L'ECONOMIE
jeudi 30 mars 2017
L’UE interdit l’union du LSE et de Deutsche Börse |
La commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, commente l’interdiction de la fusion des Bourses de Londres et de Francfort, le 29 mars à Bruxelles.VIRGINIA MAYO / AP
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Cette interdiction n’est pas une surprise. Les relations entre les deux fiancées paraissaient de plus en plus tendues ces derniers temps, se crispant notamment à propos de la localisation du centre de décision du nouvel ensemble. Et la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne après le référendum de juin 2016 a terriblement compliqué les négociations de fusion. « La concentration entre Deutsche Börse et London Stock Exchange aurait considérablement réduit la concurrence, du fait de la création d’un monopole » en Europe, a jugé la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager. « Les parties n’ayant pas proposé les mesures correctives nécessaires pour lever les craintes en matière de concurrence que nous avions exprimées, la Commission a décidé d’interdire la concentration », a ajouté Mme Vestager. « Le Brexit a en réalité tué ce “deal” il y a neuf mois. Donc cela fait sens que la commissaire Vestager donne le coup de grâce quelques heures avant que la Grande-Bretagne déclenche la procédure de divorce », a commenté un analyste londonien, Neil Wilson, d’ETX Capital.
« Le Brexit a accru l’intérêt de la fusion vu de l’Allemagne et l’a réduit vu du Royaume-Uni », a récemment commenté à l’AFP Benoît Le Bret, avocat associé chez Gide, représentant la partie tierce, Paris Europlace,qui fédère les acteurs de la place financière de Paris. En effet, expliquait-il, l’un des débats actuellement en cours à la City de Londres est : doit-on se battre pour garder le « passeport » européen, dispositif qui permet de vendre un produit financier dans l’ensemble de l’UE après l’approbation d’un seul des régulateurs nationaux ? Ou en profiter pour se libérer des entraves réglementaires européennes et faire du dumping ? Avec cette fusion, les Britanniques auraient gardé la tutelle de la supervision européenne, et notamment allemande. Fin février, le LSE avait d’ailleurs lâché une petite bombe, en refusant de céder, comme le lui demandait Bruxelles, gendarme de la concurrence en Europe, sa part majoritaire dans MTS, une plate-forme d’échange électronique italienne spécialisée notamment dans les obligations d’Etats européens. Une décision que Deutsche Börse avait dit regretter. D’autant plus que la Bourse de Londres avait reconnu qu’elle entraînerait très certainement l’interdiction de la fusion. Dès lors, on pouvait imaginer que si aucun des deux groupes n’avait rompu les fiançailles, c’était surtout pour ne pas avoir à payer le« chèque de rupture » à l’autre, selon un bon connaisseur du dossier. Deutsche Börse a affirmé mercredi être « bien positionnée » pour faire face à la concurrence mondiale. De son côté, le LSE a annoncé qu’il renonçait à vendre sa filiale française de chambre de compensation, LCH Clearnet SA, au groupe boursier Euronext, qui gère les Bourses d’Amsterdam, de Bruxelles, de Paris et de Lisbonne. C’est la troisième fois que le LSE et Deutsche Börse tentaient de s’unir : les deux opérateurs avaient par deux fois échoué, en 2000 et 2005. Deutsche Börse avait également essayé sans succès de se marier en 2011 à NYSE Euronext, avant qu’Euronext sorte du giron du groupe américain.
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4 milliards d’euros pour la Guyane. Le gouvernement va proposer un « pacte »pour la Guyane d’un montant de 4 milliards d’euros sur un peu moins de dixans, à raison de 400 millions à 500 millions par an, pour sortir de la crise qui bloque ce département, rapportent Les Echos. Selon le site Internet du quotidien, les ministres de l’intérieur et de l’outre-mer, Matthias Fekl et Ericka Bareigts, proposeront à l’occasion de leur visite en Guyane de relever le pacte proposé l’an dernier, dont le montant estimé entre 1 milliard et 2,6 milliards d’euros avait été jugé trop faible par les élus locaux.
Pour plus de 8 Français sur 10 le pouvoir d’achat a baissé. Plus de huit Français sur dix (81 %) ont le sentiment que leur pouvoir d’achat a baissé au cours des dernières années, selon un sondage Ipsos Sopra Steria diffusé jeudi. Les personnes interrogées sont 12 % à estimer que leur pouvoir d’achat a augmenté, 7 % jugent qu’il est resté stable, selon cette enquête d’opinion pour Radio France et France Télévisions. Lorsqu’ils font leurs courses alimentaires, les Français sont plus d’un tiers (37 %) à faire attention à ce qu’ils dépensent à
5 euros près ou moins, 36 % calculent à 10 euros près et 27 % sont à 50 euros près ou alors ne comptent pas vraiment.
La croissance du secteur du numérique s’accélère. Le secteur français du numérique devrait atteindre une croissance de 3 % cette année, après une progression (revue à la hausse) de 2,9 % en 2016, grâce à la transformation numérique de l’économie, a estimé mercredi le syndicat professionnel Syntec Numérique.
