
Chère lectrice, cher lecteur,
Au Mexique, on reconnaît l’évidence d’un troisième genre depuis l’époque précolombienne. Ce troisième sexe se dénomme «muxe» (prononcer «mouché»), un mot emprunté à l’espagnol mujer (femme). Nés hommes, attirés sexuellement par les hommes, les «muxes» endossent des rôles féminins dans la famille et dans la société et empruntent leurs tenues vestimentaires et leur maquillage. Cette communauté est reconnue et tolérée mais elle ne vit pas au paradis. La pression familiale et sociale les accompagne dès l’enfance, comme le montre notre reportage dans la ville de Juchitan de Zaragoza – où l’on en dénombre près de 5000 – au contact, entre autres, de Felina Santiago Valdivieso, activiste de 51 ans et l’une des pionnières du travestissement «muxe».
«Jusqu’au milieu des années 1970, les muxes ne portaient pas de vêtements féminins», raconte-t-elle. «Cela se passait parfois en cachette, à la maison, avec les habits des mamans. Quand les téléviseurs se sont répandus, ça nous a ouverts au monde, l’inspiration et le souffle de libération sont arrivés de l’Occident et nous les avons adaptés à notre culture.»
– Xavier Filliez,
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