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L’APPEL DU 25 MARS 1871 C’est un appel à la vigilance et à la réflexion citoyenne. Il est émis par le Comité central de la Garde nationale et porté à la connaissance des électeurs parisiens par affichage, et ce à la veille des élections municipales du 26 mars. Ce comité était une assemblée constituée par des délégués élus par les membres de la Garde nationale. C’est en quelque sorte l’instance exécutive de la Fédération de la Garde nationale. Le comité dirigea la ville de Paris du 15 mars au 28 mars 1871, date de la proclamation officielle de la Commune. Le 15 mars donc, les représentants de 215 bataillons de la Garde nationale votent les statuts du Comité central. Il manque les représentants des arrondissements qui ne partagent pas les idéaux de la Commune, à savoir les : Ier, IIème, VIIème, VIIIème, IXème et XVIème arrondissements. Le nouveau comité comprend 33 membres. Ces derniers sont des ouvriers, des petits patrons et commerçants, des professions libérales… Que veulent-ils ? Défendre la République dont l’existence est menacée par une Assemblée nationale élue le 8 février et dominée par les monarchistes. Ils veulent aussi la suppression de l’armée permanente dont les lacunes furent évidentes au cours de la guerre contre l’Allemagne. Ils entendent la remplacer par des milices, comme la Garde nationale. Et surtout, ils veulent instaurer le droit de regard de la population sur la conduite des affaires publiques. S’il ne fallait retenir qu’un seul texte parmi tous ceux rédigés par la Commune de Paris, ce serait peut-être celui-là : « CITOYENS Notre mission est terminée: nous allons céder la place dans votre Hôtel-de-Ville à vos nouveaux élus, à vos mandataires réguliers. Aidés par votre patriotisme et votre dévouement, nous avons pu mener à bonne fin l'œuvre difficile entreprise en votre nom. Merci de votre concours persévérant ; la solidarité n'est plus un vain mot : le salut de la République est assuré. Si nos conseils peuvent avoir quelque poids dans vos résolutions, permettez à vos plus zélés serviteurs de vous faire connaître, avant le scrutin, ce qu'ils attendent du vote aujourd'hui. CITOYENS, ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre propre vie, souffrant des mêmes maux. Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne considèrent que leurs propres intérêts et finissent toujours par se considérer comme indispensables. Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l'action ; ils sacrifieront tout à un discours, à un effet oratoire ou à un mot spirituel. Évitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère. Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du Peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c'est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter. Nous sommes convaincus que, si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèreront jamais comme vos maîtres. » Hôtel-de-Ville, 25 mars 1871, le comité central de la Garde nationale. A méditer, aujourd’hui plus que jamais… Tenant promesse, le Comité central cède, le 28 mars, la place au Conseil de la Commune qui vient d’être élu. Ci-dessous : Quelques membres du Comité central de la Garde nationale : Emile Eudes, François Jourde, Maxime Lisbonne, Jean Allemane. Les membres du Conseil de la Commune. |
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