Succès à l’export des entreprises d’armement israéliennes. Les contrats conclus par les entreprises israéliennes d’armement ont enregistré une hausse de 14 % en 2016 par rapport à l’année précédente pour atteindre 6,5 milliards de dollars, a déclaré mercredi le ministère de la défense. L’année 2016 est la deuxième année de suite au cours de laquelle le montant des contrats conclus à l’étranger a progressé, a ajouté le ministère dans un communiqué. La région Asie-Pacifique arrive en tête des clients des entreprises privées et publiques israéliennes avec 2,61 milliards de dollars de contrats, devant l’Europe (1,79 milliard), l’Amérique du Nord (1,26 milliard), l’Amérique latine (550 millions) et l’Afrique (275 millions). L’aviation et l’amélioration des systèmes aériens ont représenté 20 % des contrats conclus, devant les systèmes d’observation et d’optique, la défense aérienne, les munitions, les radars, les systèmes de guerre électronique.
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Micro-Macro |
par Thibaut Soulcié |
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Dans la presse étrangère |
Défense : la coopération anglo-japonaise s’intensifie |
Le prototype de démonstrateur furtif japonais X-2 Shinshin, anciennement appelé ATD-X, décolle de la base de Nagoya, le 22 avril 2016. © KYODO KYODO / REUTERS / REUTERS
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Tokyo et Londres ont conclu un accord pour examiner une coopération pour le développement d’un avion de combat furtif, rapporte The Diplomat. Echanges d’informations sur des technologies de pointe dans l’aviation et étude de faisabilité sont au programme. Ce projet d’avion de chasse de nouvelle génération serait la plus grande collaboration technologique entre le Japon et le Royaume-Uni en matière de défense. Mais les deux pays travaillent également à développer conjointement un nouveau missile air-air. L’objectif est d’intégrer la technologie de recherche japonaise dans lemissile européen Meteor. En octobre 2016, la Force aérienne royale du Royaume-Uni (RAF) et la Force d’autodéfense aérienne du Japon (JASDF) ont également tenu leur premier exercice de combat aérien conjoint, appelé Guardian North 16, au Japon. La visite au début d’avril 2012 du premier ministre britannique David Cameron, qui avait rencontré à Tokyo son homologue Yoshihiko Noda, a ouvert la voie à une coopération industrielle sur certains projets d’armement. Un cadre de coopération en matière d’équipement de défense signé entre les deux nations en juillet 2013 le confirme. Le Royaume-Uni avait tenté de vendre en 2011 son Eurofighter au Japon, qui a préféré le F-35 américain furtif. Mais ce dernier n’est qu’une solution intermédiaire, et le Japon veut acquérir jusqu’à 100 appareils furtifs d’ici les années 2030. Un contrat de 40 milliards de dollars devrait être attribué à l’été 2018. Le Japon a plusieurs options pour ce nouvel appareil, dont une production entièrement locale ou une production conjointe avec l’aide étrangère. L’accord avec les Britanniques entre dans cette deuxième option. L’année dernière, le Japon a dévoilé un démonstrateur expérimental de technologie de chasse de cinquième génération, baptisé X-2 « Shinshin » (anciennement l’ATD-X), qui servira de base au futur F-3 des forces aériennes japonaises.
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Etudes & documents |
L’Europe que nous voulons. L’Europe doute d’elle-même comme un grand nombre de citoyens doute d’elle, affirme l’Institut de l’entreprise. La tendance à la procrastination, à l’autoflagellation et à la mise en accusation systématique de l’Union européenne nous fait perdre de vue ce que celle-ci nous a apporté, la puissance qu’elle représente vue de l’extérieur et la protection qu’elle nous apporte face aux menaces considérables qui grandissent à nos portes. A travers de nombreuses auditions de représentants d’entreprises de tailles et secteurs variés, cette note met en lumière les principaux acquis et voies de progrès de l’Europe tels qu’ils sont perçus par l’entreprise. Elle souligne également les attentes des entreprises vis-à-vis de l’Union européenne pour qu’elle se mue en un levier efficace de prospérité. L’emploi doit être la priorité absolue, devant la protection du consommateur, et pour cela l’Europe doit mettre l’innovation au cœur de son projet. L’heure est grave. Nous sommes peut-être à la veille de la fin de l’Union et du morcellement de l’espace européen. S’il est légitime de porter un regard critique sur l’Union européenne, rejeter en bloc le principe de l’intégration, c’est se vouer à l’impuissance. Il en va de notre sécurité et de notre compétitivité – celle de l’Europe, et donc celle de la France.
L’Europe dont nous avons besoin. L’instabilité du monde actuel – sur le plan géopolitique comme sur le plan économique – rend nécessaire l’union des Etats européens en faveur d’une Europe qui progresse et protège les citoyens. Aucune des nations du continent européen ne pourra répondre seule aux défis du XXIe siècle ni imposer seule sa voix sur la scène mondiale. L’Europe est essentielle, estime l’Institut Montaigne. Comment en faire l’atout le plus puissant possible au service de chacun des peuples européens ?
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Source Le Monde.fr
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