Translate

vendredi 24 août 2018

Le bio plus performant face aux agressions naturelles


22 août 2018

Le bio plus performant face aux agressions naturelles

Réduire l'usage des pesticides serait sans dégâts pour les cultures révèle une étude

agrandir la taille du texte
diminuer la taille du texte
imprimer cet article
L'agriculture biologique favorise la régulation naturelle et la maîtrise des " bioagresseurs " – ravageurs, pathogènes et autres plantes adventices. C'est ce que met en évidence une étude internationale, à laquelle ont contribué des chercheurs français de l'Institut national de la recherche agronomique et de l'Université de Rennes.
Publié au cœur de l'été dans la revue Nature Sustainability, ce travail est demeuré relativement confidentiel, alors même qu'il bat en brèche l'idée communément admise selon laquelle l'agriculture biologique, si elle est bénéfique pour la biodiversité, l'environnement et la santé, est en revanche moins bien armée pour résister aux agressions naturelles.
Mécanismes naturels de défenseLes chercheurs ont procédé à une vaste analyse de la littérature scientifique, en recensant 177 études qui comparent les performances respectives des systèmes agricoles biologiques et conventionnels, au regard d'une part de leur potentiel de régulation naturelle des agresseurs, d'autre part des niveaux d'infestation constatés.
Il apparaît que face aux attaques d'animaux ravageurs – insectes, nématodes (vers) et autres -acariens – d'agents pathogènes – champignons ou bactéries – et de plantes adventices (les " mauvaises herbes "), le bio, exempt de pesticides de synthèse, est plus apte à déployer des mécanismes naturels de défense. Le résultat dépend toutefois du type d'agresseur : vis-à-vis des plantes adventices, le bio se révèle moins efficace, alors que ses performances sont identiques face aux ravageurs et supérieures pour les pathogènes.
Selon les chercheurs, cette étude montre que " l'agriculture biologique offre une voie pour réduire l'utilisation de pesticides de synthèse sans pour autant augmenter les niveaux d'infestation par les ravageurs et les pathogènes ". Une conclusion qui, après la condamnation de la firme Monsanto, poursuivie par un jardinier américain atteint d'un cancer qu'il attribue au glyphosate, donnera des arguments supplémentaires aux antipesticides. Et qui interroge sur l'incapacité persistante de la France à diminuer sa consommation de produits phytosanitaires.
Pierre Le Hir
© Le Monde

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire