c’est toujours avec joie et soulagement que l’on retrouve le village !
Ci-dessous : le Miroir de Scey, peinture de Gustave Courbet.

                 L’image contient peut-être : plein air, nature et eau

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