Lu dans le DL du mercredi 29 mars 2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
La France va mal, et
la campagne s’amuse
Une histoire terrible. Hospitalisée pour une soit disant « grippe », cette
jeune Canadienne se retrouve amputée de trois membres. Cari Kirkness,
en fait, souffrait d’une infection à fasciite nécrosante, « bactérie
mangeuse de chair » qui ne pardonne pas.
Et si la France était atteinte,
elle aussi, d’une maladie que tout le monde sous-estime ?
Chômage
endémique, effondrement des valeurs civiques, système économique à
bout de souffle, endettement record, terrorisme, inégalités sociales
galopantes, laïcité battue en brèche, peur d’une mondialisation sauvage,
angoisse identitaire…
Or, la gravité de la situation ne transparaît
guère de la campagne présidentielle.
Le feuilleton de la famille Fillon lui
donne même des airs de médiocre téléréalité.
Du flot d’informations
continues, entre petites phrases et culte du buzz, n’émergent aucune
vision ni pensée profonde.
La peur d’ennuyer le public semble pousser
les candidats à se contenter de formules simples.
Ou alors d’inutiles
chamailleries.
On aimerait pourtant, à la fin, qu’ils fassent un peu de
politique: indiquer sans détour les sacrifices à consentir, le sens et le
coût des réformes envisagés, le cap à tenir pour un avenir meilleur.
Chacun sait, maintenant, le prix des costumes offerts au notable
Sarthois. Mais bien malin, sur le fond, qui prétend connaître le corps des
programmes en concurrence.
Voilà qui explique sans doute que 50%
des Français, si près du scrutin, se montrent encore indécis.
Ne pas y
voir, surtout, un désintérêt pour la chose publique.
Le flou des projets
proposés rend juste le choix presque impossible. Aux prétendants à
l’Élysée, il reste vingt-cinq jours pour se hisser à la hauteur des enjeux et
aborder les affaires sérieuses.
Parlez-nous, on est prêt à tout entendre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire