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jeudi 9 août 2018

HISTOIRE et MEMOIRE - La Galerie de l'Histoire - LA BATAILLE DE CHAMOLE

HISTOIRE et MEMOIRE

 La Galerie de l'Histoire.
   
Christian LE Moulec
8 août, 15:24
LA BATAILLE DE CHAMOLE 
De Chamole, dans le Jura, on ne retient plus guère aujourd’hui que la présence d’une tribu d’éoliennes. Et pourtant, c’est là que s’est joué, le 19 juin 1638, près de Poligny, le sort de la Franche-Comté, et pour le pire hélas… 
Ce fut la seule bataille de grande envergure de la terrible Guerre de Dix Ans (1635-1645), la plus funeste des guerres comtoises du XVIIème siècle. 
Le roi de France, Louis XIII, avait déclaré cette guerre à Philippe IV d’Espagne. Louis XIII entendait mettre la main sur le comté de Bourgogne, province espagnole dite « Franche-Comté ». 
Les Français, après leur échec devant Dole, avait plié bagage. En 1637, ils revinrent cependant, aux fins d’envahir la province par la Bresse et le Bugey, avec 15 000 reitres sous les ordres du duc de Longueville. Fin juin 1637, les Français parviennent à Lons-le-Saunier. Tombèrent alors le château de Frontenay et la place forte de Bletterans. Voilà Poligny et sa forteresse de Grimont en danger. Répit miraculeux, car le duc, malade, s’en retourna. Mais il revint, au début du mois de juin 1638 avec une armée de 12 000 troupiers. Il s’installa à Château-Chalon. La ville de Poligny, tant bien que mal, se prépara à soutenir l’assaut. Elle dut s’en remettre au peu fiable duc Charles IV de Lorraine, commandant les troupes espagnoles, lorraines et comtoises. 
Ses troupes, comptant 8 000 hommes, arrivèrent sur les hauteurs de Poligny et campèrent sur le plateau, entre Chamole et Chaussenans. En face, sur la reculée de Vaux, entre Barretaine et Champvaux s’alignaient les Français. 
Certains de l’emporter, les Français chargèrent, tandis que de toutes parts tonnèrent les canons. Mais l’opiniâtreté de la résistance comtoise les surprit, ainsi que la détermination de son infanterie. Là-dessus s’ajouta la charge rude et sans merci du duc de Lorraine à la tête de sa cavalerie. Et par-dessus le marché, entrèrent en appui décisif les canons du château de Grimont. 
Bref, Longueville se vit contraint de jeter l’éponge tout en laissant plus de 1 200 de ses soldats morts ou agonisants sur le carreau. 
La cité de Poligny se crut libérée et fit chanter le Te Deum dans toutes les églises. Trop tôt, trop tôt ! 
En effet, le duc de Lorraine, pourtant en mesure de poursuivre l’ennemi et de l’anéantir une fois pour toutes, ne le fit pas. Mais pourquoi donc ? Ceci demeure, aujourd’hui encore, un mystère encore évoqué dans les chaumières. Charles IV, abandonnant les Polinois à leur triste sort, ramena son armée à Salins. Du coup, après s’être remis de ses émotions, Longueville revint en toute quiétude assiéger Poligny le 24 juin 1638. Cinq jours plus tard, la ville brûlait. 
Amère fut donc la victoire de Chamole. Personne ne comprit pourquoi le duc de Lorraine ne talonna point les Français, même pas Longueville lui-même. Pourtant, ce renoncement peut s’expliquer en partie par la personnalité instable du duc de Lorraine, habitué à faire faux bon aux Comtois. Déjà, en 1637, les habitants de Bletterans, assiégés par les Français, attendirent en vain l’armée de secours promise par le duc. Ne la voyant point venir et ayant résisté tant qu’ils le purent, ils durent capituler le 05 septembre 1637. Le duc parut, mais un peu tard, trois jours après ! De même qu’il arriva au secours de la victoire bien après la levée du siège de Dole, le 15 août 1636. 
Et quand on y regarde de plus près, on s’aperçoit qu’en juin 1638, c’est le gouverneur militaire de la province, le marquis de Saint-Martin, et l’ambassadeur espagnol, Antonio de Sarmiento, qui durent hisser le duc de Lorraine sur son cheval pour l’obliger à mettre le cap sur Poligny. De fait, le destin des Comtois lui importa toujours moins que celui des Lorrains. 
Toujours est-il que cette victoire outrageusement non exploitée de Chamole constitua un véritable coup dur pour la Résistance comtoise à l’ennemi ! 
Ci-dessous : La tour de la Sergenterie faisait partie des tours de défense du château de Grimont, Poligny.
LA BATAILLE DE CHAMOLE
De Chamole, dans le Jura, on ne retient plus guère aujourd’hui que la présenc...

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