Lu dans le DL du jeudi 30 mars 2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Manuel Valls, un clou
dans le cercueil du PS
On ne sort jamais de l’ambiguïté qu’à son détriment. La maxime du
cardinal de Retz va comme un gant au PS en voie d’implosion. Chacun
voit maintenant que les « deux gauches » qui le composent depuis
toujours ne sauraient vivre ensemble.
Celle de gouvernement, et celle
qui se cramponne à son pur idéal d’opposition. Aucune synthèse ne
peut les réconcilier, fut-ce le temps d’une campagne, histoire de
sauver les apparences.
Personne n’ira croire que Fabius et Filoche
partagent les mêmes rêves.
L’artifice ne convainc plus, il faut choisir.
En se déclarant pour Macron, hier, Manuel Valls a sans doute porté le
coup de grâce au candidat Hamon et au vieux parti socialiste.
Fin
janvier, chantre de « la loyauté », il s’était pourtant engagé à soutenir
le vainqueur de la primaire.
Mais ça, c’était avant.
À l’époque, Fillon
promettait aussi de retirer sa candidature en cas de mise en examen.
La parole des politiciens n’engage que les naïfs qui y croient.
Son revirement vaut au Catalan un procès en trahison auprès de ses
anciens amis. « Tu nous fais honte ! » gronde Mennucci, tandis que
Montebourg le relègue au rang « d’homme sans honneur ».
Lui, face
au danger que représente le FN, évoque un choix de « raison » plutôt
que de « cœur ».
Sa responsabilité républicaine le pousserait vers le
hussard du mouvement « En Marche », le mieux placé pour battre Le
Pen.
Le favori des sondages, aussi…
Macron le remercie du bout des lèvres, tout en rappelant que les
ralliements ne valent pas investiture ni poste.
Sa priorité reste « le
renouvellement des visages ».
S’il veut redevenir député ou ministre,
« Manu » devra se débrouiller tout seul.
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