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mercredi 29 mars 2017

L'ECONOMIE - Mercredi 29 mars 2017


L'ECONOMIE

     Mercredi 29 mars 2017


Compromis patronat-syndicats sur l’assurance-chômage

Table ronde sur l’assurance-chômage au siège du Medef, le 28 mars 2017.
Table ronde sur l’assurance-chômage au siège du Medef, le 28 mars 2017. JACQUES DEMARTHON / AFP
Les partenaires sociaux sont parvenus à un compromis sur l’assurance-chômage, au terme d’âpres négociations où le patronat a fini par céder sur les contrats courts pour aboutir à un projet d’accord que quatre syndicats pourraient signer. Ce compromis a été trouvé au bout de quatre séances, dont la dernière a duré douze heures, après l’échec des discussions du printemps 2016 et à moins d’un mois de la présidentielle, alors que deux candidats, Emmanuel Macron et François Fillon, menacent de reprendre en main l’assurance-chômage.
Ce compromis, qui doit encore être validé par les instances dirigeantes des organisations patronales et syndicales, a été jugé « équilibré » par les délégations de la CFDT, de la CFTC, de Force ouvrière (FO) et de la CFE-CGC du côté syndical, par le Medef, la CPME et l’U2P du côté patronal. Seule la CGT a laissé entendre qu’elle rejetterait cet accord, qui constitue, selon son négociateur, Denis Gravouil, un « recul des droits considérable » des salariés et des chômeurs. Le président de la République a salué l’accord, jugeant qu’il démontrait que les partenaires sociaux « savent assumer leurs responsabilités dans la gestion des régimes paritaires, y compris face à des décisions difficiles. » Selon les calculs de l’Unedic, organisme gestionnaire de l’assurance chômage, les mesures décidées permettront de faire près de 900 millions d’euros d’économies au total en régime de croisière, à quoi s’ajouteront quelque 270 millions de recettes. De quoi réduire le déficit chronique de ce système, cogéré par les syndicats et le patronat depuis près de soixante ans, dont la dette cumulée a atteint 30 milliards d’euros à la fin de 2016.
Les syndicats voulaient une mesure générale de type bonus-malus ou modulation des cotisations des employeurs pour limiter le recours aux contrats de travail de moins d’un mois. Mais le patronat a refusé jusqu’au bout une telle disposition. Le compromis prévoit l’ouverture, dans celles qui sont les plus concernées, de négociations sur la sécurisation du parcours professionnel des salariés et sur la régulation du recours aux contrats à durée déterminée (CDD) dits d’« usage ». Il crée une« contribution exceptionnelle temporaire » à la charge des employeurs, équivalente à 0,05 % de l’assiette des cotisations à l’assurance-chômage, pour trente-six mois maximum. Cette contribution pourra être suspendue par un comité de pilotage qui se réunira tous les ans, en fonction des résultats des négociations sur les contrats courts dans les branches. De même, le compromis maintient pendant dix-huit mois la surimposition des CDD d’« usage » de moins de trois mois instaurée en 2013 par un accord national interprofessionnel et dont le patronat demandait la suppression. Le comité de pilotage pourrait là aussi décider de la supprimer ou de la maintenir selon l’évolution des négociations. Parmi d’autres mesures, l’âge d’entrée dans la filière senior, qui donne aux demandeurs d’emploi plus de droits en matière de durée d’indemnisation et de formation, est reculé de 50 à 53 ans. Ce report et l’instauration d’un pallier entre 53 et 55 ans, âprement négociés, permettraient selon l’Unedic une économie de 400 millions d’euros par an en rythme de croisière. Patronat et syndicats (hormis la CGT) se sont aussi accordés sur une harmonisation des conditions d’affiliation à l’assurance-chômage dans le régime général et pour les intérimaires et sur une révision du calcul du salaire journalier de référence (SJR),
qui sert de base au calcul des indemnisations des chômeurs. Selon l’Unedic, l’économie attendue de cette mesure censée mettre fin à des inégalités de traitement selon les contrats de travail, permettra de faire 450 millions d’euros d’économies en régime de croisière. « C’est un accord équilibré, a minima, mais au vu de la conjoncture économique et politique actuelle, c’était un accord nécessaire », a estimé le négociateur de FO, Michel Beaugas. Les partenaires sociaux avaient buté en juin 2016 sur la question des contrats courts. Ils s’étaient donné six semaines, le 15 février, pour tenter de sortir de cette impasse avant l’élection présidentielle.
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Le Brexit lancé. Neuf mois après le vote en faveur du Brexit, le Royaume-Uni engage mercredi le processus historique de sortie de l’Union européenne, qu’il avait rejointe avec réserve il y a quarante-quatre ans, et ouvre deux ans de difficiles négociations pour rompre les amarres au printemps 2019. L’annonce de cette rupture, inédite dans l’histoire du projet européen, rude coup au moment même où il fêtait son 60e anniversaire ce week-end à Rome, sera faite par la première ministre Theresa May devant les députés du Parlement de Westminster à 12 h 30.
Pour le moment, l’économie britannique se porte bien. La croissance du produit intérieur brut est restée solide, à 1,8 % en 2016, et pourrait atteindre 2 % en 2017. Mais avec le déclenchement officiel du Brexit, les investissements pourraient se détourner du pays, tandis que l’inflation due à la chute de la livre commence déjà à se faire sentir dans le porte-monnaie des ménages. En Ecosse, les députés ont eux donné leur accord mardi à un nouveau référendum d’indépendance après celui de septembre 2014. « Les circonstances ont changé avec le Brexit », a déclaré la première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, rappelant que 62 % des Ecossais ont voté pour rester dans l’UE.
Nouveau contrat pour le Rafale en Malaisie ? La visite de François Hollande en Malaisie mardi, la première d’un président français dans ce pays depuis 2003, marque une étape supplémentaire sur la voie d’un nouveau contrat à l’exportation pour le Rafale. PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, l’a dit à l’AFP : les discussions portent sur l’acquisition par Kuala Lumpur de dix-huit exemplaires de l’avion de combat français pour un montant d’environ 2 milliards d’euros. Mais rien n’est encore conclu. « On progresse par étape, une à une », a-t-il souligné en marge d’une visite du président français sur la base aérienne de Subang, dans la périphérie de Kuala Lumpur.
Gattaz choisit Fillon. Dans l’émission spéciale Ecorama diffusée le 27 mars sur les sites de Boursorama et de L’Opinion, Pierre Gattaz a livré ses impressions sur les programmes économiques proposés par Emmanuel Macron et François Fillon. Si, selon lui, le leader du mouvement En marche ! « va dans le bon sens sur le plan philosophique », le représentant des Républicains propose les mesures les plus pertinentes pour relancer l’économie française. Retour sur l’analyse du président du MEDEF, interrogé par David Jacquot et Raphaël Legendre.
Financement de la colonisation israélienne. Les quatre premières banques françaises et l’assureur AXA financent la colonisation des Territoires palestiniens par Israël via leurs participations dans des banques et des entreprises israéliennes actives dans les colonies, révèle un rapport de la FIDH publié mercredi.
Fessenheim bientôt fermée. Un conseil d’administration d’EDF devrait valider le 6 avril la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, située dans le Haut-Rhin, rapporte Le Canard enchaîné dans son édition datée de mercredi.

