Le gouvernement subit une nouvelle déconvenue après la débâcle des élections
européennes : le chômage est reparti à la hausse en avril, atteignant 3 364 100 demandeurs d'emploi sans activité, un record. Après une stabilisation en mars, Pôle emploi a accueilli fin avril en métropole 14 800 nouveaux inscrits (+ 0,4 %) en catégorie A (sans aucune activité). Des chiffres qui "reflètent la conjoncture observée en ce début d'année" et "appellent à la mobilisation générale pour la croissance et l'emploi", estime le ministère du travail dans un communiqué, mais qui "ne dessinent pas encore la tendance du 2e trimestre". La hausse des demandeurs d'emploi est encore plus marquée en incluant ceux exerçant une petite activité (+ 36 400, + 0,7 %), pour un total de 4 985 900 à la fin avril
(5 285 600 avec l'outre-mer). Pôle emploi n'a plus enregistré de baisse des inscriptions depuis octobre 2013. Depuis l'élection de François Hollande en mai 2012, environ 440 000 nouveaux demandeurs d'emploi sans activité ont été enregistrés. "On est dans une séquence de hausse assez nette, et pas dans cette phase de stabilisation du chômage qu'on pouvait espérer", analyse Xavier Timbeau, économiste à l'OFCE. François Rebsamen, le ministre du travail, a annoncé hier à l'Assemblée que des "réformes importantes" seraient "proposées" à la conférence sociale des 7 et 8 juillet, contre le chômage des jeunes, de longue durée, et des seniors. La hausse du chômage est malvenue pour le gouvernement Valls, après la déroute des européennes dimanche. M. Rebsamen a notamment attribué la défaite des siens au "ras-le-bol" des chômeurs. Il s'est fixé l'objectif de ramener le nombre de chômeurs sans activité "le plus près possible des trois millions" d'ici à la fin du quinquennat de M. Hollande en mai 2017. Une gageure vue la faible croissance.
Retrait d'Afghanistan : le signal confus d'Obama |
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L'Irak, en 2011, puis l'Afghanistan aujourd'hui. Barack Obama semble désireux de boucler un autre chapitre douloureux pour les troupes américaines. Celui de treize années de conflit passées à lutter contre les suppôts d'Al-Qaida. Deux jours après avoir effectué une visite surprise à la base aérienne de Bagram, il a précisé mardi le calendrier de retrait qu'il entendait suivre : de 9 800 hommes en 2015, la présence américaine sera réduite "de moitié" à la fin de cette année-là. Jusqu'au désengagement complet, prévu au terme de 2016, les soldats de l'US Army se chargeront d'opérations ponctuelles de contre-terrorisme et de l'entraînement des forces afghanes. Se livrant à un savant "exercice d'équilibriste", comme le qualifie la BBC, le locataire de la Maison Blanche a déclaré que "l'Afghanistan ne serait pas un endroit parfait et que cette responsabilité n'incombait pas aux Etats-Unis". En filigrane, l'objectif est également de libérer des ressources pour déplacer le centre de gravité de la lutte antiterroriste de la zone "AfPak" (Afghanistan-Pakistan) vers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, soulignent le New York Times et le Wall Street Journal. Une stratégie sensée ? Pour le Christian Science Monitor, le"message ambigu" distillé par Washington ne peut que semer la confusion et accroître les risques. Dans un éditorial, le Washington Post, lui aussi, fustige le choix d'Obama, qui "paraît avoir troqué une politique étrangère fondée sur la réalité du terrain pour l'idéologie". Quant au NY Times, il estime que l'Oncle Sam est enlisé dans le "bourbier afghan". Un point de vue partagé par USA Today : "En désertant prématurément les champs de bataille originels de la guerre contre le terrorisme pour prendre position sur d'autres fronts, l'administration pourrait se trouver prise au piège du jeu de la taupe (Whac-A-Mole)". Autrement dit, confrontée à l'apparition inopinée de menaces difficiles à éradiquer. |
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