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mercredi 28 mai 2014

La Ve République touchée à mort - L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES par Daniel Gluckstein, Secrétaire national du POI.

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La Ve République touchée à mort

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L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
« Après les européennes, la décomposition est en marche » (dépêche AFP, 27 mai). Perquisition au siège de l’UMP dont toute la direction (Copé compris) démissionne, affaissement et débandade au PS… La décomposition des partis n’est que le reflet de la décomposition de la Ve République elle-même.
Ce régime antidémocratique a pour clé de voûte un président-bonaparte élu au suffrage universel. Or qu’a-t-on vu, en une seule journée, ce lundi 26 ? D’un côté, l’ancien président Sarkozy mis en cause dans l’affaire du financement de sa campagne présidentielle ; et de l’autre, l’actuel président Hollande, groggy debout après la raclée électorale de son parti, proclamant haut et fort : « J’irai jusqu’au bout. La réforme territoriale passera au Conseil des ministres dès la semaine prochaine. Nous allons accélérer les contre-réformes et l’application du pacte de responsabilité. »
Clé de voûte des institutions, certes, mais totalement suspendu en l’air. Le propre du bonapartisme, c’est qu’il ne peut tenir qu’à condition que le peuple lui apporte d’une manière ou d’une autre son adhésion et que la classe ouvrière et ses organisations soient muselées. Or c’est l’inverse. Par l’abstention massive qui pousse des pointes historiques à 80 % et même plus de 90 % dans les bureaux de vote ouvriers et populaires, l’immense majorité du peuple travailleur a dit : cela suffit ! En cela, elle a prolongé dans l’abstention le mouvement de grèves et de manifestations qui, du 18 mars interprofessionnel au 22 mai des cheminots, a dressé, à l’appel des organisations, la mobilisation de classe contre la politique du gouvernement.
Pour l’heure — et pour l’heure seulement —, le président de la République tient parce que le consensus institutionnel exige qu’il tienne à tout prix. Car, face au rejet massif exprimé dimanche, personne ne s’aventure à mettre en cause les institutions. Ni du côté de l’UMP, empêtrée dans ses affaires, et bien contente que Hollande et Valls poursuivent « le sale boulot » de démantèlement des conquêtes ouvrières et notamment de la Sécurité sociale. Ni du côté du Front de gauche, qui se contente de proposer à « la gauche » d’adopter « une autre politique ». Ni même du côté du Front national, où Marine Le Pen s’en tient à évoquer une possible dissolution, c’est-à-dire un remplacement d’une majorité à l’Assemblée nationale par une autre majorité… tout en apportant son soutien à la réforme territoriale du gouvernement !
La Ve République est touchée à mort.
Le pays ne peut que s’enfoncer chaque jour davantage dans la crise, aussi longtemps que, conformément à la démocratie, ne sera pas imposée la rupture avec le gouvernement Hollande-Valls, le démantèlement de ces institutions et l’élection d’une Assemblée constituante souveraine par laquelle le peuple établira pleinement sa souveraineté, en commençant par rompre avec l’Union européenne. Cela ne se fera pas par des voies électorales. C’est une certitude. Cela passera nécessairement par la mobilisation sur le terrain de classe de ceux qui n’acceptent plus les plans de licenciements, les contre-réformes, la destruction des droits ouvriers, en un mot : le pacte de responsabilité. Cela passera par la mobilisation des élus, des démocrates, des citoyens contre le démantèlement de la République que Hollande veut accélérer.
En un mot, cela passera par la mobilisation de tous pour en finir avec le régime antidémocratique qui opprime, exploite, détruit. Le plus tôt sera le mieux.
                                                                         Parti Ouvrier indépendant

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