Brexit : début des grands travaux de sortie pour Londres |
Le représentant permanent du Royaume-Uni auprès de l’UE, Tim Barrow, remet la lettre de Brexit du premier ministre britannique, Theresa May, en vertu de l’article 50 du traité de Lisbonne de l’UE, au président du Conseil de l’UE, Donald Tusk, à Bruxelles, le 29 mars. YVES HERMAN / REUTERS
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Dès jeudi, le gouvernement de Theresa May va publier le livre blanc d’un projet de loi baptisé « Grande abrogation » (Great repeal Bill), visant à abolir le Code de la loi de 1972 qui a permis d’incorporer la législation européenne au droit britannique. L’objectif est de convertir ces lois européennes en lois nationales, quitte à en conserver certaines jugées nécessaires tout en éliminant les autres. Avec près de 19 000 lois européennes en vigueur, la tâche s’annonce immense et devrait se faire par étapes pour éviter un saut dans le vide juridique. Tout aussi ardues seront les négociations de sortie avec l’UE à 27, prévues pour durer deux ans. Theresa May a indiqué vouloir conclure « un partenariat étroit et spécial, qui porte sur une coopération économique et sécuritaire ». Elle a également réclamé que ces négociations de sortie se déroulent en parallèle avec celles du nouvel accord qui liera son pays à l’UE.
Une demande que la chancelière allemande, Angela Merkel, a immédiatement retoquée. Avant de parler de l’avenir, « il va falloir d’abord clarifier comment délier » les liens tissés pendant quarante-quatre ans, a-t-elle dit. Vendredi, Donald Tusk proposera des « orientations de négociations », qui traceront en des termes généraux les lignes rouges et le cap à respecter aux yeux de l’UE pour aboutir à un accord de sortie. Elles seront soumises aux dirigeants des 27 pays européens lors d’un sommet le 29 avril à Bruxelles. Avant cela, le Parlement européen votera le 5 avril en plénière à Strasbourg son propre texte, qui prévient « qu’un accord sur une future relation (…) ne peut être conclu qu’une fois que le Royaume-Uni se sera retiré de l’UE ». Si Mme May et Bruxelles semblent prêts à trouver un accord sur les droits des immigrés européens, la facture de sortie que Bruxelles compte présenter à Londres au titre des engagements déjà pris devrait constituer un sévère point de friction. Dans sa lettre de rupture adressée à M. Tusk mercredi, Mme May semble mettre dans la balance des négociations la poursuite de la coopération en matière de sécurité. Une menace voilée que Guy Verhofstadt, référent du Parlement européen pour les négociations du Brexit, n’a guère appréciée.« La sécurité de tous les citoyens est un sujet bien trop grave » pour faire l’objet de « chantage », a-t-il réagi.
Source Le Monde.fr
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