https://www.les-crises.fr

4.août.2018
Pourquoi les censeurs détestent Assange, par Richard Black

Par le sénateur Richard Black
Paru sur Antiwar.com sous le titre Why the Censors Hate Assange
Paru sur Antiwar.com sous le titre Why the Censors Hate Assange
En tant qu’officier militaire, j’ai été formé pour observer strictement les protocoles de sécurité. Ainsi, lorsque j’ai entendu parler de WikiLeaks et Julian Assange pour la première fois, j’étais instinctivement critique. Mais en lisant les documents qu’il a publiés, j’ai vu comment Julian a donné aux gens un aperçu précis des rouages internes de leur propre gouvernement.
Le gouvernement « du peuple » ne peut pas s’épanouir sous le voile étouffant du secret. Et le secret vise souvent non pas à nous protéger de nos ennemis à l’étranger, mais à nous tromper sur les sombres machinations de notre propre gouvernement. Les secrets les plus importants sont ceux qui servent à dissimuler les mesures prises pour établir des motifs pour des guerres futures — des conflits injustifiés qui semblent sortir d’une chaîne de montage sans fin. Les « no fly-zones » , les bombardements, les sanctions, les faux drapeaux, les blocus, les mercenaires, les terroristes assoiffés de sang sont tous devenus banals. Les sanctions déstabilisent les pays-cibles à travers la faim et la souffrance. Nous terrorisons et semons des parties de corps humains dans les rues en tant que cartes de visite. Les changements de régime son un jeu ; les coups d’État et les assassinats sont des pratiques quotidiennes.
Avant Assange, ceux qui ne jouaient pas le jeu et détectaient les schémas d’inconduite de l’Etat profond étaient catalogués « théoriciens du complot » ou pire. Mais avec l’avènement de WikiLeaks, des documents originaux et incontestés ont prouvé la véracité de nos arguments et révélé la vérité aux citoyens du monde entier.
L’élection de Trump a envoyé de violentes ondes de choc dans l’État profond. Les gens avaient été avertis qu’ils ne devaient pas élire cette personne – mais ils ont ignoré les instructions. Cela ne devait pas se produire — et ne doit pas se reproduire. Le peuple a démontré que les médias grand public ont perdu le contrôle du débat national. Des renseignements secrets étaient révélés et partagés. Des générations de censure se sont effondrées sous l’assaut de communications non censurées entre familles, amis et groupes d’intérêts. Les médias sociaux — un nouveau paradigme effrayant – ont remis en question l’emprise de l’élite sur les leviers du pouvoir. Après l’élection imprévue de Trump, le rétablissement des obstacles à la liberté d’expression et de communication est devenu un impératif mondial.
Aujourd’hui, nous assistons à des efforts intenses et coordonnés pour réimposer un contrôle efficace de l’information en Amérique et dans le monde entier. Facebook, Twitter, Google, YouTube, PayPal et d’autres titans de la high-tech s’empressent d’embaucher des censeurs et d’adopter des politiques restrictives qui empêchent les voix controversées de toucher un public mondial. Big Brother est de retour.
Julian Assange et WikiLeaks font partie des cibles privilégiées des censeurs. Ils ont perturbé la censure des grands médias. L’assassinat d’Assange n’est pas exclu. Eh oui, il est aussi important que ça.
Je sais que Julian Assange est controversé, mais je serais heureux qu’une nation courageuse lui accorde un asile permanent. Qu’il continue de donner aux citoyens un aperçu honnête du fonctionnement interne de leur gouvernement. Cela semble être notre meilleur espoir de paix.
Le sénateur Richard H. Black (Parti républicain) représente le 13e district de Virginie. Il est colonel de l’armée américaine (à la retraite) ; ancien chef de la Division du droit pénal, Bureau du Juge-avocat général du Pentagone ; associé des VIPS, Veteran Intelligence Professionals for Sanity. Son site Web.
Traduction Entelekheia
Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]
Toff de Aix // 04.08.2018 à 07h57
Assange à a la fois mis en lumière la bassesse de l’état profond, mais également révélé au monde entier l’incompétence de celui-ci. Comment se fait il qu’une poignée d’hommes prétende tout régenter, et soit incapable de camoufler efficacement ses secrets ?
Car dans il fallait à tout prix maintenir le storytelling (démocratie, droits de l’homme etc.) et wikileaks a juste détruit cette possibilité…
Assange est donc l’homme qui a mis en place la possibilité d’une dissonance cognitive profonde chez l’homme occidental : il est celui par qui la possibilité d’une démocratie réelle et effective à germé dans un monde hypocrite, verrouillé et complètement contrôlé par l’establishment.
Car au fond, qu’est ce que la démocratie, si ce n’est la pleine association, et par là la pleine information, du peuple, y compris sur les erreurs, les dissimulations, les mensonges, les compromissions de ses dirigeants ?
Le fait qu’il soit accusé de traîtrise à la patrie n’y change rien : la loyauté est juste la laisse inventée par le maître, pour que le chien reste à sa place et n’aboie pas…
Le fait qu’il soit accusé de traîtrise à la patrie n’y change rien : la loyauté est juste la laisse inventée par le maître, pour que le chien reste à sa place et n’aboie pas…
Qu’est ce qui gêne tant ceux qui ont été exposés par wikileaks : d’avoir été démasqués sur tel ou tel sujet, ou plus généralement le fait d’avoir été démasqués, et cela même grâce à l’insoumission d’une partie des rouages de leur grande machinerie d’oppression ? Je parle bien des lanceurs d’alerte, ceux qui ont alimenté wikileaks et l’ont rendu possible. Car ils ont montré le chemin à la multitude qui a peur et reste sagement dans son coin, et c’est bien ça qui dérange, finalement.