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vendredi 24 août 2018

HISTOIRE et MEMOIRE - La Galerie de l'Histoire.- LE SIEGE DE BLETTERANS -Forteresse de la Franche-Comté espagnole.



HISTOIRE et MEMOIRE


 La Galerie de l'Histoire.
   
Christian LE Moulec
22 août, 14:51
LE SIEGE DE BLETTERANS
 
Forteresse de la Franche-Comté espagnole. 

Au mois d’août 1637, Bletterans (centre-ouest de l’actuel Jura) est assiégée par les troupes françaises qui entendent s’emparer du comté de Bourgogne, province espagnole. 
On peut dire que le XVIIème siècle fut le plus funeste de toute l’histoire comtoise. Trois guerres successives : la guerre de Dix Ans, déclarée en 1636 par Louis XIII, la « drôle » de guerre de 1668 et l’ultime de 1674 commandées par Louis XIV, laissèrent la province ravagée et la livrèrent au royaume de France. 
Les forces furent inégales : l’infanterie et la cavalerie comtoises se retrouvant deux à quatre fois moins importantes que les françaises. Cependant, les Comtois résistèrent bec et ongles à chaque assaut. Arrimés à leurs places fortes, ils causèrent maintes pertes à leur implacable ennemi. 
Dans le baillage d’Aval, au sud de la province, Bletterans est une place de guerre primordiale. Et donc un enjeu de conquête stratégique pour l’armée française. 
Aujourd’hui, il n’existe plus rien de la forteresse de Bletterans, jadis hérissée de tours. Un château y trônait, avec son donjon, ses huit tours, son pont-levis et ses murs prolongeant l’enceinte du bourg. Une enceinte flanquée de douze tours et de deux portes : « la porte de Poligny » à l’est, et la « porte de France » à l’ouest. Château et bourg, entourés de fossés et ceinturés par la Seille (affluent de la Saône), constituaient une remarquable place forte. 
Vous aviez là des tours aux noms familiers : la tour des chiens, la tour des granges, la tour du curé, la tour du loup etc. Du haut de la tour du loup, en allumant des feux, on pouvait communiquer avec celle du clocher de l’église Notre-Dame de Dole. La garnison communiqua ainsi pendant le siège de Dole, en 1636 : siège que les Français durent lever, tant la résistance des Dolois était acharnée ! 
Les envahisseurs revinrent l’année suivante. Leur chef de bande, le duc de Longueville, arriva par la Bresse et le Bugey, battit les Comtois à Cornod, avança à marche forcée vers Lons-le-Saunier, ravagea les bourgs et châteaux de la région. 
Début août, Longueville déploya ses troupes autour de Bletterans et assiégea le château de Frontenay, situé à une quinzaine de kilomètres de Bletterans. Mettant à profit les rumeurs sur la maladie du seigneur de Frontenay, il passa à l’attaque. Mal défendu, le château tomba le 26 août. 
Pendant ce temps, les Français harcelaient toujours la place de Bletterans pour inciter la garnison à en sortir et la tailler en pièces. Solidement retranchés derrière leurs murailles, les Bletteranois, rendaient coup pour coup, se défendirent jour et nuit, déterminés à combattre les destructeurs, et la peste qui, par-dessus le marché, était revenue les frapper. 
Mais le château de Frontenay tombé, les Français regroupèrent toutes leurs forces contre Bletterans. Les habitants attendaient désespérément les renforts de l’armée du duc de Lorraine, Charles IV. Ce dernier séjournait alors au nord de la province. Il n’avait dépêché aux assiégés qu’une avant-garde de 200 soldats du Saint-Empire germanique. 
Vains furent les espoirs des Bletteranois. Les Français usèrent les défenseurs, bombardèrent les murailles, ouvrirent des brèches, jetèrent des claies sur les fossés, pénétrèrent dans la place. La prise de la tour du loup sonna le glas de la résistance. La garnison capitula le 05 septembre 1637. 
Le Lorrain fit enfin son apparition, mais trois jours après. Bletterans meurtrie, pillée et saccagée, ne put que crier à la trahison. 
Après la conquête définitive de la province par Louis XIV en 1674, les remparts et les tours de Bletterans furent démolis (enfin, ce qu’il en restait), les fossés comblés, la place décapitée. 
Dès lors, la cité connut une grande pauvreté. Il fallut attendre le début du XIXème siècle pour voir quelques améliorations. 
Ci-dessous : Bletterans vers 1550.
LE SIEGE DE BLETTERANS
Forteresse de la Franche-Comté espagnole.
Au mois d’août 1637, Bletterans (ce...

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