Micro-Macro

par Thibaut Soulcié
Dessin de Thibaut Soulcié
+ 1,6 %
La croissance devrait atteindre 1,6 % en moyenne en France lors du prochain quinquennat, ce qui devrait permettre au chômage et à la dette publique de refluer progressivement, selon les estimations publiées mardi par l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Dans ce scénario central, la croissance devrait atteindre 1,5 % cette année, soit un niveau conforme au chiffre attendu par le gouvernement. Elle redescendrait ensuite à 1,4 % en 2018, avant de repasser à 1,5 % en 2019 puis 1,7 % en 2020 et 2021 - soit « un niveau proche de 1,6 % » en moyenne sur l’ensemble du quinquennat, note l’OFCE.

Dans la presse étrangère

LafargeHolcim persona non grata à Paris

Parisiens à Paris Plages, en 2016.
Parisiens à Paris Plages, en 2016. MICHEL EULER / AP
Paris Plages et la Ville de Paris se « passeront » désormais du sable de l’entreprise LafargeHolcim, volontaire « pour collaborer » au projet du mur voulu par Donald Trump entre les Etats-Unis et le Mexique, a décidé mardi le Conseil de Paris, rapporte La Tribune de Genève.
Le groupe franco-suisse est accusé d’avoir indirectement financé le groupe Etat islamique en Syrie. Bruno Julliard, président du groupe écologiste au conseil municipal, a rappelé les « engagements éthiques que les Parisiens sont en droit d’attendre de la part de la Ville ». La mairie de Paris avait déjà interpellé le gouvernement sur ces accusations et, « circonstance aggravante, LafargeHolcim s’est déclaré volontaire pour collaborer au projet néfaste du mur » que veut ériger le président des Etats-Unis entre son pays et le Mexique, a poursuivi Bruno Julliard.
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« La France est notre patrie, l’Europe est notre famille, notre avenir est le monde »
A l’heure où le Royaume-Uni déclenche l’article 50 pour se retirer de l’Union européenne, Loïc Armand, président de L’Oréal France et auteur de la dernière publication de l’Institut de l’entreprise « L’Europe que nous voulons », proclame son attachement indéfectible à cette Europe vitale pour l’entreprise dans unetribune. Loïc Armand y explique clairement en quoi « le choix européen de la France est la seule voie possible pour assurer la paix et la prospérité sur notre continent ». Toutefois, au-delà de l’occasion de rappeler avec insistance et détermination « que l’Union des peuples d’Europe est la plus belle invention de l’histoire moderne et notre bien collectif le plus précieux », l’auteur insiste sur le fait que « le plus important reste à faire ». Loïc Armand explique : « L’originalité de l’approche des entreprises réside dans leur conviction existentielle que l’Europe ne tiendra ses promesses que si elle reconnaît plus clairement encore et traduit dans ses décisions la priorité absolue du développement d’une offre compétitive fondée sur la liberté d’entreprendre et l’innovation. » Au niveau économique, il rappelle l’urgence de la constitution d’un « parlement de la zone euro, sans lequel toute convergence réelle, économique, budgétaire, fiscale et sociale est improbable. » Enfin, il avertit : « Trop souvent, l’Europe a servi de bouc émissaire à nos insuffisances ». Et il conclut :« Le projet européen doit être assumé au niveau national, mais aussi incarné au niveau européen. »
L'éco & moi
Développement durable. BTP : les déchets de chantier sont de plus en plus valorisés. Les entreprises du bâtiment et des travaux publics (BTP) ont réutilisé ou valorisé par le recyclage ou le remblaiement de carrière 61 % des déchets inertes de leurs chantiers en 2014, contre 49 % en 2008, selon une étude. Les déchets inertes (essentiellement les terres excavées) représentent 80 % des 227,5 millions de tonnes de déchets produites cette année-là par ces entreprises, selon des chiffres mis en ligne par le commissariat général au développement durable (CGEDD), qui dépend du ministère de l’environnement. Cela représente une baisse de 10 % comparé à la production de déchets de l’année 2008, un recul à rapprocher d’une contraction de l’activité de 12 % sur la période. Ces déchets inertes « sont majoritairement dirigés, dès la sortie de chantier, soit vers d’autres chantiers où ils sont réutilisés, soit vers des structures de valorisation : recyclage, remblaiement de carrières », précise l’étude, pour laquelle 7 049 entreprises du BTP ont été interrogées. Ils représentent 93 % des déchets produits par les entreprises des travaux publics, qui en valorisent ou en réutilisent 63 % dès la sortie du chantier, et 75 % de ceux du secteur du bâtiment (valorisés dès la sortie de chantier à 46 %, ces entreprises ayant souvent recours à un collecteur de déchets). Le reste est constitué de déchets « non inertes non dangereux » (13,2 millions de tonnes soit 6 % du total) et de « déchets dangereux » (2,8 millions de tonnes, environ 1 %). Au sein des déchets dangereux, les déchets amiantés montent en puissance avec 570 000 tonnes (1/5 des déchets dangereux) en 2014, dont plus des deux tiers sont des matériaux de construction. Ces déchets dangereux sont peu valorisés en sortie de chantier, avec seulement 7 % recyclés ou réutilisés, et moins de 2 % « exploités en valorisation énergétique ».
Si les terres et cailloux pollués, qui représentent la moitié de ces déchets, sont stockés à 50 % dès la sortie de chantier, ce n’est « pratiquement jamais le cas » pour le bois, le verre et le plastique contenant des substances dangereuses, les ampoules, les néons ou les piles. Une directive européenne impose de valoriser à 70 % d’ici à 2020 les déchets du BTP, qui, en France, représentent 70 % de l’ensemble des déchets produits chaque année, loin devant les déchets ménagers (moins de 10 %) ou ceux de l’industrie par exemple.
Etudes & documents
Le capital-investissement français a connu un net coup d’accélérateur en 2016, tant en termes de montants levés que de montants investis et de nombre d’entreprises accompagnées, a constaté l’Association des investisseurs en capital (AFIC) dans une étude publiée mardi. « Montants levés, nombre d’entreprises accompagnées, liquidité du marché par les cessions réalisées, tous ces indicateurs marquent une accélération de la croissance du capital-investissement français en 2016 », a commenté dans un communiqué Olivier Millet, le président de l’AFIC, qui compte 280 membres actifs, soit la quasi-totalité du capital-investissement en France. « Nous sommes un signe avancé de la confiance dans une partie de l’économie française » et cette confiance « se traduit par plus de capitaux mis à la disposition de ces entreprises, à travers notre intermédiaire », a ajouté M. Millet lors d’une conférence de presse. L’an dernier, les montants levés par les professionnels du capital-investissement français ont en effet augmenté de 51 % par rapport à 2015, pour s’établir à 14,7 milliards d’euros, dont 45 % en provenance de l’international (contre 37 % depuis 2006), souligne l’étude, menée conjointement avec le cabinet d’audit Grant Thornton. « On est sur une courbe ascendante depuis quatre années » avec l’ambition d’atteindre 20 milliards en cinq ans, a rappelé M. Millet.
Un nouveau souffle pour l’industrie française. Ce rapport sur l’industrie, qui s’appuie notamment sur des auditions avec des entrepreneurs de plusieurs secteurs, porte des propositions pour redéployer les aides publiques vers des politiques qui accompagnent les modèles productifs qui sont créateurs d’activité et d’emplois locaux.
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Source Le Monde.fr

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